Non, au cas où vous vous demanderiez, "Superhost" n'est pas une évolution façon Pokémon du petit film d'épouvante spécial confinement "Host" et se range plutôt du côté des home invasion qui, décidément, voient le principe du Airbnb comme du pain béni pour créer une menace invasive sur l'intimité de pauvres vacanciers locataires venus prendre du bon temps. Ici, il s'agit en l'occurrence d'un couple de vlogueurs, Claire et Teddy, justement des testeurs de maisons à louer qui vont séjourner dans une demeure susceptible d'être leur dernière...
Mêlant les vidéos à la première personne de ses héros à une mise en scène plus classique, "Superhost" n'est clairement pas à ranger du côté des films follement originaux ou novateurs en la matière, surtout sur son aspect critique très/trop insistant et déjà dépassé à l'égard des pratiques abusives de certains vidéastes à la critique facile pour maximiser leurs nombres de vues (en attendant le retour de bâton inéluctable, l'obsession de Claire à ce sujet sera en plus le prétexte idéal pour mettre le couple en danger là où n'importe qui aurait pris la poudre d'escampette bien plus tôt), mais, le long-métrage de Brandon Christensen a le mérite d'avoir un vrai atout pour rester un minimum divertissant : la personnalité troublante de l'hôte des lieux, Rebecca. Accompagnées de quelques fugaces bons moments dans la montée en puissance des agissements trahissant une présence menaçante (une flippante apparition nocturne ou la paranoïa autour des caméras surveillance) et une surprise plutôt amusante juste avant que les choses ne dégénèrent réellement, les apparitions de l'envahissante gardienne de la maison interprétée avec une jubilation manifeste par Grace Phipps seront, comme le comprendra d'ailleurs bien Claire, la principale attraction de ce "Superhost" sur laquelle la réalisation aura la bonne idée de souvent se concentrer en mettant en valeur les différentes facettes et expressions de son comportement erratique tout au long de sa durée.
Certes, son numéro ne suffira pas à faire de l'ensemble un home invasion très conséquent mais la serviable Rebecca aura bien mérité son titre de "Superhost" pour avoir autant essayé d'assurer le spectacle à elle seule, supervisée par la présence de Barbara Crampton qui plus est. Et, à vrai dire, on n'a pas envie de lui laisser une trop mauvaise critique, on ne sait jamais...