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Jmartine
169 abonnés
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4,0
Publiée le 24 mai 2024
Premier long métrage de la réalisatrice suisse Carmen Jacquier…un film esthétiquement très beau, au sujet pas vraiment facile à traiter…En 1900, à la mort de sa sœur ainée, Elisabeth doit quitter le couvent où elle est novice depuis cinq , à l’aube de prononcer ses vœux, pour remplacer sa sœur Innocente qui est décédée dans des circonstances floues, qualifiée d’enfant du diable par tout le village …Rentrée à la ferme, Elisabeth découvre le journal intime de la disparue, et la sensualité qui l’irradie, réprouvée pas sa famille et par le village. Son regard sur la vie et sur Dieu se métamorphose…, Elisabeth se lie d'amitié avec trois jeunes hommes et une ferveur sexuelle prend alors contrôle de son corps. Et quoi de plus bruyant que le désir féminin qui s’éveille ? Malgré les regards inquisiteurs, une bouleversante amitié se met en place au sein du quatuor. En découlent des scènes d'une extrême sensualité où les corps assouvissent leur curiosité et s’apprivoisent avec tendresse. Sans jamais tomber dans une banale représentation des premiers émois, « Foudre » aborde de manière sensorielle et pudique la jouissance autant émotionnelle que sexuelle d’une jeune femme en construction…. Carmen Jaquier s’attache à filmer la nature et la chair tels des instruments aptes à accéder à une transcendance — que celle-ci s’appelle Dieu ou n’importe quoi d’autre. Et si Dieu était l’autre nom du désir ? Le décor et les corps s’emboîtent, s’offrent une danse charnelle, aiguisent les sens. L’image vibre et palpite pour raconter l’épreuve de la chair, la découverte du plaisir et des corps jouissants en pleine nature loin de la morale des hommes. Carmen Jaquier a tourné dans de somptueux paysages de montagne pour conter cette histoire de désir, de sa répression, sociale et religieuse, à sa libération dont le prix est élevé… La grande réussite de ce « Foudre » tient dans sa mise en scène épurée, parfois allégorique, ses partis pris marqués, sa photographie, ses cadres et son montage où la nature devient un temple qui vibre à l’unisson des corps libérés et des chœurs chantants. Un premier film d’une beauté incandescente.
Après avoir passé cinq ans dans un couvent à consolider sa foi et à servir le Seigneur, Elisabeth est rappelée chez elle auprès de sa famille lorsque sa sœur aînée Innocente décède. Loin de ce cercle religieux, elle doit troquer son travail spirituel contre un travail physique, celui de la ferme, alors qu'elle tente par la même occasion de trouver des réponses à ses questions. Elle cherche à connaître les circonstances de la mort de sa sœur et à découvrir quel genre de personne elle était. Des réponses pas forcément difficiles à trouver qui l'amènent à s'interroger sur elle-même, sa vie et ses désirs. Un récit de passage à l'âge adulte, un voyage spirituel, une quête de réponses, un questionnement sur la foi et un film sur l'oppression sexuelle et l'éveil sexuel en même temps. C'est intéressant, mais j'ai trouvé le traitement assez niais. On est dans un cadre assez pieux où il n'y a en réalité que des chauds lapins et des gros lourds. Les images sont belles, mais cette histoire limite parodique et pseudo-poétique m'a laissé de marbre.
Film arty d'un esthétique à tomber ( à la Terrence Mallick) et qui bouscule nos a priori sur la religon et la sexualité. J'ai trouvé ce film parfois difficile d'accès mais toujours passionnant et servi par une formidable troupe d'acteurs mais effectivement on est sur du film indépendant parfois un peu expérimental ce qui peut perturber. Néanmoins je trouve qu'il vaut vraiment coup !
Je n'ai pas aimé grand'chose sur la forme : photographie insipide, plans fixes trop longs, trop grande lenteur. En revanche la BO est magistrale, contribuant au mysticisme de l'oeuvre! Sur le fond, la démonstration de l'obscurantisme de la Belle Epoque en Suisse est terrifiante : "l'âme de la soeur est perdue et condamnée à errer, elle a couché avec le malin, on doit prier et s'excuser d'être devenue une femme, on ne prie pas pour les enfants du diable, le diable est revenu prendre sa servante". L'épilogue devrait mettre un peu de baume à notre coeur de spectateur effondré!
Ce film m'a insupporte, je n'ai pas réussi à rentrer dedans et à comprendre ce scénario complètement bizarre, j'ai réussi à rester jusqu'au bout mais c'était vraiment un exploit, à fuir
Elisabeth, deuxième fille d'un couple de paysans des montagnes suisses du Valais, a été envoyé à 12 ans dans un couvent afin de prier et de contribuer au salut de sa famille. A la mort d'Innocente, sa sœur aînée, ses parents demandent son retour à la ferme où on a besoin de tous les bras pour les travaux d'été. On est aux alentours de 1900 dans une région où on considère que les jeunes filles doivent aller à l'église pour s'excuser auprès la vierge Marie lorsque "elles deviennent femmes", c'est-à-dire au moment de leurs premières règles. Très vite, le curé fait comprendre à Elisabeth que l'âme d'Innocente, dont le comportement était considéré comme satanique du fait d'une sexualité plutôt libre, est définitivement perdue et qu'elle est condamnée à errer indéfiniment. Par hasard, Elisabeth va tomber sur un carnet dans lequel sa sœur racontait ce qu'elle vivait et elle va petit à petit se comporter comme Innocente, mélangeant mysticisme et sexualité avec beaucoup de ferveur. Esthétiquement, "Foudre" est une grande réussite, Marine Atlan, la Directrice de la photographie, déjà appréciée dans "Le ravissement", faisant preuve d'une qualité exceptionnelle tout autant pour les images qu'elle propose des montagnes suisses que pour celles des visages et des corps le plus souvent filmés de très près. La jeune actrice française Lilith Grasmug campe Elisabeth de façon très convaincante. Par contre, on peut regretter certains choix de mise en scène faisant appel à des afféteries qui n'apportent rien de positif au film.
Film vu en avant première au Saint André des arts. J'étais curieux de voir ce film sans tête d'affiche... le sujet du désir est subtilement abordé et questionné. Les tabous du milieu paysan aussi à l époque... le rapport aux sentiments, aux émotions, à la parole. Les acteurs se fondent dans cette nature omniprésente. Le rythme est lent et ça nous laisse le temps de penser. J'ai bien accroché ! Bravo.
La suisse Carmen Jacquer propose son second long-métrage, sept ans après « Wonderland » qui inscrivait le film catastrophe dans un espace résolument auteuriste. Cette fois, changement radical de registre avec « Foudre » mais toujours un traitement très pointu, pas forcément facile d’accès voire même presque rebutant. Le film se déroule en 1900 et pointe du doigt l’impact négatif, sournois et implacable de la religion sur la population d’un petit village perdu dans les montagnes. Une jeune fille est rappelée du couvent suite à la mort de sa sœur, taxée d’amie du Diable à cause de sa sexualité débridée pour l’époque. Cette jeune fille et jeune sœur (dans les deux sens du terme) va se poser des questions sur ce décès et sa rencontre avec trois garçons du village va la confronter à ses propres désirs et premiers émois sexuels. Religion et sexualité n’ont jamais fait bon ménage et le film se propose de montrer l’étau qu’une famille et un contexte pieux pouvaient avoir dans le temps sur les plus jeunes, entre frustration, incompréhension et désobéissance.
Le sujet est passionnant et a déjà été traité par le passé dans mal d’œuvres majeures. Rien que l’an passé, le « Benedetta » de Paul Verhoeven avec Virginie Efira avait fait grand bruit (et surtout scinder son audimat). Il montrait pourtant parfaitement l’emprise et le regard que l’Église catholique, puisqu’ici il est question de la religion catholique, portait sur la sexualité débridée et des velléités hédonistes et épicuriennes, notamment concernant les femmes. Jaquier montre bien la pression de la religion sur chacun, une pression qui s’est transmise de génération en génération. Dès lors qu’une jeune fille devient maitresse de son corps et de ses désirs, elle prenait le risque d’être diabolisée. Cependant, dans « Foudre », une fois ce constat lentement établi, rien de plus ne tourne autour et ne vient enrichir le sujet initial. Le propos est mince et se limite à son résumé, aboutissant à un long-métrage qui tourne en rond et ne peut plus compter que sur ses afféteries visuelles.
Et à ce titre, il faut s’accrocher tant la forme est solennelle et austère. Cela rend le film hermétique et presque déplaisant. Le contemplatif peut avoir du bon et nous cueillir, s’avérer même envoûtant parfois. Sauf qu’ici il ennuie et s’avère redondant, comme l’aveu de faiblesse d’une œuvre qui n’a pas grand-chose à dire et ne peut plus compter que sur des gimmicks visuels empruntés à un cinéma d’auteur, voire de festival, d’un autre temps. Dans « Foudre », l’aspect picaresque propre au récit bat son plein et le côté bucolique n’est pas toujours bien mis en valeur, les images semblant ressasser encore et toujours les mêmes décors. Quant à la fin ouverte et abrupte, on n’en attendait pas moins mais elle nous conforte dans le fait que ce type de cinéma ne trouvera guère beaucoup d’adeptes à moins d’une poésie vaguement présente qui ne nous aurait pas touché. Dommage car le temps de deux ou trois fulgurances de mise en scène et moments éthérés (le sublime moment de caresses en apesanteur entre les quatre adolescents), on y aurait presque cru.
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Foudre est un récit initiatique bouleversant. L'actrice principale Lilith Grasmug incarne une jeune femme qui, de retour à la ferme familiale suite au décès de sa soeur, va devoir faire face à un environnement dévot qui va tenter de réprimer ses désirs. Avec ce film, la réalisatrice Carmen Jaquier nous plonge dans le milieu paysan du début du 20ème siècle où la sexualité féminine n'a pas sa place. Le spectateur accompagne donc le personnage dans son besoin d'émancipation et dans ses découvertes de jeune adulte. Ces propos sont accompagnés du décor somptueux d'une vallée suisse, où cette nature flamboyante nous berce dans une atmosphère onirique. Pour moi, ce film est une belle proposition qu'il faut aller voir, alors foncez et laissez vous transporter.
Elisabeth a dix-sept ans. Quand elle est rappelée auprès des siens, elle vient de passer cinq ans au couvent où ses parents, de modestes paysans suisses, l’avaient envoyée. Sa sœur aînée vient de mourir et elle doit prendre sa place au foyer. Mais cette mort est entourée d’un épais mystère que Elisabeth va bientôt percer.
"Foudre" est le premier long-métrage d’une jeune réalisatrice genevoise. Il a été tourné dans les paysages grandioses d’une haute vallée des Alpes valaisannes. Il est censé se dérouler au tout début du vingtième siècle, à l’époque où les carnets de l’arrière-grand-mère de la réalisatrice ont été écrits ; mais il pourrait se dérouler plusieurs siècles plus tôt tant les décors qui y sont filmés et les situations qui y sont racontées sont intemporels.
Foudre baigne dans une épaisse religiosité. Elisabeth a été élevée au couvent et se destinait à servir Dieu. Sa famille, les habitants de son village, sous la coupe obéissante du curé, sont profondément croyants. Ils vénèrent Dieu, la Vierge Marie, et craignent le diable. On apprendra vite les causes de la mort d’Innocente : un mélange de fanatisme religieux et de nymphomanie panthéiste. Innocente s’était donnée à plusieurs hommes et avait cru, à travers la jouissance qu’elle leur donnait et celle qu’elle atteignait grâce à eux, se rapprocher de Dieu.
C’est exactement le même parcours que suivra sa cadette, au risque de scandaliser ses parents puis sa communauté. Elle aura pour complices les trois jeunes gens du village, qu’on voit sur la (très belle) affiche. Une scène de sexe les réunira tous les quatre : selon ses goûts, on y verra, un sublime moment de rupestre sensualité ou une malaisante copie de David Hamilton. Selon qu’on ait l’esprit mal placé ou pas, on corrigera le titre et y remplacera le d par un t (c’était trop tentant…. pardon….).
On aura compris, aux digressions déplacées qui précèdent et à la note tiède que j’ai mise à ce film que je n’ai pas été convaincu. Les émois d’Élisabeth, pour touchants qu’ils soient, ne m’ont pas touché. J’ai trouvé très convenue l’évolution de son personnage, la lente et excitante découverte de son corps et de sa sexualité, ses interrogations théologiques. Peut-être n’ai je pas assez lu Sainte Thérèse d’Avila – que je réduis en la citant à une religieuse nymphomane ce qui est sans doute très loin de la réalité.
Un film étrange franchement nouveau sur la puissance de désir féminin qui souvent fait peur aux hommes. Elle jouvencelle sort du couvent et rencontre trois jeunes hommes qui se masturbent au soleil. Elle les rejoindra et fera comme sa sœur qui a très mal fini. Bien sûr ce ne sera pas du goût de la communauté de ce petit village suisse Bigot ou les catholiques coincés confondent désir et passion.
je crois comprendre le propos de la réalisatrice, mais ne partage pas sa conception du desir. Cette voix of permanente, ces longueurs m'ont profondément ennuyé. c'est une approche très catholique du désir !
Un magnifique film à la photographie impeccable. Certes, le scénario est très simple mais tout est communiqué par les images, c'est bien la finalité du cinéma, n'est-ce pas?
Je l'ai tellement aimé que je l'ai vu deux fois, ce qui est tout de même rare chez moi.
On lutte souvent contre l'ennui. Sur le fond, avoir voulu encrer cette fable dans un contexte historique ne marche pas. Tout est anachronique, bizare. On se résout à penser que l'histoire et ses héroïnes ne sont qu' au service d'un discours 'féminisant' préétabli et sans prise avec le réel. Très décevant et réellement sans intérêt.