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Gaetan Christler
2 critiques
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5,0
Publiée le 11 septembre 2024
Le pays du matin calme nous offre un film à voir absolument. Les trois acteurs principaux nous font vivre l'histoire d'un acte manqué avec justesse. Les dernières minutes du film sont sublimes.
J'en suis ressortie éblouie. Quelle beauté ! Une histoire qui nous tient sur notre chaise avec trois fois rien : une histoire d'amour de jeunesse mêlée à la mélancolie de l'exil. Et la magie prend. J'aurais voulu que ça dure encore plusieurs heures.
Fort habilement mise en scène, tant dans les cadrages que dans la beauté de certains plans ou dans les enchainements des séquences, cette romance impossible use d'un canevas connu enrichi par l'hypothèse de vies passées pour justifier de liens indicibles. Remarquable par son intelligence émotionnelle, la narration se départ de tout artifice, s'exprimant avec force via un geste retenu, un regard appuyé ou un échange puissant par son explicite sous-texte. Grâce à des portraits psychologiques denses mais esquissés en quelques pudiques détails révélateurs, chaque protagoniste de ce trio - présenté avec originalité dans la scène liminaire - touche. D'une poignante délicatesse.
mon film préféré Comment il est filmé, les acteurs, les émotions, tout est pensé et reflechi. J'ai vraiment vécu l'histoire et Céline Song a réussi à me faire traverser les sentiments des personnages
Past Lives raconte trois épisodes dans la vie d’une femme et d’un homme. Nous les rencontrons enfants, les retrouvons jeunes adultes, et les quittons adultes. Trois épisodes assez courts, qui les lient, dans une vie qu’ils vivent séparés, l’un à Séoul, l’autre à New-York. Les ellipses sont loin d’être vides, et ces dizaines d’année, aucun ne les vit dans l’attente de l’autre. Hae-Sun et Nora se construisent, chacun de son côté. A certains moments ils pourraient se rejoindre (elle passe à Séoul, essaye de le voir, il ne répond pas), mais dans cette vie là, ils ne font que se frôler. L’intensité de leur frôlement donne tout son sens au concept d’Inyeon, la connexion émotionnelle qui unit deux individus.
Les histoires d’amour impossibles sont les plus belles : celle-ci n’échappe pas à la règle. Cet impossibilité est au coeur du scénario de Past Lives. Un homme et une femme devraient s’aimer, et pourtant cela n’adviendra pas. Pas dans cette vie. Cette histoire, qui est vieille comme le monde (coucou Casablanca) est racontée par Celine Song avec beaucoup de singularité. L’importance donnée au mariage de Nora, à son mari, et à leur confiance réciproque, donne une couleur très particulière et poignante à ce récit. Nora dispose de son libre-arbitre, et n’est contrainte par aucun fatum scénaristique. Elle a une attitude américaine, très libre avec ses sentiments. Son mariage est un des plus bouleversant que j’ai vu depuis longtemps au cinéma (où le mariage devient assez rare, ou alors souvent décrié). Cela installe beaucoup de suspense, jusqu’à suspendre le spectateur aux lèvres des protagonistes. On voudrait que les choses débordent, avec le bras tordu par un dilemme moral très passionnant. Il y a quelque chose de très asiatique (pour un film qui est américain, qu’on ne s’y trompe pas) dans la douceur du scénario, qui ne devient vraiment fort que dans sa dernière partie. Et ce récit est d’autant plus riche pour le spectateur que le début était doux, et la mise en place du triangle discrète, et sans drames.
Le film s’ouvre sur une perspective de spectateur : dans un bar, un couple regarde Hae-Sun, Nora et son mari, et s’interroge sur ce qui lie ces trois personnages. On reverra cette scène à la fin de la dernière partie du film, d’un tout autre point de vue. L’enjeu vital de la situation y devient renversant. C’est la deuxième fois en moins d’une semaine que je vois un film qui renverse les points de vue sur une même scène (L’Innocence de Kore Eda). Je trouve le dénouement encore plus inattendu dans celui-ci, tout en étant plus universel, ce qui est une prouesse assez étonnante.
La suite sur https://legoutducine.home.blog/2024/01/17/past-lives-nos-vies-davant/
Une histoire triste, mais qui reflète plutôt bien la dure réalité de la vie : d'un côté, un homme aimant compréhensif, de l'autre, un homme courant après un train déjà parti du quai depuis des années, et au milieu, une femme souriante tout au long qui à la fin craque, car depuis le début, elle savait la dure réalité de l'impossibilité de cette histoire, malgré qu'il soit, au fond, son véritable amour. Peu marquant visuellement et dans le rythme, mais le scénario sauve un peu tout ce film qui, sur les autres points, reste trop neutre à mon goût.
Un film délicat racontant un amour platonique entre un homme et une femme et qui propose un beau questionnement sur l'impact du passé sur le présent et l'effet d'un amour d'enfance et ses répercussions tout au long de la vie.
Très autobiographique, ce premier long-métrage raconte l’histoire d’une écrivaine new-yorkaise d’origine sud-coréenne ayant émigré avec sa famille aux États-Unis lorsqu’elle avait une dizaine d’années. Un jour, son amour de jeunesse séoulite va se rappeler à elle, entraînant une période de réflexion sur ce qu’aurait été sa vie si elle avait toujours vécu en Corée. Un film très beau dans sa manière de décrire une connexion amoureuse qui ne connaît pas de limite temporelle et géographique, et qui aborde avec émotion les difficultés entraînées par l’exil. Hélas, de nombreuses séquences censées créer du trouble chez le spectateur laissent un brin indifférents. Une œuvre à moitié réussie donc.
Très déçu par ce film, les comportements des personnages sont peu réalistes sur un New York en version carte postale qui ne fait que rajouter de la niaiserie aux longueurs. On dirait que la réalisatrice a voulu faire du Woody Allen à la sauce americano-coreenne, ça tombe à plat.
Une romance touchante sur la nostalgie de nos amours d'enfance.
Voilà un film qui mine de rien, offre une belle soirée, pleine de sincérité et d'occasion manqué. Très bien joué et d'une esthétique irréprochable, difficile de ne pas être touché par ce sentiment, que nous avons tous connu un jour.
La mise en scène s'accorde avec le temps qui passe, nous naviguons dans l'espace comme nous naviguons dans nos vies, nos choix, nos espérances et nos regrets. Il y a quelque chose de très poétique et quelque peu tragique dans tout cela et il m'a été difficile de ne pas être touché par son final qui est aussi simple que réussi.
Un film tout en douceur qui s'avère aussi touchant que juste, offrant un point de vue sur l'expatriation et les racines des sentiments, tout en offrant une belle surprise sur la véracité des sentiments à travers une vie et les choix qui en découle.
Comme les personnages, je n'ai pas vu le temps passer...