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christianschuster
15 abonnés
24 critiques
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5,0
Publiée le 24 novembre 2022
Excellent film. Une tension permanente. Des acteurs parfaits, sans parler de la présence incroyable de cette prison en cours d'abandon. L'enfermement révèle les contradictions humaines basculant de la bienveillance à l'agressivité, de la méfiance à la confiance,... Je déplore que la politique de distribution des films depuis quelques années fasse que ce film ( comme bien d'autres) sorte dans si peu de salles, alors que les écrans sont tous inondés au même moment par les mêmes films quelques soient les chaînes de distribution, laissant très peu de place à des films souvent bien supérieurs à ce qui est proposé en masse.
Ariaferma est un film de prison, certes, mais pas vraiment comme les autres et pas seulement parce qu'il n'a rien de spectaculaire et qu'aucune tentative d'évasion n'y figure. Le postulat de départ est original : dans une prison vétuste et en passe d'être démolie, 12 détenus restent en attente de transfert, surveillés par autant de gardes. A partir de là, ce huis-clos très resserré et théâtral (ce que la mise en scène inventive de Leonardo Di Constanzo souligne avec intelligence, dans ses images et sa musique) va se développer et enregistrer les oscillations des relations entre deux populations plus proches qu'à l'accoutumée, comme hors du monde. Le réalisateur se défend d'avoir voulu réaliser un état des lieux des conditions pénitentiaires en Italie, préférant mettre en exergue l'absurdité de l'enfermement. Mais on trouve aussi d'autres choses dans Ariaferma et notamment une bonne dose d'humanisme, qui passe par des détails savamment distillés et des comportements transgressifs. Habitués à des castings de non-professionnels, Di Constanzo a engagé de véritables détenus qui tiennent la dragée haute à deux des plus grandes stars du cinéma transalpin, à savoir Toni Servillo et Silvio Orlando; lesquels livrent des prestations hauts de gamme. Riche en scènes très intenses et d'une grande profondeur, Ariaferma, espérons-le, devrait trouver en 2022 les chemins des salles françaises.
C’est déjà une belle histoire sur le papier, mais tellement prévisible dans son déroulement qu’elle devient risquée, compromettante. Le sort de quelques prisonniers qui en attente d’un transfert se retrouvent confinés dans un quartier face à des surveillants qu’ils n’ont jamais côtoyés de si près. Ils vont alors les observer, les approcher , levant peu à peu des barrières autrefois infranchissables , mais qui sous l’effet complice d’une situation inattendue va les réunir de façon imprévisible. Leonardo Di Costanzo filme avec finesse, et attention l’emprise de ce dérèglement carcéral, en contradiction avec l’ambiance habituelle de ces lieux qui ne connaissaient que la réclusion et la soumission. Le contraste est fort, saisissant quand l’entente sinon cordiale, du moins salutaire, lève toutes les barrières et beaucoup d’interdits L’affiche est tout aussi saisissante, menée par deux grandes figures du cinéma italien Toni Servillo et Silvio Orlando … Le talent et la distinction. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Que des hommes à l'exception de la directrice de la prison quelques minutes au début du film et avec chacun des visages passionnants marqués par la vie, loin des standards insipides de magazines et de beaucoup de films. Peu à peu l'humanité arrive à se glisser dans le règlement et entre prisonniers et gardiens. Sa chaleur est salvatrice tout autant que la bonne bouffe partagée. Évident mais trop oublié à l'heure de la minimisation des rapports humains engendrée par la révolution numérique. Allez voir ce beau film porteur d'espérance.
Un film somptueux et exquis, ou l'étrange beauté des oxymores. Une oeuvre d'art née des amours fécondes entre le néoréalisme italien et la tragédie grecque. Une savante polyphonie d'accents de nombreuses régions d'Italie et d'ailleurs. Une ode à l'Humain, portée par Toni Servillo et Silvio Orlando dont le "jeu" nous donne le vertige.
Plus de contenu sur le site ici : https://doisjelevoir.com/2022/11/12/ariaferma-la-relation-particuliere-entre-gardien-et-prisonnier-dans-une-prison-a-labandon/
C’est une réalisation de Leonardo Di Costanzo. Le scénario a été écrit avec Valia Santella et Bruno Oliviero. Ariaferma a été présenté à Hors-compétition Mostra de Venise 2021. Ce drame italien sort le 16 novembre 2022 en salle.
La poésie du cinéma italien peut sublimer des thématiques habituellement enfermées dans un carcan. Ariaferma nous donne un point de vue différent sur le milieu carcéral.
Ce drame explore la relation entre gardiens et détenus dans cette prison presque à l’abandon. Un changement de paradigme se fait devant nous. D’habitude, c’est la peur qui maintient l’ordre dans une prison. En voyant que cette technique ne fonctionne pas au vu du contexte, Gargiulo choisi une autre méthode. Désormais, l’ordre se maintient grâce au respect des uns envers les autres. Une dynamique des plus intéressantes à voir. Dommage que la vie des protagonistes ne soit pas explorée. On aurait aimé par exemple plus en savoir sur l’historique des prisonniers afin de mieux les aborder.
La réalisation met une certaine poésie dans ce récit. Déjà par la manière sublime dont la prison est représentée. La photographie met en avant la froideur de ces murs. De plus, la bande originale rajoute à ce côté noble de ce lieu privant de liberté leur occupant. Que ce soit les prisonniers ou les gardiens, ils sont tous dans le même pétrin.
Deux personnages vont ressortir du lot, le gardien Gargiulo et le prisonnier Lagioia. Ils vont développer une relation aussi particulière que la situation. Toni Servillo et Silvio Orlando impressionnent dans leur rôle.
l' univers carcéral est ici représenté de manière très juste et sublimé par de merveilleux acteurs notamment le génial Tony Servillo. On voit des prisonniers dans la longueur de leur peine et des gardiens bienveillants mais assez impuissants...
Un excellent film qui disparaît trop vite des écrans, sans doute parce que le thème d'un huis clos dans une prison délabrée rebute beaucoup de spectateurs potentiels, et que son rythme est lent. Il y a pourtant beaucoup de délicatesse et d'humanité dans ces relations qui s'établissent entre gardiens et prisonniers, de la sensualité dans la préparation des repas ou la cueillette des herbes dans le jardin à l'abandon, une grande beauté de certains scènes, notamment cette véritable Cène où tous (ou presque) sont réunis autour de la même table éclairée par quelques lampes à gaz, et une atmosphère de type "Désert des tartares" où la vie s'écoule à attendre on ne sait quoi qui n'arrive pas. Bref, un moment de vrai cinéma à ne pas manquer.
Déjà en partie vidée de ses prisonniers, une prison vétuste sur le point d'être définitivement fermée doit rester ouverte encore un peu lorsque douze détenus sont transférés en attendant de la place dans leur destination finale. En sous-effectif, les gardes restants doivent maintenir l'ordre dans des conditions inédites. Une vie en petit comité qui va en quelque sorte les rapprocher. Avec "Ariaferma", Leonardo Di Costanzo casse un peu les codes du drame carcéral se déroulant habituellement dans des prisons surpeuplées avec beaucoup de violence. S'il y a bien un rapport de force à certains moments, le réalisateur met surtout en avant les relations humaines entre des personnes qui ont des points en commun malgré ce qu'ils disent. Une humanité qui met longtemps à se dessiner, mais qui est bien présente. S'il aborde avec sensibilité, dignité et empathie les relations entre policiers et prisonniers, ce film souffre d'une certaine apathie. Peut-être que j'attendais autre chose, mais je suis resté sur ma faim, car il ne se passe finalement rien de spécial.
Dans une antique prison italienne vouée à la démolition, un groupe de prisonniers et quelques gardiens attendent d'être transférés. Lors de cette période durant laquelle ils sont pratiquement abandonnés à eux même, les règles à appliquer, deviennent de plus en plus confuses et de nouvelles relations apparaissent entre eux, révélant leur humanité partagée.
En Sardaigne, au cœur de l’hiver, un pénitencier au bord de la ruine est sur le point de fermer définitivement ses portes. Ses derniers gardiens célèbrent tristement sa fermeture tandis que sa directrice a déjà fait ses cartons. Mais un ultime contretemps empêche le transfert d’une douzaine de prisonniers. Ils sont regroupés dans une aile de la prison sous le contrôle d’une poignée de gardes le temps de leur trouver un toit.
Des films sur la prison, on en a vu treize à la douzaine : "Le Trou", "Un condamné à mort s’est échappé", "La Grande Évasion", "Papillon", "Haute Sécurité", "Les Évadés", "La Ligne verte", "Un prophète"… Ils sont souvent construits sur le même modèle. Ils sont filmés du point de vue des prisonniers. Ils n’euphémisent pas la violence déshumanisante qui règne entre les murs mais magnifient la solidarité qui se noue entre les détenus. Ils racontent leurs tentatives, pas toujours réussies, d’évasion.
"Ariaferma" adopte un point de vue différent à équidistance des détenus et de leurs gardiens, réunis contre leur gré par un malheureux concours de circonstances. Il oscille sur un fil ténu. D’un côté, il maintient tout du long une tension anxiogène qui fait craindre qu’une étincelle provoque une explosion de violence destructrice. De l’autre, il laisse espérer un impossible rapprochement entre deux groupes condamnés à garder leurs distances : celui des matons et celui des taulards.
Le premier est incarné par Gaetano Gargiuolo, le plus gradé des gardiens, propulsé bien malgré lui à la direction de la prison. L’immense Toni Servillo (dont je suis le seul à ne pas avoir aimé l’interprétation dans "La Grande Bellezza", un film unanimement adulé) lui prête ses traits. Face à lui, silencieux et roué, Carmine Lagioia (interprété par Silvio Orlando, acteur fétiche de Nanni Moretti), dont on ne saura rien des motifs de l’incarcération, mais dont on suspecte qu’il fut un capo de la mafia. Les deux hommes s’affronteront-ils ou se tendront-ils la main ? Je vous laisse découvrir "Ariaferma" pour le savoir.
Une vision critique de la condition de rétention des prisonniers et de leurs rapports avec le personnel pénitentiaire.. et entre eux. Un peu d'humanité peut ne pas nuire... Une prison en fin de vie construite pour le film dans un paysage de Sardaigne magnifique, une musique, un son ou des chants très recherchés. Des acteurs bien dans leur rôle et un scénario intéressant. Tous ces éléments en font un film à découvrir absolument !