"Scanners" est en quelque sorte tout ce qui défini Cronenberg, sa passion pour le domaine médical, les pathologies paranormales et l'horreur, il raconte l'histoire de Cameron, doté d'un pouvoir de médium appelé "Scanner" qui est engagé par une société pour traquer les autres scanners et l'amener au plus puissant d'entre eux, Revok. Cronenberg reste dans la droite lignée de son film précédent "Chromosome 3", et ses thématiques scientifiques, organiques et bizarres, avec sa touche de gore plutôt explicite, on peut remarquer une véritable patte en terme de mise en scène et d'univers, l'atmosphère est oppressante et stridente. Le scénario est tout d'abord passionnant mais tombe un peu dans la redondance malgré quelques scènes très maîtrisées en terme de narration et d'intensité, le milieu du film paraît un peu comme un ventre mou, mais l'intrigue autour du médicament Ephemerol va se décanter et nous offrir une excellente dernière partie avec un final absolument exceptionnel, le duel de télépathes est cultissime. D'ailleurs les effets spéciaux sont vraiment à saluer, autant pour le final que pour cette scène vers le début du film où la tête explose sous le choc des ondes télékinésiques, vraiment très réussie. Le casting est très bon, notamment le charismatique Michael Ironside, habitué de Paul Verhoeven, on peut également apprécier la prestation de l'excellent Patrick McGoohan, même si son rôle est très minime. La bande originale est également de qualité grâce au compositeur Howard Shore, qui signera l'intégralité des longs métrages de Cronenberg à partir de "Chromosome 3", ça reste d'ailleurs uniquement sa deuxième partition, le début d'une carrière extrêmement prestigieuse ("Le Silence des Agneaux", "Ed Wood", "Seven", la trilogie du "Seigneur des Anneaux" ...). "Scanners" reste un tournant dans la filmographie de David Cronenberg et mérite d'être vu, et même si il n'est pas parfait, il démontre tout le talent du réalisateur, qui enchaînera deux ans plus tard avec (pour moi) son film le plus abouti, "Vidéodrome".