Il se passe décidément quelque chose au Kazakhstan, qui n’est plus seulement le pays d’où proviennent les épopées de nomades conquérants plus ou moins célèbres, mais qui semble disposer d’une jeune garde survoltée et prête à en découdre avec le reste du monde. Evidemment, ‘Sweetie you won’t believe it’ n’est pas d’une originalité folle et on pourrait citer des tonnes de films occidentaux dont il s’inspire. C’est l’histoire de trois blaireaux qui partent à la pêche pour échapper à leurs femmes, tombent malencontreusement sur un règlement de comptes qui les transforme en témoins gênants, avant que gangsters et blaireaux comprennent qu’ils sont sur le territoire d’un psychopathe qui n’a aucune intention de faire la moindre différence entre bandits et gentils (faut dire qu’ils sont tous un peu cons). Futé, le scénariste aligne des personnages archétypaux (le puceau, le frustré, etc…), physiquement étranges, les gimmicks à répétition (l’un des bandits tombe systématiquement dans les pommes quand il est surpris). Cependant, on perçoit plus souvent qu’on ne les ressent les scènes humoristiques, les différences culturelles avec le Kazakhstan font que le film fonctionne sur un tempo comique légèrement différent et qu’on comprend parfois qu’on vient de juste rater un moment authentiquement hilarant parce qu’on souriait devant le suivant…que, si ça se trouve, le public Kazakh ne trouve pas particulièrement marrant. Il y a quand même un élément où le cinéma kazakh témoigne de son originalité par rapport à ses modèles : quitte à utiliser un taré comme antagoniste principal, ‘Sweetie you won’t believe it’ fait dans la violence frontale sans le moindre complexe, ces effets gore ne semblant pas destinés à créer une contrepoids humoristique - encore ces différences culturelles! - ils font au contraire l’effet d’une douche froide ! Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est désagréable…