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traversay1
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3,5
Publiée le 20 décembre 2021
Sami, Joe et Leyla ont seize ans et sont prêtes pour le meilleur été de tous les temps. Mais la réalité du monde des adultes va les ramener à des préoccupations plus prosaïques. Le cinéma de Suisse alémanique est toujours aussi peu présent sur les écrans français, ce qui est bien regrettable eu égard à la qualité des films que l'on peut dénicher au gré des festivals. Par exemple, pourquoi la remarquable comédie My Wonderful Wanda n'est-elle pas distribuée dans notre pays, ou au moins en VOD ? Grâce au Artekino Festival, Sami, Joe et moi permet de toucher un vaste public dans l'Europe entière, à la rencontre d'un trio de filles très attachantes, unies par une vision commune de l'existence mais guère préparées aux tempêtes existentielles qui vont marquer la fin de leur innocence. Le premier long-métrage de Karin Heberlein est particulièrement réussi sur le plan narratif, réussissant à lier de manière limpide les mésaventures de ces trois adolescentes, à travers des situations familiales différentes mais toutes problématiques et, pour deux d'entre elles, leur apprentissage douloureux de la vie professionnelle. Malgré les coups du sort, il en ressort une énergie naïve enthousiasmante et une volonté farouche de garder leur propre identité face à l'adversité. Visiblement issu d'histoires réelles, le scénario du film parvient toujours à garder une perspective qui est celle de ses héroïnes et c'est cette sincérité qui touche profondément.