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    Les Cyclades
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Cyclades" et de son tournage !

    Une comédie optimiste et ensoleillée

    Après Maman a tort, une comédie dramatique hivernale et plutôt désenchantée sortie en 2016, Marc Fitoussi a eu envie d’écrire une comédie optimiste et ensoleillée. Le souvenir d’amitiés nouées lorsqu'il était plus jeune s’est alors rapidement imposé. Le metteur en scène se rappelle :

    "On est tous tenté de retrouver ses copains de jeunesse. On pense qu’on va rire comme on le faisait quand on avait quinze ans, que l’on va rompre la monotonie de nos vies d’adulte. Personnellement, j’ai toujours trouvé que la mode qui consiste à forcer ces retrouvailles via des sites dédiés était un leurre."

    "Comme je suis un tout petit peu cruel dans ce que j’aime raconter, ma première idée a donc été de faire se revoir deux femmes, ex-meilleures amies trente ans auparavant, et dont les retrouvailles virent au naufrage. Évidemment, l’histoire s’est un peu complexifiée..."

    "Je pars toujours d’événements très simples, presque anodins mais, même en me lançant dans un projet de pure comédie, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu grave et un peu sérieux par endroits... Je fais cela l’air de rien ; jamais frontalement."

    Différences et les non-dits

    Une intermittente du journalisme musical extravertie (jouée par Laure Calamy), une banlieusarde introvertie coincée dans la douleur de son divorce (incarnée par Olivia Côte), etc. Tout le film est construit sur la différence et les non-dits, comme l'explique Marc Fitoussi :

    "La première, Magalie, est moins insouciante qu’il n’y paraît, la seconde, Blandine, plus ouverte. Je ne peux pas envisager une comédie avec des personnages qui iraient bien, je ne saurais pas l’écrire. Je tenais à ce que celui de Magalie soit faussement joyeux, qu’il ait une part d’ombre."

    "Connaît-on vraiment les gens avec lesquels on est amis ? Très jeune, j’en ai moi- même fait l’expérience en perdant une bonne amie dont je pensais être proche. Cette jeune fille s’est suicidée sans que j’ai pu déceler chez elle le moindre signe annonciateur de ce qui allait se produire. J’en suis resté marqué."

    Fans du "Grand Bleu" !

    Marc Fitoussi fait revivre à ses héroïnes leur passion de jeunesse pour Le Grand Bleu en allant visiter Amorgos, où Luc Besson a tourné une partie de son film : "J’avais quatorze ans à la sortie du Grand bleu - l’âge de mes personnages - et j’avais trouvé le film plutôt long et ennuyeux."

    "Mais, quelque temps avant de me lancer dans l’écriture, il se trouve que j’ai fait un séjour dans les Cyclades. Je fais escale à Amorgos et là, je découvre que cette île est entièrement dédiée au film de Luc Besson. Super dépaysement !", confie le cinéaste, en poursuivant :

    "Les tavernes en diffusent des images sur grand écran, la musique d’Eric Serra est dans tous les hôtels, jusqu’au café du port rebaptisé du nom du film. Que le phénomène perdure ainsi au-delà de ma génération m’a stupéfié. Il fallait en faire quelque chose."

    Une habitude

    Marc Fitoussi a l'habitude de tourner à l'étranger (dans le cas des Cyclades il s'agit de la Grèce) : "J’aime explorer de nouveaux territoires et, en dehors de La Vie d’artiste, mon premier long métrage, et de Maman a tort, tourné à Créteil, j’ai toujours aimé choisir des lieux qui m’étaient inconnus."

    "La Ritournelle, qui se déroule dans le monde rural, un milieu totalement vierge pour moi et qui se termine quand même en Israël à la Mer Morte n’y fait pas exception. C’est excitant de tourner à l’étranger. Cela crée du défi pour le réalisateur mais c’est aussi une source d’inspiration pour les acteurs."

    Kristin Scott Thomas joue Bijou

    Marc Fitoussi a adoré Kristin Scott Thomas en mère mafieuse de Ryan Gosling dans le violent Only God Forgives de Nicolas Winding Refn. Il a ainsi su qu'elle allait être capable de se métamorphoser pour jouer Bijou. Il précise :

    "Que cela l’amuserait même. Bijou est un personnage important : à la fois horripilant au premier abord, cassant, et même assez infect avec son compagnon. Mais c’est aussi un trait d’union entre Blandine et Magalie."

    "C’est grâce à Bijou, qui craint d’être atteinte d’une récidive de son cancer du sein que Blandine peut commencer à relativiser ses propres souffrances. Et c’est encore Bijou qui la renseigne sur le passé de Magalie."

    Côté références

    Marc Fitoussi a revu des films de duos au féminin comme Thelma et Louise et Dangereuse sous tous rapports. Le réalisateur se rappelle : "Au final, je lui fais un hommage discret en faisant porter à Laure le genre de bracelets africains que porte Melanie Griffith dans le film."

    "J’ai aussi revu Sideways d’Alexander Payne, à cause du duo dissonant formé par Paul Giamatti et Thomas Haden Church et On a volé la cuisse de Jupiter de Philippe de Broca parce que je n’aurais peut-être pas tourné ce film en Grèce sans ce film que j’adorais voir et revoir quand j’étais enfant."

    "Enfin, j’ai revu des films sur la sororité, dont Tout ce qui brille et, dans un registre plus grave, Quatre mois, trois semaines, deux jours de Cristian Mungiu. Mais, au fond, je me rends compte, que comme à chaque fois, je ne tire pas grand-chose de ces recherches."

    La scène au ukulélé

    "Cette scène au ukulélé est magique. Laure voulait savoir jouer parfaitement de cet instrument. Elle veut être à l’aise partout, dans le chant, en conduisant un quad... Elle a cette volonté de contrôle que peut avoir Isabelle Huppert. Une exigence de précision folle. Juste en permanence, elle rebondit sur tout et entraîne les autres", se souvient Marc Fitoussi.

    Tournage difficile

    Le tournage s'est avéré compliqué à cause de la logistique (l'équipe devait régulièrement passer d’une île à l’autre) et du climat (la présence de vents terribles, notamment dans la partie Kerinos, lorsque Blandine et Magalie traînent leurs valises sur la route avant d’être prises en stop) :

    "Mon ingénieur du son et son indispensable perchman, Thomas Berliner, ont dû se battre comme des lions pour obtenir un son direct convenable. La perche se baladait, les micros se décollaient, c’était un enfer. Parfois, il fallait aussi tourner vite", se remémore Marc Fitoussi, en ajoutant :

    "Comme cette séquence de dispute où elles vont rejoindre les surfeurs avant que Laure ne chante Words de F-R David au ukulélé : on devait ensuite changer d’île et tout le matériel devait partir par ferry à vingt-trois heures pétantes. Cette course contre la montre créait forcément du stress."

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