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velocio
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3,0
Publiée le 29 mars 2022
A la vision de "Le grand changement", il n’est pas interdit de penser au cinéma du thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. En effet, on retrouve dans ce film, comme dans d’autres films réalisés en Amérique du Sud ou en Amérique Centrale, comme, par exemple, "La danse du serpen"t de Sofia Quirós Ubeda, cette rencontre subtile entre monde du réel et présence du surnaturel. Il n’a d’ailleurs pas été étonnant de constater que c’est en Colombie que Apichatpong Weerasethakul a réalisé "Memoria", son film le plus récent ! Toutefois, tout en étant souvent très onirique, tout en étant aussi souvent proche d’un cinéma expérimental, avec des images déformées et une utilisation très particulière du son, "Le grand mouvement" est aussi un véritable documentaire sur la Bolivie, une Bolivie en pleine évolution, partagée entre survivance du passé et modernisme, vieilles croyances impliquant le diable dans l’apparition d’une maladie face à la médecine moderne, vieilles demeures branlantes face à des habitations contemporaines. Dans ce film tourné en 16 mm, le côté documentaire est d’autant plus sensible que les comédiens et comédiennes sont tou.te.s des non professionnel.le.s. Max Bautista Uchasara, l’interprète de Max, le réalisateur le connait depuis 2004 et il n’imaginait pas réaliser son film sans sa présence. Même si, gêné par la présence de la caméra, il a été finalement moins présent que ce qu’en attendait Kiro Russo, il lui a apporté beaucoup en lui montrant des choses qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais vues. Film souvent déroutant, Le grand changement est une expérience cinématographique qui mérite d’être vécue.
C’est une réalisation de Kiro Russo qui en a aussi écrit le scénario. Le grand mouvement a remporté le Prix spécial du jury Orizzonti à la Mostra de Venise 2021.
La Bolivie, ce pays d’Amérique du Sud aux 11 millions d’habitants. Il est rare de voir un film venu de ces lointaines contrées et on profite donc de la présence de Le grand mouvement pour le découvrir. En effet, l’action va se dérouler à La Paz l’une des capitales les plus hautes au monde avec 3 640 mètres d’altitude. C'est d'ailleurs très bien souligné dans les paysages qui sont exploités de très juste manière.
L’occasion donc de découvrir culturellement ce pays. On est plongé au cœur de cette ville avec ses us et coutumes. Notamment, en ce qui s’agit de la façon de travailler pour gagner sa vie quand on vient d’une classe populaire. La manière de filmer peut paraître un peu amateur, mais cela donne la force et de l’authenticité. Ce n’est pas un cinéma qui a beaucoup de moyens. Cela se voit, mais ce n’est pas dérangeant. Ce qui pour beaucoup aurait été un handicap, ce drame arrive à le transformer en force.
On est donc totalement avec les agonistes qui font le maximum pour vivre. L’un est issu d’une mine qui a fermé et va se débrouiller pour pouvoir se sustenter. L'autre est une sorte de chaman et il va selon là où le vent le mène. Deux modes de vie totalement différents, mais qui vont bien montrer la complexité sociale bolivienne. Ce film se regarde, s’observe et se vit.
Le revers de la médaille est qu’on a l’impression par moments que c’est un peu de l’improvisation. Les personnages font leur vie et il n'y a pas forcément de fil conducteur. Il faut donc bien prendre en compte que l’intérêt de Le grand mouvement est une immersion et non l’intensité d’un récit. Une vision qui ne peut pas plaire à tout le monde, mais qui à coup sûr trouve ses fans. Les acteurs non-professionnels ont l’air de vivre leur situation. Parfois, cela sonne tellement vrai qu’on ne sait pas si nous sommes devant une fiction ou un documentaire. Sur ce point, on peut donc dire que c’est une réussite.
Avant toute chose, devant Le grand mouvement, il faut laisser de côté le confort des récits bien peignés et des progressions dramatiques agencées pour captiver le spectateur. Le film du bolivien Kiro Russo, c'est autre chose, le portrait d'une ville perchée très haut (La Paz) et de ses habitants, montrés sans fard, pauvres mais dignes, incarnés par de vrais gens qui sont à l'écran les mêmes que dans la vie. Le grand mouvement ressemble souvent à un documentaire, kaléidoscopique, que viennent heurter des bribes de fiction mais aussi quelques éléments de réalisme magique, voire, pour une scène étonnante, un début de comédie musicale. Le propos est aussi politique avec des mineurs montés à la ville pour protester contre leur licenciement et dont les poumons siliconés de l'un d'entre eux ne supportent pas l'altitude. Ce jeune homme côtoie d'autres figures de la cité : les vendeuses du marché, espiègles et bienveillantes, et un ermite, guérisseur à l'occasion, qui erre entre la forêt et les rues de La Paz. Le maelström des images, non numériques, naturellement, crée une musicalité et une poésie surprenantes et indéfinissables. Un cinéma différent, presque expérimental mais vivant, qui fait écho à un autre film bolivien actuel, Utama, situé lui sur l'Altiplano andin. Sa narration est plus classique que celle du Grand mouvement mais les deux films se complètent et se répondent.
Ce film bolivien est surtout intéressant par la belle mise en image de la ville de La Paz, impressionnante et magnifique. Le scénario par contre n’est pas franchement convaincant : l’histoire de ces jeunes boliviens qui cherchent du travail sur les marchés de la ville ne parvient pas à m’ intéresser vraiment.
"El gran movimiento" se déroule dans la capitale administrative de la Bolivie, La Paz, et nous fait notamment suivre trois amis qui ont marché pendant sept jours pour participer à une manifestation. L'un des trois, Elder, tombe malade comme un symbole pour représenter cette société qui ne prend pas soin de ses travailleurs, car en plus du parcours de ces amis, Kiro Russo dresse le portrait de la Bolivie et de la classe ouvrière. Entre documentaire et fiction, il s'agit d'une immersion à l'esthétique soignée, mais au scénario brouillon. Faire un simple documentaire aurait surement été une meilleure idée, car les parties scénarisées et dramatisées m'ont laissé perplexe. C'est surement un film intéressant, mais ce n'était pas du tout pour moi.
Le récit et la mise en scène sont audacieux, en mêlant naturalisme glauque et onirisme fantastique. Mais il est permis de s'ennuyer ferme face à cette énième variation d'un certain cinéma de festival.
Elder fait, en somme, son odyssée mentale et physique dans les rues de La Paz (Bolivie)............Une bien longue marche depuis sa ville d' origine!
Voici un habile mélange de rêverie, de réalité sociale, de ville kaléidoscopique, de force et de fragilité dans une ville labyrinthe et polluée .........
Notons des plans séquences et des travellings percutants et un plaidoyer pour l' amélioration de la condition humaine face aux dictats abscons et nauséabonds d' un capitalisme néolibéral délétère et sans issue humaniste..........
Signalons une présentation de la ville de La Paz des plus originalement filmée .........Un film qui donne à réfléchir et qui favorise la prise de conscience sociale partout sur la planète évidemment !
Kiro Russo nous transporte dans un universe qui joue avec nos émotions et notre connaissance (ou ça qu'on croit connaître de la Bolivie). Il faut surtout, avoir une prédisposition sincère pour rentrer dans l'universe du film car c'est la meilleure façon de profiter de sa beauté, pour moi c'était un voyage que j'ai adoré.