Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Docteur No
6 abonnés
58 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 12 janvier 2024
"C'est 7 ans trop tard" Mitterrand à Gérard Colé - Mai 1981
LA CHUTE
Le réalisateur Jean Pierre-Pozzi analyse dans ce documentaire avec Mathieu Sapin , les raisons économiques politiques , sociétales de la chute du PS en 2017 avec 6 % alors que le PS était au pouvoir entre 2012 et 2017 .
Mathieu Sapin interroge différent témoins des années Mitterrand , Jospin , Hollande , Royal dont Moreau-Chevrolet (communicant ) , Laure Adler (un peu perchée faut dire et en décalage) , Gérard Colé (communicant de Mitterrand ) et le plus important Julien Dray .
DEAMBULATION NOCTURNE POUR EXPLICATION DE DEFAITE ET...DE RENIEMENT
Ce qui est intéressant c'est que Mathieu Sapin n'intervient que très rarement et laisse les réponses des interviewés sans trop interrompre ceux-ci .
spoiler: De Gérard Colé découvrant Mitterrand dans les années 70 "celui-là il a un bagage impressionnant mais alors l'image c'est pas du tout ça" jusqu'à la victoire de 1981 à Julien Dray expliquant la victoire de 1981 . Le documentaire a une forme originale , le spectateur peut voir Julien Dray déambulant dans Paris sur des lieux emblématiques de la Rue de Solférino ( ex siège du PS en plein déménagement en 2017) , jusqu'à la Bastille en passant par le lieu des concerts de 1985 à Paris . Ce qui donne à l'interview de la mobilité . A noté pas beaucoup d'images d'archives .
PARLONS FRANCE
spoiler: Le documentaire regorge d'anecdote savoureuse entre Gérard Colé sur les astuces de communication de Colé (aidé en cela par son ami Jacques Pilhan - futur conseiller de Chirac en 1995 ) pour l'émission Chébran de Mourousi (entre autres) , les plus intéressantes sont certainement Julien Dray , décryptant les rouages du PS en des temps de victoire 1981-1988-1997 puis les défaites 1995-2002-2007-2012 et 2017 .
spoiler: Le documentaire s'attarde sur les reniements successifs du PS du tournant de 1983 (rigueur et abandon des promesses) au tournant sociétal de 1985 puis le traité de Maastricht (1992 - alignant de fait droite et gauche sur la même ligne) , la politique économique de Jospin en 1997 puis celle de hollande en 2012 (reniement sur la renégociation des traités Européens ) .
spoiler: La stratégie électorale est passée au crible par Colé et Dray des stratégies contre Giscard puis Chirac , le meilleur est Julien Dray des européennes de 1984 à la candidature Jospin en 2002 "candidat sans trop savoir pourquoi" menant à la déroute du 21 avril aux bisbilles internes de 2006-2007 puis le mandat cataclysmique de hollande amenant à la désunion finale et apparition d'un personnage un certain macron .
Le seul défaut est que il aurait fallu un autre documentaire entier rien que sur le mandat de hollande pour avoir une explication de cette déroute entre 2012-2017 . La partie 2012-2017 est survolée assez rapidement .
"IL Y A EU JOSPIN , PUIS ROYAL....PUIS (cherchant un nom) ...PUIS....hollande euh grrr pff" Gérard Colé
Documentaire intéressant sur la politique et une explication partielle du moins sur le désastre d'un parti .
Un documentaire politique a partisan, qui peut donc être vu par un public de tout bord "idéologique". Oscillant entre mélancolie et incertitude sur l'avenir, ce portrait du PS - de ses grandes heures à sa décadence - invite le spectateur à (re)découvrir des temps forts de l'histoire de France depuis le milieu du 20ième siècle. Brillant sur la forme comme sur le fond.
Un documentaire très intéressant et notamment pour les profanes en politique ou ignorant l'histoire du PS de ces dernières décennies, c'est tout à fait clair et accessible, le tout sous un format vraiment original !
À l'occasion du quarantième anniversaire de l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand en mai 1981, le bédéiste Mathieu Sapin (sans lien de parenté avec l'ancien ministre socialiste) décroche de "Libération" une commande : raconter ces quarante années de socialisme. Son ami, le réalisateur Jean-Pierre Pozzi, le filme dans les rendez-vous qu'il prend avec quelques grands témoins pour lui raconter cette histoire.
La réputation de Mathieu Sapin, le plaisir que j'avais pris à lire sa BD "Le Château" (où il racontait la première année du quinquennat Hollande observée de l'intérieur même de l'Elysée) m'avaient laissé augurer le meilleur. J'attendais un documentaire sur la disparition - ou la "diPSarition" comme le suggérait ironiquement l'affiche - du Parti socialiste. Le film commençait bien dont les premières images sont filmées rue de Solférino, dans le bâtiment qui fut l'ongtemps le siège de l'appareil militant et que le parti dut quitter en 2022, faute d'avoir les moyens d'en payer le loyer, pour s'installer dans le Val-de-Marne. Cruelle métaphore d'un mouvement obligé de se remettre en cause après une cinglante défaite (son candidat à l'élection présidentielle venait d'obtenir le score peu enviable de 6.4 %) et courant le risque de disparaître corps et biens.
Mais hélas le documentaire prend une autre direction. Revenant à la commande passée avec "Libération", il fait retour sur l'élection de mai 1981, sur les espoirs que la victoire de François Mitterrand avait fait lever chez le peuple de gauche et les désillusions en cascade qui lui ont succédé avec la "pause" de 1984, les années Tapie, la ratification du traité de Maastricht, c'est-à-dire la mue du socialisme français en une social-démocratie émasculée acceptant bon an mal an l'ordre mondial capitaliste et ses règles d'airain. Cette histoire n'est pas inintéressante. Elle aurait d'ailleurs mérité à elle seule plus de développements qu'un documentaire de quatre-vingt cinq minutes. Mais elle nous éloigne du sujet qui croyais-je devait constituer le cœur du propos : le PS est-il en voie de disparition ?
Ce choix critiquable laisse nombre de questions palpitantes en jachère : le PS a-t-il été victime du combat d'égos qui a opposé pendant vingt ans ses éléphants ? y a-t-il à gauche la possibilité d'un discours alternatif à la doxa ordolibérale ? la diversité des gauches est-elle un atout ou un handicap irréductible (on aurait tendance, face à l'émiettement des candidatures aux élections présidentielles de 2022 et aux scores pitoyables de chacun, d'opter plutôt pour la seconde réponse) ? comment le PS doit-il parler de l'écologie et parler aux écologistes ? quel défi Macron et son élection-surprise, qui semble nier la dichotomie droite-gauche qui structurait les institutions de la Vème République, lance-t-il au socialisme ? etc.
Julien Drai accompagne les déambulations de Mathieu Sapin dans les rues glacées de Paris. C'est un guide hors pair, aussi truculent qu'informé - qui dit-on aurait inspiré la figure du "baron noir". Les anecdotes qu'il distille sur ses quarante ans de socialisme sont passionnantes. Mais on est frustré de ne pas avoir passé ce temps avec lui à réfléchir au présent et à l'avenir du socialisme plutôt qu'à ressasser son passé.
La disparition du Parti socialiste ou de la gauche ? Mathieu Sapin pose la question à Julien Dray qui a fait parti des rouages de l’institution politique jusqu’à sa chute. Avec lui, nous retournons au siège historique de Solférino, alors en plein déménagement. Comme une métaphore de la vie politique française. Mathieu Sapin questionne ceux qui ont œuvré auprès de François Mitterand et qui désormais portent un regard acide sur la situation politique actuelle. Une vision historique de la vie politique française qui revient sur les principaux événements qui ont marqué le pays en particulier, les campagnes de gauche, celles de Mitterand à celle de Ségolène Royal. L’auteur de bande dessinée nous plonge dans ce film dans son processus de création et nous invite à réfléchir à ce qu’est la gauche, et ce qu’elle doit faire si elle veut retrouver le poids qu’elle avait dans le passé. Une immersion passionnante.
Le documentaire au cinéma, surtout politique, est rarement ce qui déplace les foules. Il y a aura donc peu de notes et peu de critiques car elles ne seront apportées que par des spectateurs avertis, particulièrement intéressés, connaisseurs, acteurs ou témoins du sujet traité, davantage que par le grand public citoyen et électeur lambda. Et force être de constater que ces spectateurs avisés s’y retrouvent en validant des notes dans la partie haute. J’en fais autant ici. Car cette narration de l’intérieur du Parti Socialiste par l’entremise de Julien Dray (un connaisseur !) sous le regard affûté d’un dessinateur « qui ne parle pas beaucoup mais observe et réfléchit » (sic) et repère les détails a le ton juste et vulgarisateur. Une Histoire qui mérite un H majuscule, démarrant en 1974 avec son point d’orgue en 1981 puis 1988 pour se poursuive jusqu’au scrutin présidentiel de 2017 dans la déliquescence que chacun, électeur ou pas de cette mouvance politique, connait. Nous sommes actuellement dans la traînée de cette étoile qui s'est désagrégée. La justification essentielle de ce documentaire / reportage était le quarantième anniversaire du 10 mai 1981. Le ton est donné. « Le 10 mai 1981, c’était sept ans trop tard » (François Mitterrand, d’après un témoin parmi ses conseillers en communication), comme si les choses avaient déjà été écrites.
Analyse intéressante et instructive de l'histoire du PS, tout en étant bardée d'humour, bien que le sujet ne s'y prêtait pas forcément. Si le PS ne rebondit pas, Julien Dray pourrait se reconvertir et prétendre à une nomination comme meilleur acteur aux prochains Césars !
C'est 7 ans trop tard... Avec cette phrase de Gérard Colé, on met toute l'histoire de la Gauche Républicaine en perspective. Un documentaire mélancolique, entre un oeil d'observateur et d'enquêteur amusé.
Très bon documentaire sur un sujet dont on parle en général peu sous cet angle. La disparition du PS marque le paysage politique français, et j'ai trouvé très intéressant de revenir aux sources sous une forme moins classique, rien à voir avec ce qui a été vu et revu sur le sujet.
Passionnant et touchant. Un document historique qui sort au parfait moment. Pas mieux pour comprendre la gauche d'aujourd’hui son histoire, sans fantasme ni acharnement. Le pas de coté de Julien Dray est bien, objectif, dans son rôle.
Vu en avant première au Festival Cinémania de Montreal, heureuse surprise! Le film traverse les 40 dernières années de la vie politique française avec une élégance nonchalante dans un Paris fantomatique et sous un ciel d'hiver. Entre "Les hommes du Président" et "Nous nous sommes tant aimés", Julien Dray (une révélation!) flanqué du toujours parfait Mathieu Sapin revisite les grandes heures de la gauche au pouvoir avec un humour dévastateur malgré les lendemains qui déchantent...