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FaRem
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2,0
Publiée le 4 mars 2024
Les premières secondes de "Crai nou" nous plongent immédiatement au sein de cette famille dysfonctionnelle qu'Irina veut quitter. La jeune femme, qui veut aller étudier plutôt que de rester à la maison, est sans cesse questionnée sur ce choix par ses proches qui veulent l'empêcher de faire ce qu'elle veut. Cela se traduit par une grosse pression, et même une violence à la fois physique et psychologique. Une oppression machiste dans une communauté patriarcale, un désir d'émancipation, une quête de liberté, c'est tout ce que l'on retrouve dans ce premier long-métrage d'Alina Grigore, dont la mise en scène fluide couplée à quelques plans-séquences ne suffit pas à donner la profondeur nécessaire à une histoire monotone et brouillonne qui n'aboutit finalement pas à grand-chose.
Ce scénario ressasse tout le long des rancœurs familiales improductives desquelles aucune once d'espoir n'émerge. Tous les protagonistes sont en conflits permanents, souvent assez violents, sans qu'on ne comprenne toujours bien les motifs sous-jacents, ce qui confère à cette histoire une froideur et un hermétisme rédhibitoires.
La profondeur de champ et le flou sont deux des axes de mise en scène choisis par Alina Grigore dans Blue Moon. Son idée est également de ne pas se focaliser sur une intrigue mais sur les charges émotionnelles subies par son héroïne, Irina, au sein de sa famille dysfonctionnelle. Sa sœur et elle sont quasiment otages de la volonté de leurs cousins, qui dirigent un hôtel au milieu des montagnes. Le film est roumain par des aspects qui nous sont familiers, notamment des dialogues touffus et une réalisation naturaliste mais le scénario frappe d'abord par sa confusion (qui est qui, se demande t-on pendant un long moment) et la difficulté à saisir ce qui meut chacun des personnages, qui ne semblent capables de s'exprimer que par les cris, voire les coups, et pas les chuchotements. D'où un climat assez systématique d'hystérie qui condamne le spectateur à des scènes éprouvantes qui se succèdent sans fluidité et parfois sans lien aucun. On aimerait s'attacher à Irina mais son comportement erratique désarçonne, partira-partira pas ? Et ce ne sont pas les dernières images du film qui viendront donner un quelconque réconfort pour estimer avoir véritablement compris ce que Alina Grigore souhaitait dire dans ce premier long-métrage qui laisse pour le moins perplexe.
Brut, rustre, et décousu, c'est peu dire qu'il est compliqué pour le spectateur de tenir la longueur. Une jeune fille réservée ou traumatisée, on ne sait pas trop, aspire à quitter sa famille pour rejoindre Bucarest. Soit, mais tous les rapports entre les protagonistes ne sont que conflictuels, agressifs et violents sans raison apparente, sans compter que ca part un peu dans tous les sens sans faire vraiment avancer le propos. Pour avoir décroché un prix au festival de San Sebastián, il faut croire que certains lui ont trouvé un réel intérêt, mais je ne fais pas partie de ceux-là.