Cela commençait pourtant bien,
Une ado de quinze ans ne rentrant pas dans les codes esthétiques imposés par la société (encore plus présente j'imagine par la quête du corps parfait au Brésil).
Une jeune femme intelligente, rigolote, qui fait ses propres choix et assume.
Elle ne s'épile pas par conviction, malgré la pression de sa mère et de sa grand-mère qui trouvent cela "négligé".
Elle est plutôt mignonne malgré un look classique (lunettes, coupe, vêtements...), pertinente et douce.
Nouvelle arrivante dans sa classe remplie d'élèves populaires, elle se sent isolée, de par son image et son problème de transpiration anormale.
Quelques élèves bienveillants l'intègre, car c'est une personne agréable, souriante et attentionnée.
Elle se fait des amis.
Coeur d'artichaut, elle tombe amoureuse au premier regard de celui qui daigne lui adresser la parole.
Elle jette finalement son dévolu sur le beau gosse de la classe, grand, bronzé, surfeur.
Pourquoi pas...
Manque de bol, il est en couple avec la blondasse populaire de la classe qui, en plus, prend un malin plaisir à la victimiser.
Le film avance et là c'est de drame :
L'héroïne se fait relooker pour assister à "la" soirée à ne pas louper, elle oublie tous ses principes, se fait épiler, sors le decolleté, se fait maquiller par sa mère (moment plus complice de jamais tavu) et finit par emballer le beau gosse du début, mais vu que c'est un crétin, elle en choisit finalement un autre.
Félicitations ma fille ! Tu es enfin moulée à la sauce patriarcat.
Non, non, je dis non.
Quelle message pour nos jeunes filles ?
C'est pas grave si tu es moche, un coup de cire, make-up et push-up et tu pourras te faire tringler par Dylan la mèche blonde ?
Je passe la scène de lutte entre la blonde populaire et l'héroïne / la vidéo cachée / l'élève qui change d'identité, tirés par les cheveux...
Pour couronner le tout, la blonde populaire finit par faire son méa-culpa, elle a été une vilaine fifille et a exagéré par orgueil et jalousie.
La scène finale obtient la palme du ridicule.
Les exclus et les populaires sur la plage, jouent, se font des câlins, sont subitement meilleurs amis, en rond autour du beau gosse méché qui joue de la guitare avec sa nouvelle copine.
Plus jalouse du tout, la blondasse populaire kiffe la vibe et regarde son ex roucouler avec sa new boo, le regard bovin en prime.
L'héroïne, elle, kiffe la vie sur le sable, tout sourire (ultra mignon la première fois puis de plus en plus niais et surtout exagéré sur la fin du film), au bras de son nouveau crush, elle s'empresse de le bisouiller sans retenue.
Ben oui, plus de moustache, ça pique plus !
"Confessions d'une fille invisible", je m'attendais à un film décalé, militant, hors des codes et sans fin bidon à l'eau de rose pré-machée.
Cela commençait bien... mais bingo, c'est perdu.
Un énième film "lamochedevientjolieetsefaitdesamis".
Déception, déception, déception.
À sauver, le personnage de Davi, est assez touchant du début à la fin.
Zeca, (cliché du copain gay de la moche) est plutôt attachant.
Tetê, l'héroïne est un personnage mature, touchant et hors des codes. Elle fait du bien, enfin la première demie-heure du film, avant de sombrer.