La prison de Mortana n’existe pas, il s'agit d'un lieu fictif construit après que le réalisateur a visité de nombreuses prisons et récolté divers témoignages, aussi bien auprès des prisonniers que du personnel pénitentiaire. "Dans ce cas-là, une atmosphère inattendue de convivialité s’installait et une compétition s’engageait pour savoir qui allait nous raconter la meilleure histoire. Il y avait des rires, aussi. Puis, une fois les échanges passés, chacun reprenait son rôle. [...] Étrangers à l’univers pénitencier, ce retour brutal à la réalité nous désorientait." Avec Ariaferma, Leonardo Di Costanzo ne voulait pas traiter des conditions de vie dans les prisons italiennes, mais plutôt de l’absurdité de la prison elle-même.
Plutôt habitué à travailler avec des acteurs non professionnels, Leonardo Di Costanzo dirige dans Ariaferma deux acteurs phares du cinéma italien, Toni Servillo et Silvio Orlando. Il leur a donné pour l'occasion des rôles à contre-emploi : "Silvio Orlando joue habituellement des personnages débonnaires, voire tragiques ; Servillo, en revanche, est un meneur, toujours décidé et imbu de sa personne. J’ai dit à Toni que j’attendais de lui qu’il m’émeuve, à Silvio qu’il devait me faire peur. Alors j’ai dit à tous les deux que nous devions combler cette lacune en optant pour un jeu théâtral. Ils ont dû repartir de zéro, comme s’ils étaient des débutants."
Ariaferma a été nommé 10 fois aux David di Donatello, l'équivalent italien des César. Il en a remporté deux : ceux du meilleur scénario et du meilleur acteur pour Silvio Orlando.