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Benjamin A
713 abonnés
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4,0
Publiée le 10 juin 2014
Avec ce huitième film (en comptant son documentaire « Death Mills »), Billy Wilder nous envoie en 1946 à Berlin suivre Phoebe Frost, faisant partie d’une délégation américaine qui s’assure du bon agissement de l’armée américaine en Allemagne. Mais elle se rendre vite compte que la réalité et tout autre et se mettre notamment à enquêter sur une ancienne nazie qui semble protéger par un haut-gradé de l’armée américaine.
C’est avec une grande habilité, intelligence, finesse et avec humour (une fois de plus) que Billy Wilder va aborder les thèmes de l’après-guerre en Allemagne et surtout osciller entre légèreté, humour et drame. Il dépeint la noirceur d’un Berlin tombé en ruine, une population aux abois et la façon dont les américains en profitent (les soldats qui tentent d’aborder des femmes en leur proposant du chocolat…) mais n’est jamais manichéen dans les propos à l’image du personnage très bien campé par Marlene Dietrich, qui obtient la protection US après avoir été en compagnie des plus hautes personnalités nazis.
A l’image de cette nazie, la galerie de personnages dépeinte par Billy Wilder est bien écrite et intéressante, que ce soit Phoebe Frost une femme stricte qui va poser pied sur le sol allemand pour y vérifier la bonne moralité des américains ( !) et tomber de haut puis finir par enquêter sur celui qui protège la nazie avec l’aide d’un capitaine de l’armée américaine… qui est celui qui la protège et qui va tout faire pour la mettre sur des mauvaises pistes et user de divers stratagèmes pour l’éloigner.
C’est sans lourdeur qu’il arrive à nous faire rire en traitant de sujets qui n’y sont pas forcément propices, grâce notamment à la qualité d’écritures (notamment des dialogues, comprenant souvent des sous-entendus) ou encore à des situations bien trouvées. Certaines scènes révèlent tout le talent de Wilder, que ce soit lorsqu’il nous fait sentir l’atmosphère sombre, chantante et fumante des cabarets (très bonnes chansons aux passages et notamment « Black Market ») ou lors des scènes de face à face entre les différentes protagonistes.
La photo en noir et blanc est superbe et permet de mieux filmer (avec plusieurs plans naturels filmé juste après la fin de la guerre) un Berlin en ruine. La réalisation de Wilder est à la fois sobre et élégante. En plus de l’excellente Marlene Dietrich, les autres interprétations sont plutôt bonnes et notamment John Lund.
Une fois de plus, un très bonne œuvre signée Billy Wilder, à la fois grave et légère, intelligente, romantique et captivante.
Une agréable et superbe comédie que l'on doit au grand maître du genre. Sur le fond d'un Berlin de l'immédiat après-guerre en ruine, Billy Wilder a réussi avec la collaboration de Charles Brackett a mettre en scène un triangle amoureux, ce qui n'est pas sans faire penser à Ninotchka dont les deux hommes ont participé à l'écriture du scénario, mais en complexifiant ses personnages à l'exemple de celui de Marlene Dietrich, nazie et profiteuse notoire qu'on ne parvient pas à détester. Le trio Marlene Dietrich-John Lund-Jean Arthur est excellent, les dialogues sont pétillants, le scénario délicieux, le rythme est très bien maitrisé et la réalisation est élégante. En bref, vous l'aurez compris ce film réunit toutes les qualités des meilleures oeuvres du grand Billy Wilder. Donc à ne manquer sous aucun prétexte.
Ce très bon film de Billy Wilder souffre de deux défauts assez étranges. Le premier c'est que Wilder entraîné par le côté dramatique du fond de son récit a du mal à rester sur les rails de la comédie (c'est notamment très flagrant à la fin), le second c'est que Marlene semble assez peu concernée par son rôle, elle est lointaine, absente, y compris quand elle chante comme si le rôle qu'on lui avait attribué l'écrasait. Sinon, le film nous offre un véritable festival des talents de Jean Arthur dont la beauté est magnifiquement photographiée et qui crève l'écran. Le film peut aussi se voir comme un documentaire sur les ruines de Berlin et l'état de l'Allemagne après la défaite (un peu comme Berlin express de Jacques Tourneur, tournée la même année et qui lui est supérieur. )Très bon film malgré les réserves.
Billy Wilder a longtemps été sous-estimé On le trouvait moins drôle que Lubitsch ou que Capra, moins audacieux que Welles ou Hitchcok. Pourtant, à y regarder de près, sa filmographie est impressionnante : "Boulevard du Crépuscule", "Témoin à charge", "Certains l'aiment chaud" sont, chacun dans leur registre, des chefs d'oeuvre.
J'ai vu "La scandaleuse de Berlin" au Reflet Médicis Cette innocente comédie est beaucoup plus corrosive qu'il n'y paraît. Car l'action se passe en 1948 à Berlin. On aurait pu imaginer que le réalisateur, qui avait fui le nazisme 15 ans plus tôt, revienne à Berlin régler ses comptes avec le régime honni. Son film est à mille lieues de pareil manichéisme. Sur le mode de la comédie, il décrit une ville occupée : d'un côté des soldats qui s'ennuient, de l'autre des Allemands qui survivent tant bien que mal. Marlene Dietrich, imperiale, joue le rôle d'une femme du demi-monde qui survivait hier grâce à la protection d'un dignitaire nazi et aujourd'hui grâce à celle d'un capitaine américain. Jean Arthur est une congressiste américaine venue traquer les dérives du régime d'occupation allié, suspecté d'une trop grande indulgence à l'égard de la population allemande. Comme Ninotchka à Paris, la prude américaine réalisera que les choses sont plus compliquées qu'elles ne semblent et que la pureté idéologique est mauvaise conseillère. Message étonnant quand on pense qu'il date de 1948 seulement.
Encore un chef d'œuvre.Décidément,ce n'est pas la peine de tourner sans cesse pour être parfait et avec sa vingtaine de films Wilder en à la moitié au moins d'exceptionnels.Celui ci est léger,très léger puis il vire au drame avec l'annonce du retour de l'ancien amant de Erica pour retrouver sa légèreté peu après l'extraordinaire scène d'apparition du nazi.Sa légèreté n'empêche nullement sa profondeur et sa morale humaniste.Wilder aime raisonner et mettre l'homme au centre de la vie,peu importe les lois en vigueur.Comme Antigone il pense (et filme) selon son coeur.Jean Arthur est superbement utilisée au point d'en faire le personnage principal.Marlene, quant à elle n'ayant jamais besoin du premier rôle pour nous fasciner.Quel homme ne voudrait pas entendre le bruit de la clef frappant la chaussée?Berlin en ruine comme dans "Allemagne année zéro" est une toile de fond exceptionnelle tant par la forme que le fond.A ce titre ce film devrait devenir un classique au 22 ième siècle.
Délicieuse comédie de B. Wilder, qui oscille de manière assez miraculeuse entre pure rom com classique avec un triangle amoureux, satire de la société nazie et de la bien pensance américaine, et pure screwball remplie de situations cocasses et d'échanges piquants. Un tel équilibre n'est toutefois pas constant, le film s'essoufflant largement au milieu, quand il se penche plus sur l'intrigue amoureuse qui se lie, de manière bien trop rapide, entre la sénatrice et le militaire. Reste tout de même des répliques percutantes, des moments visuellement splendides, des plans d'une ville en ruines (le film a été tourné en majorité à Berlin et donne à voir un spectacle d'apocalypse absolument tétanisant par instants), une M. Dietrich qui irradie l'écran et un film qui pourfend autant le nazisme que son éradication, présentée comme impossible. C'est aussi un film qui montre la difficulté de communiquer, ou en tout cas les conséquences néfastes des idées pré-conçues, quand on juge les gens sans avoir tous les éléments. En ce sens, le vieux colonel apparaît comme le sage du film, roublard, malin, lucide et attachant. Dommage qu'il apparaisse si peu, et que J. Lund soit un peu fade, surtout quand on sait qu'il remplaçait alors C. Grant, indisponible. Un témoignage presque unique sur Berlin à l'époque, une comédie réjouissante et un excellent film de B. Wilder, loin d'être considéré comme un de ses classiques mais qui demeure tout de même de très bonne qualité. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
B. Wilder, qui a fui le régime nazi, filme en décor réel le Berlin de la défaite, et nous propose un mélange de comédie et de satire. La troublante Marlène Dietrich illustre les ambiguïtés des « repositionnements » personnels nécessaires dans les périodes d’après-guerre. Face à elle, Jean Arthur endosse l’habit d’une prude députée, l’occasion de lancer quelques piques aux ligues de vertus, aux grandes idées américaines (déjà !) : on les a sauvés, offrons leur en plus la démocratie face aux méchants russes. Les deux femmes aux antipodes aiment le même homme, pourquoi pas ? Le sujet est rare, le film enjoué, mais de Wilder, Témoin à charge ( toujours avec Marlène !) reste mon film préféré, suivi de Sunset Boulevard et Fedora. Fev 17
"La scandaleuse de Berlin" coincée entre deux réussites majeures ("Le poison" en 1945 et "Sunset Boulevard" en 1950) du duo d'écriture que formait à l'époque Billy Wilder avec Charles Brackett, est aujourd'hui considéré comme un film mineur de son auteur. Juste après la guerre, Wilder collabore pour la première fois avec son amie Marlène Dietrich pour une comédie romantique qui permettra à l'égérie de Von Sternberg de sortir d'un trou d'air prolongé alors qu'elle approche de la cinquantaine. Beaucoup de films de propagande avaient été réalisés avant que les Etats-Unis n'entrent en guerre et il fallait donc aux deux auteurs trouver un biais novateur pour intéresser un public en quête de nouveauté. C'est donc dans le Berlin occupé par les forces alliées qu'ils nous emmènent pour une tournée d'inspection chargée sans aucun doute de prouver que cette lourde dépense faisant suite à celle pharaonique du débarquement était à revoir à la baisse. La petite équipe au sein de laquelle se trouve une députée républicaine zélée (Jean Arthur) va tenter de prouver que les soldats sont occupés à bien d'autres choses que le maintien de l'ordre. C’est bien sûr vers le lucre et à la débauche que tous les esprits sont tournés. On devine tout de suite le parti comique que Wilder peut tirer d'une telle entrée en matière. Il n'en abusera pas outre mesure, se contentant de l'utiliser comme appât pour ensuite la reléguer en toile de fond au profit d'une romance mettant aux prises un classique trio amoureux pris dans la tourmente de la traque d'un nazi caché dans Berlin en ruines. La transition entre les deux atmosphères n'est pas particulièrement fluide et constitue sans aucun doute la faiblesse du film. Cet écueil passé, le duo s'y entend à merveille pour jouer l'opposition de style entre la chanteuse de cabaret mangeuse d'hommes et la politicienne coincée, venue du fin fond de l'Iowa qui va se révéler femme au contact de la dure réalité du terrain. Billy Wilder narre dans ses mémoires que les deux actrices ne s'étaient pas entendues, Jean Arthur connaissant la capacité de Dietrich à absorber l'œil de la caméra, craignait que la proximité entre le réalisateur et Marlène Dietrich ne lui soit défavorable. Le résultat est palpable dans les deux scènes qui voient les deux stars s'affronter au paroxysme de l'intrigue alors que leurs différences sont exploitées à fond par un Billy Wilder qui derrière sa caméra devait se lécher les babines. John Lund, le bellâtre de service un peu terne contribue par sa relative transparence à concentrer nos regards sur la joute féminine, argument central de cette comédie où Billy Wilder se permet quelques clins d'œil malicieux comme celui à "Assurance sur la mort" quand Jean Arthur tout de noir vêtue, transformée un court instant en vamp, descend un escalier à la manière de Phyllis Dietrichson, la mante religieuse interprétée par la grande Barbara Stanwyck. Réputée actrice d’un seul type de rôle, Marlène Dietrich montre une fois encore qu’elle savait varier son jeu à partir de ce canevas inspiré de son rôle de Lola-Lola dans « L’ange bleu ». Un film à redécouvrir pour ceux qui voudraient musarder dans la riche filmographie d'un des plus grands réalisateurs de l'âge d'or d'Hollywood.
Comme à son habitude Wilder aborde sur un ton léger des sujets graves et montrent les travers de ses contemporains. Dietrich est parfaite dans un rôle délicat, Jean Arthur aussi comme dans la scène où elle range ses affaires dans l'avion, excellente.
Superbe comédie dans un Berlin en ruines, où Wilder enchaîne les péripéties avec son sens du rythme et du quiproquo. L’interprétation est excellente, les dialogues pétillants. Le scénario, vivant et délicieux, se permet de tourner en dérision un certain puritanisme américain, d’égratigner l'armée américaine et de livrer un aspect quasi documentaire de la vie à Berlin dévasté dans l’immédiat après guerre (marché noir, cabarets…)
Billy Wilder, Marlène Dietrich pour une fantaisie post seconde guerre mondiale, tout en finesse et en dérision pour une certaine amerique puritaine et pudibonde.
Une commission parlementaire américaine vient s’enquérir du moral des troupes stationnées à Berlin après guerre. Un de ses membres veut voir l’envers du décor, et se trouve mêlée à une histoire d’amour et de recherche de criminel nazi. Wilder signe ici un film sans rythme, où les meilleurs moments sont ceux où Marlène Dietrich chante, et ceux où l’opérateur montre un Berlin terrifiant réduit à des pans de murs ; on peut aussi apprécier un regard critique sur l’occupation américaine. La prestation de Dietrich est excellente, mais en porte à faux, car elle joue plus la muse blessée que l’égérie du régime nazi, et incarne davantage la tragédie que la comédie ; l’héroïne parlementaire sur-joue en permanence ; l’officier est plus convainquant. En fait, le film n’est pas vraiment une comédie, mais traité comme tel, il se languit. Le scénario est improbable, les gags souvent enfantins ; on regrette que le Lubitch de Ninotchka n’ait pas été aux commandes. Wilder a fait beaucoup mieux, que ce soit dans le genre dramatique (sunset Boulevard) ou comique (the seven year itch).
Billy Wilder réalise une comédie satirique savoureuse, pleine de quiproquos, portée par une interprétation géniale avec notamment l'envoûtante Marlène Dietrich.
Si ce n'est sans doute pas le meilleur film de Billy Wilder, "A Foreign Affair" peut compter sur des décors fascinants (Berlin en ruines), sur une histoire bien épicée mêlant romance et espionnage, régulièrement truculente, et sur une Marlène Dietrich au charisme incroyable. L'ensemble se suit avec plaisir !
Un film historique en plein dans les ruines de l'Allemagne d'après la Seconde Guerre. Les américains cherchent d'anciens nazis et reconstruisent l'Allemagne comme ils le peuvent. Les troupes font du marché noir et draguent les femmes allemandes. Dans un cabaret, une ancienne épouse d'un haut dignitaire nazi est protégée par un officier américain. Mais une membre du congrès américain vient éclaircir ce qu'il se passe à Berlin et faire un rapport en haut lieu. Une bonne interprétation des acteurs et de l'humour dans la façon de se courtiser et même dans l'après-guerre face à l'ancien régime nazi et à la jeunesse dont il faut défaire les liens avec le Führer et la croix gammée. Très intéressant et divertissant !