Très surprenant, on se laisse facilement embarquer par le mélange des genres. Visuellement ça vaut le détour, on apprécie que les traditionnels fonds verts aient été délaissés au profits de décors naturels réels. L'esthétique du réalisateur est très personnelle, c'est un plaisir à voir.
Un southern (western dans le sud) rafraichissant mêlant aventure et fantastique.On voit que ce n'est pas tourné en studio et que les acteurs en ont bavé pendant le tournage.
Un bon trip dans les profondeurs du Sine Saloum et dans la mythologie fantastique Africaine. On en prend plein les yeux et les oreilles. Il y a une raison pour laquelle ils ont tous des casques dans la bande annonce ! Gros gros kiff !! Impressionné.
La vengeance est comme une rivière.... Saloum devient progressivement très sombre, mais chaque moment est si captivant. Il évolue à son propre rythme moderne et musical, telle une rivière, gonflé d'énergie et vivant comme peu de films savent le faire. Saloum est difficile à classer. Il est ancré dans l'horreur surnaturelle, tourné comme un film d'action, rempli de codes de western, et pourtant il nous apparaît souvent comme un thriller violent. Saloum est peut-être court, mais reste bourré d'intrigues, effleurant tant d'idées en quelques instants. En arrière-plan, il y a tout un monde de coups d'État, d'enfants soldats et d'exploitation post-coloniale. Tous ces ingrédients constituent naturellement la véritable noirceur du film. Le mysticisme et la terreur ne peuvent rivaliser avec les âmes corrompues des hommes. Saloum est élégant, surprenant et imprévisible. C'est un film si unique qu'on ne peut le conseiller, surtout dans une salle de cinéma.
Saloum est un film très intéressant et remarquablement filmé car, alors que vous pensez parfois avoir compris le film, il vous prend par surprise et se transforme en l'un des films d'horreur les plus effrayants de l'année... sans pour autant faire flipper.
Il faut accorder beaucoup de crédit aux acteurs et à la direction qui savent donner de la dimension à des personnages qu'on pourrait considérer unidimensionnels. Si l'on tient compte du style, qui peut parfois nous faire détourner l'attention des comédiens, leurs performances sont d'autant plus impressionnantes.
Saloum reste donc fascinant et tellement unique que, même s'il ne vous touche pas complètement, vous ne pouvez qu'apprécier son ambition - telle la carte de visite d'un réalisateur avec un style risqué et assuré, le tout arrivant dans un pays, le Sénégal, qui n'est pas connu pour produire des films comme celui-ci.
Beaucoup de films de genre récents sont des mélanges de genres, mais Saloum est un des rares qui tient la route, passant habilement du thriller de mercenaires à l'horreur surnaturelle avec un mélange de panache visuel et d'opulence digne de Carpenter. Pour un film qui passe par à peu près trois intrigues différentes, il n'y a pas une once de gras, avec des détails donnés une seule fois au public à qui pour une fois l'on fait confiance pour suivre plutôt que d'être traité comme des enfants. Et sous la surface codifiée, son mélange plus profond de rage personnelle et politique et d'horreur mystico-historique est à la fois dans l'air du temps... et hors du temps.
Vu l'année dernière au festival de Gérardmer, j'ai été vraiment déçu par ce film. Celui-ci est plus ou moins en 2 parties. La première est réellement réussi, pleine de tension, l'histoire est vraiment prenante. Malheureusement la deuxième partie a comme énorme défaut de na pas faire peur et de perdre la tension que la première partie nous avait offert. Dommage. Sur la plan technique de la réalisation, le film est en revanche une réussite durant toute la durée du métrage.
Après une mission au cours de laquelle ils ont extrait un trafiquant de drogues d'un pays secoué par un coup d'État , trois mercenaires sont forcés de se poser dans la région du delta du Sine-Saloum au Sénégal après que leur avion a été endommagé. Ils séjournent à un endroit où les gens paient ce qu'ils veulent en partant en l'échange de services pendant leur séjour. Ils y rencontrent le chef du camp, un policier, une fille sourde et muette et un couple. Des personnes chaleureuses, mais qui semblent cacher quelque chose. Cette partie de "Saloum" a des airs d'un "Whodunit" movie même si ici les personnages ne doivent pas découvrir qui est le tueur parmi eux. Cependant, il y a pas mal de mystères et de faux semblants. Cette partie est pour moi la meilleure du film. Je pense à plusieurs scènes comme spoiler: cette intense discussion en langage des signes ou encore quand Chaka explose et décide de se venger de celui qui l'a fait souffrir. Pour le reste, c'est plus spécial avec cette ambiance mystique et onirique que l'on sentait depuis le début qui se matérialise en quelque chose de surnaturel qui transforme "Saloum" est un western folklorique assez original. Je n'avais pas aimé "Dealer", le premier film de Jean Luc Herbulot, mais son deuxième long-métrage est vraiment pas mal.
Même si le projet est loin d'être totalement abouti, Saloum représente une entreprise digne d'intérêt par son caractère 100% africain, dans un continent à la cinématographie si peu présente sur les écrans. A la fois série B et œuvre plutôt ambitieuse dans sa tentative de mélanger plusieurs genres sans y perdre sa spécificité, le film débute plein pot aux basques d'une bande de mercenaires impliqués dans des coups d’État rondement menés dans plusieurs capitales africaines. Fonctionnant à la fois comme un hommage et une satire des superproductions hollywoodiennes, Saloum change de style après un intermède humoristique en convoquant des esprits maléfiques pour aborder les rivages du fantastique. Il y a un côté foutraque dans le long-métrage, le côté surnaturel compris, ce qui pourrait ajouter à son charme incongru, mais trop de confusion dans les différents thèmes traités fait que l'on finit par prendre le film comme une bande dessinée très graphique, qui abuse parfois des plans vus du ciel, et où on ne s'intéresse véritablement jamais à la dimension psychologique de ses personnages, à peine esquissée, hormis l'exception notable du premier rôle féminin dont le handicap constitue un ressort scénaristique qui aurait mérité d'être développé. C'est vrai que Saloum laisse une impression mitigée mais sa conception et son intrépidité ne peuvent pas susciter l'indifférence (à l'heure où ces lignes sont écrites, aucune date de sortie française n'est encore annoncée, hélas).