Le documentaire est né d’une rencontre. Quand Olivier Goujon avait 18 ans, il se trouvait aux Beaux Arts avec Charles Pioffet. Les deux hommes se sont revus par hasard en 2019, soit plus de 20 ans plus tard, lors de vacances en Aveyron. Le metteur en scène se rappelle :
"Il m’a alors parlé de son activité et surtout de la permaculture. Après des heures de discussion où je lui ai posé toutes les questions possibles et imaginables, je me suis rendu compte que pour la première fois, je me trouvais devant des personnes qui faisaient quelque chose qui avait réellement du sens."
"Avant de faire du cinéma, j’ai travaillé pendant des années dans toute la France, avec de la plus petite à la plus grosse des entreprises et avec un nombre incalculables d’institutions et d’administrations et jamais je n’avais ressenti cela."
"Les discours entendus à cette époque étant toujours bien loin de la réalité, se révélant dans 100% des cas, bien décevants. Et là, assis dans leur jardin, pour la première fois je ne trouvais rien à redire. Je suis rentré chez moi l’esprit empli de tout ce que Charles et Séverine m’avaient raconté et jour après jour je n’arrêtais pas d’y penser."
"Au final, je n’avais qu’une envie, faire partager cette belle simplicité, quelque chose qui me semblait enfin vrai dans un monde rempli de faux semblants. J’ai donc rappelé Séverine et Charles. C’est là qu’ils m’ont donné leur accord. Mon premier documentaire était donc en marche."
Dans ce documentaire, Olivier Goujon a cherché à traiter de la la permaculture de la manière la plus large possible. Il lui a donc d'abord fallu définir ce terme, car même s'il s'agit d'un mot aujourd’hui en "vogue", personne ne sait réellement ce qu’il signifie et l’associe dans 90% des cas au potager :
"Alors qu’au final, c’est bien plus qu’une technique, c’est une philosophie qui englobe tous les aspects de la vie. Bien entendu, le jardin a été la première chose dont nous avons parlée afin de faire le lien avec la nature et cet écosystème dont nous faisons partie."
"Mais au-delà du potager, nous avons abordé, des éléments comme la spirale d’aromatiques qui est un symbole fort de la permaculture car il démontre comment il est possible de faire des choses tout en respectant la nature et les besoins de chacun."
"Puis, nous avons observé d’autres éléments, comme la serre enterrée, le jardin-forêt, etc … Nous nous sommes également penchés sur les animaux et les insectes qui nous entourent. Ensuite, sont venus tous les autres sujets comme la maison bioclimatique, les déchets, l’instruction en famille, la distillation, le travail, etc."
"Pour finir, nous avons abordé des sujets plus larges tels que le regard des autres sur leur mode de vie et bien d’autres choses encore."
Sur ce documentaire, Olivier Goujon a appris à suivre un rythme bien différent, celui de la nature. Le réalisateur précise : "Bien plus doux, bien plus tranquille et demandant énormément de patience. J’ai adoré arpenter jardin, forêt et montagne un sac sur le dos, avec juste un appareil photo, une caméra, un micro et un pied si nécessaire."
"Je voulais que tout soit naturel, j’ai donc fait avec le strict minimum pour ne pas dénaturer la beauté de ce que je pouvais voir ou entendre. Pour la première fois, je n’étais pas le metteur en scène qui dirige mais celui qui est dirigé par la nature. Rester assis des heures sans bouger en attendant que la libellule que l’on suit veuille bien rester en place, observer patiemment les plantes vivre à leurs rythmes, etc."
"Cela a été comme une gigantesque bouffée d’air frais durant cette année 2020 compliquée. Et puis, il y avait aussi la partie interview, entretien avec Séverine et Charles, que je voulais le plus naturelle possible, donc je n’ai jamais cherché à les diriger, ni à les orienter car une fois encore, je n’étais pas un réalisateur qui dirige, mais un réalisateur qui suit le cours des choses."