Lincoln, le héros de Wildhood, est en quête de sa mère, mais aussi de ses origines autochtones, de sa place dans la société, de son identité sexuelle et de son identité tout court. Rien de moins pour ce premier film un brin languissant, qui se démarque par ses accents mystiques, au détriment de son intrigue, assez simple, au fond, au contraire de la psychologie de son personnage principal, garçon élevé dans la violence, et par conséquent rebelle et méfiant dans ses relations avec les autres. Le film de Bretten Hannam, qui a les mêmes origines autochtones que Lincoln, suit une trame de road-movie assez classique, avec rencontres à la clé et évolution personnelle jusqu'à l'acceptation de ses origines et de ses orientations sexuelles. Hannam a réalisé ce film pour donner une représentation plus juste des communautés autochtones nord-américaines (en l'occurrence, ici, les Micmacs) et sa sincérité ne souffre d'aucune suspicion mais il tombe parfois dans le piège d'un certain manichéisme, avec aucun personnage non-micmac digne d'intérêt. La même remarque peut valoir pour les femmes, seulement vues dans des rôle secondaires de consolatrices bienveillantes. L'acteur principal, Phillip Lewitski, aux faux airs de Robert Redford jeune, est quant à lui excellent, qu sein d'un casting plutôt solide.