Le choix de la légèreté
Depuis 2010 et son très déjanté Copacabana, Marc Fitoussi peut être considéré comme un cinéaste solide aux films tout à fait honorables. Ça ne fait pas dans le génie, mais ça se tient toujours dans une honnête moyenne, comme Ritournelle, Maman a tort, Selfie ou Les Apparences. Ces 110 minutes de comédie dramatique sont dans la droite ligne de toute sa filmographie. Adolescentes, Blandine et Magalie étaient inséparables. Les années ont passé et elles se sont perdues de vue. Alors que leurs chemins se croisent de nouveau, elles décident de faire ensemble le voyage dont elles ont toujours rêvé. Direction la Grèce, son soleil, ses îles mais aussi ses galères car les deux anciennes meilleures amies ont désormais une approche très différente des vacances… et de la vie ! C’est bien écrit et surtout défendu par un casting féminin survolté. Un buddy-movie insolent qui fait passer un très bon moment.
Si l’on veut résumer l’intrigue, ses retrouvailles 30 ans après de deux « meilleures copines du monde », vire à la catastrophe et dans un affrontement entre un clown blanc et un « Auguste » déchaîné, dont on apprendra qu’ile est en vérité un clown triste. C’est un peu cousu de fil blanc, un tantinet répétitif, mais très rythmé et la beauté des paysages et la performance des 3 dames emportent le morceau. Entre l’intermittente du journalisme extravertie et la banlieusarde introvertie coincée, on sait que tout va foirer vite fait avant de nous réserver un happy-end forcément un peu téléphoné. Mais entre les deux, beaucoup d’épisodes réjouissants ou émouvants qui provoquent notre empathie envers les héroïnes. Bon, soyons clairs, ce n’est ni Thelma et Louise ni Dangereuse sous tous rapports. On en est loin. Mais ça vaut le détour et mon Dieu que la Grèce est belle !
Et puis, il y a le duo Laure Calamy / Olivia Côte, bientôt renforcé par Kristin Scott-Thomas, qui fonctionne à merveille. Question, y a-t-il un film en France qui se tourne sans Laure Calamy ? Oui ceux où Marina Foïs est à l’affiche. Les hommes, Alexandre Desrousseaux, Nicolas Bridet, Panos Koronis, sont bien sympathiques mais servent un peu de passe-plats. Grâce à ses « drôles de dames », Fitoussi réussit un joli film doux-amer dont l’insolence fait du bien et qui vaut d’être vu car il sait faire rire, traverser la surface des apparences en explorant avec sensibilité, différentes facettes du féminin. Une bonne note.