Sage-Femme : Sage : qui a la connaissance. Femme : la femme dont on s'occupe. Un homme peut- donc être appelé "sage-femme". On en apprend, des trucs... Il y a l'histoire, et les scénarios transversaux. La réalisatrice, Jennifer Devoldère fait un film efficace dans son montage et son cadrage, ainsi que dans sa direction d'acteurs. Efficace aussi dans les points soulignés, les phrases clefs, et les apprentissages, y compris sexuels. Le film ne manquent pas ni d'intérêt, ni de réalisme. Eh oui, on peut tout faire avec un manequin : s'entraîner à faire sortir un bébé, mais aussi expliquer à un jeune homme comment faire certaines caresses à une femme, la scène est excellente. Il est question de l'orientation. Difficile en matière de médecine. Alors, comment s'intéresser à un métier si l'on veut faire autre chose. Et là, le film nous décrit cette progression en trois étapes : le désintérêt, l'intérêt lorsque ce jeune homme est alerté sur la qualité du travail de sa cheffe, alors il s'y intéresse, et puis, ce qui déclanche la vocation. La relation à la cheffe, qui forme, et qui a aussi une personnalité curieuse où l'on se demande ce qui la fait avancer (on le découvre progressivement), la cheffe qui va apprendre à s'intéresser, à se passionner pour peu qu'on accepte de l'écouter, de l'entendre, c'est un des scénari transversaux. Et s'est passionnant. D'autant que Karin Viard est remarquable, subtile dans ses regards dont le cadrage indique qu'ils ont été dirigés, travaillés; une Karin Viard imprégnée totalement par le personnage. Tout comme Melvin Boomer, remarquable dans ce rôle principal (pour un premier film!). Le regard de la femme qui sait et celui de l'étudiant qui découvre se croisent, ou se portent sur le même objet (entre autre un fond d'écran...). Autre scénario : celui de la rigueur administrative contre celui de l'improvisation, faute de moyens et de personnels. Eh oui, certains improvisent et ne respectent pas les lois du métier. Là aussi, passionnant. Et puis, j'ai été personnellement touché par cette phrase dit par la sage-femme devant l'étudiant surpris : "Maintenant, on y va", signe de difficultés. Souvenir. La même phrase, pour la même raison. Egalement mis à jour l'importance de la présence de l'homme lors de l'accouchement. Je peux vous en parler ! C'est largement sous-estimé dans le film... Si vous saviez ! Autre scénario transversal, celui de la jeune personne qui va apprendre un métier allant à l'encontre des traditions familliales. Il y a d'abord l'influence de la famille sur l'apprentissage, et, progressivement, celui de l'apprentissage sur la famille. Sans compter les conditions d'apprentissage selon le niveau social de la famille. Le film aborde beaucoup de choses, sans que ce soit lourd, sans qu'on s'en apperçoive vraiment. Il est malin et plaisant.