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FaRem
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3,5
Publiée le 10 novembre 2022
Depuis la nuit des temps, les Hommes n'ont jamais cessé de se battre entre eux et de s'entretuer. Il y a toujours eu "eux" et "nous", car il a toujours fallu à l'Homme quelqu'un à haïr. Entre le home-invasion et le huis clos, "Kuruthi" évoque le fanatisme religieux et ses contradictions. Ibrahim est un homme qui a récemment perdu sa femme et son enfant à la suite d'un glissement de terrain meurtrier. Gopy, une voisine, vient souvent aider à la maison et apporter de la nourriture. Ils ne sont pas de la même religion, ce qui ne les empêche évidemment pas de vivre dans la paix et le respect. Un soir, un policier et son prisonnier font irruption chez eux puis arrivent d'autres personnes. On comprend à travers quelques dialogues qu'il y a des tensions communautaires dans le coin et chacun devra prendre position au cours d'une soirée très animée. "Kuruthi" est complexe, car c'est comme si on vous demandait de choisir en fonction de vos affinités, puis de votre origine et enfin de votre religion. Vous pouvez voir des amis et des ennemis partout et c'est exactement ce qui se passe dans ce film. Il s'agit d'un thriller en quasi huis clos qui est efficace et haletant de bout en bout grâce à de nombreux rebondissements.
Cette production de Mollywood (le cinéma Malayalam du Kerala dans le sud de l'Inde), de durée raisonnable, conte le drame d'un veuf, Roshan Mathew (qui vient de perdre femme et enfant, dans une interprétation toute en mélancolie avec toute la misère du monde sur ses épaules) et son père (Mammukoya, le philosophe de service) qui se retrouvent pris en otage d’abord par un policier poursuivi qui se réfugie chez lui avec un prisonnier, puis assiégé par Prithviraj Sukumaran (obsessionnel et hystérique) qui souhaite tuer le prisonnier à tout prix (c'est à dire tuer toutes celles et ceux qui voudraient l'en empêcher). Rajoutons à cela Srindaa, voisine de Roshan Mathew, qui en pince pour lui, mais ils ne sont pas de la même communauté. Bien sûr la maison assiégée avec nos otages est perdue dans la montagne et la fôret ; ce qui permet de resserrer la tension.
Le conflit latent n'est pas clair, mais il semblerait qu'il s'agisse de conflit entre communauté musulmane et hindoue. Plus le film avance, plus la tension monte : d’abord le flic et son prisonnier, puis ceux qui cherchent à le tuer. Le tout se déroulant pour une bonne partie dans la nuit.
Le film contient quelques dialogues moralistes, mais au total il s'agit d'un superbe thriller campagnard qui fonctionne et pour lequel il est difficile de deviner la progression.