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    Les Marais de la haine
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    1,0
    Publiée le 9 décembre 2021
    Depuis la mort de leurs parents, la belle Désirée Thibodeau élève seule sa sœur Julie et son frère muet Big T. Pour subvenir à leurs besoins, elle s’adonne au braconnage jusqu’au jour où le fils du shérif du coin et son adjoint la prennent en flagrant délit. Ces derniers tentent de la violer mais Désirée n’est pas qu’une jolie fille, elle est aussi rusée et parvient à leur échapper. Dans sa fuite, l’adjoint est tué et le fils du shérif se dédouane en faisant porter le chapeau à Désirée. En apprenant la nouvelle, le patriarche fou de rage décide de faire justice lui-même accompagné de ses fils. Sauf que ces derniers vont commettre l’irréparable et c’est Désirée qui va devenir aussi dangereuse qu’imprévisible.

    Avec Les marais de la haine (1973), on est en plein âge d’or de la "hixploitation" (films de redneck permettant de laisser libre court au cinéma d’exploitation US en dépeignant parfois de la pire des manières tout un pan de l’Amérique profonde), popularisé par des films tels que Délivrance (1972) de John Boorman ou encore Massacre à la tronçonneuse (1974) de Tobe Hooper. Le couple Ferd & Beverly Sebastian n’y vont pas avec le dos de la cuillère pour nous dépeindre cet univers. On se retrouve au fin fond de la Louisiane, au milieu des bayous avec ces rednecks crasseux & consanguins (le frère veut se taper sa sœur) qui pourchassent la belle Désirée et cette dernière qui tente de les semer à bord de sa pirogue. On ne va pas se mentir, ce film d’exploitation qui a dû faire les beaux jours des drive-in s’avère extrêmement simpliste et peut-être serait-il resté dans l’ombre s’il n’y avait pas eu la présence de la redoutable et magnifique Claudia Jennings ?

    Une immersion moite au cœur des marigots où les alligators et les serpents venimeux viennent y couler des jours heureux, perturbés par les allées et venues incessantes des pirogues. Le couple Sebastian filme sans réelle conviction ces courses-poursuites, malgré quelques séquences bien dérangeantes (la tentative de viol de la sœur de Désirée qui se soldera par un coup de chevrotine dans le vagin). Choquer gratuitement le spectateur pour le révulser et le dégouter de ces pouilleux, afin d’excuser la détermination vengeresse de la sculpturale Désirée, voilà où ils voulaient en venir et ils y sont parvenus. Mais n’est pas John Boorman qui veut et la mise en scène s’en ressent constamment (peu inspirée et redondante). Il en résulte une œuvre qui emprunte énormément au rape and revenge pour au final, n’être qu’un mollasson survival.

    Mais qu’à cela ne tienne, les spectateurs férus de film d’exploitation en avaient pour leur argent avec cette rousse incendiaire, pétoire à la main, comme en atteste un certain succès lors de sa sortie en vidéo, permettant au couple Sebastian de réitérer avec une suite (tardive) intitulée La Vengeance de la femme au serpent (1989). Difficile d’imaginer que derrière cette image de « papy & mamie » se cache les réalisateurs de ce survival.

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