Pyun a quand même une sale réputation en dehors de ses quelques fans inconditionnels. Bon, Mean Guns se regarde, mais enfin, il est tout de même très insuffisant.
Coté interprétation d’abord, on frôle un peu le désastre. Lambert est dans un de ses mauvais jours, et il s’enfonce vraiment. Il joue un personnage impitoyable, (du nom de Lou, ca laisse rêveur), mais ne lui apporte aucune crédibilité. Ce n’est visiblement pas un rôle pour lui, parfois il cabotine outrageusement, et d’autres fois, comme on le connait, il fainéantise allégrement. Honnêtement on n’est pas loin de Beowulf. Ice-T n’est guère mieux. En fait il apparait peu, et heureusement car ses apparitions sont terribles ! Il n’est parfois pas mauvais comme acteur, mais ici il est en roue libre totale, dans un rôle vide de sens, et le résultat est déplorable. A coté de ces deux têtes d’affiches, il y a heureusement Michael Halsey, nettement meilleur et nettement plus intéressant. Il rattrape beaucoup les lourdeurs des deux précédents. A noter que du coté féminin, ca à au moins le mérite d’être séduisant avec d’un coté Van Valkenburgh en cuir moulant, gros flingue, qui dézingue tout ce qui bouge, et de l’autre Tina Cote (dans un rôle presque clownesque !) en collants, jupe courte, style secrétaire ! Un film conçu pour les hommes je pense !
Le scénario est nul. Pour être honnête le film dure assez longtemps (presque 1 heure 50), mais pourtant, c’est du vent pour l’essentiel. Fusillades, bastons à la batte de baseball, discussions interminables avec des personnages banals, et conclusion qui se la joue Il était une fois dans l’ouest. Honnêtement il est très facile de lâcher par instant, et en dépit d’un concept alléchant, le résultat est timoré, et ne se lâche jamais complètement pour un pur divertissement bourrin.
Visuellement, c’est une catastrophe. Puyn nous sert une mise en scène très inégale. Parfois elle est très convenable, avec des angles originaux, des cadrages soignés, une réelle lisibilité, d’autres fois c’est la misère avec des répétitions de plans, des effets de style qui piquent les yeux, des accessoires qui masquent une partie de la scène en arrière-plan. La photographie est répugnante. C’est juste bleu tout du long, avec des éclairages ultra-criards qui font qu’un personnage peut avoir la moitié du visage bleuté, et l’autre tellement lumineuse que les traits s’effacent ! C’est hallucinant d’amateurisme. Les décors sont restreints à des murs blancs, des portes, des vitres, des escaliers. Il n’y a aucun mobilier. Le problème c’est que rien n’a un minimum de classe, on a vraiment l’impression que c’est filmé dans le bâtiment en construction du coin. C’est là où l’on voit la différence entre un Pyun, et un Mucalhy qui sur Tireur en péril avait utilisé des décors similaires mais avec une autre maitrise visuelle. Les scènes d’action quant à elles sont répétitives, mais pas de classe là encore. Par ailleurs avec son concept Pyun arrive à faire un film Disney Channel ! Il n’y a en effet pas une goutte de sang de tout le film, et alors là chapeau parce que fallait le faire ! Les fusils à pompe, les mitraillettes, les battes de baseball, ne font même pas une petite éclaboussure. Je veux bien que l’on ne tombe pas dans l’effusion, mais avec son idée de départ, Pyun aurait pu au moins être un peu plus généreux. Coté musique, c’est risible. Cela a déjà était dit, la bande son, assez présente au demeurant c’est du mambo. Rendre une fusillade crédible sur une musique pareille, même Rodriguez ou Tarantino n’y arriveraient pas !
En clair, Mean guns est trop juste. Il y a quelques petites choses à récupérer de ci de là, mais il n’y a vraiment rien de franchement bien, et pas mal de choses franchement mauvaises. J’ignore le budget du film, mais avec Ice-T et Lambert, il ne devait tout de même pas être dans la misère totale. Hésitant entre le 1 et le 1.5, je mettrai tout de même 1 car Mean guns possède tout de même de grosses longueurs, et ne joue pas totalement franc jeu avec le spectateur.