Sorte de melting-pot cinématographique convoquant pêle-mêle des œuvres comme «À la poursuite du Diamant vert», «Night and Day», la saga «Jason Bourne», «True Lies», «Un Crime dans la tête» et bien sûr ses propres «Kingsman», Matthew Vaughn nous sort (encore) une parodie de film d'espionnage.
Et le constat est bien là : le réalisateur a finit par s'enfermer dans son propre piège, nous recyclant le même type de film depuis 10 ans (et oui, le 1er «Kingsman» date de 2014), mais à chaque fois en un peu moins bien que son prédécesseur.
Et ce nouveau film, à l'ambiance (encore une fois) cool, fun et pop ne dérogera pas à cette règle.
Trop long, trop excessif, redondant dans certaines techniques narrativo-visuelles (le coup des paupières notamment) et rempli de rebondissements un peu lourdingues, cet «Argylle» ne convainc clairement pas dans ce qu'il veut nous proposer, peut-être (non, sans doute) parce qu'on avait déjà vu tout ça, mais en mieux.
Car là où son 1er «Kingsman» (et, dans un genre un peu différent, son «Kick-Ass») avait su trouver le bon dosage entre 1er et 2nd degré, entre humour, action et émotion, ici tout semble trop déréglé, trop artificiel pour pouvoir embarquer dans ce grand-huit bordélique et un peu usant à la longue.
Les séquences semblent s'enchaîner, mais sans que l'on soit véritablement concerné par ce qu'il peut se passer à l'écran, comme si tout le film était passé en pilote automatique et qu'il devait absolument atteindre le point B par tous les moyens, crédibles ou non, réussis ou non.
À l'intérieur de ce gros foutoir, le charmant duo Bryce Dallas Howard-Sam Rockwell tente tant bien que mal de sortir son épingle du jeu, et certaines séquences d'action sont plutôt bien gérées en terme de réalisation (même si trop souvent court-circuitées par l'usage excessif de doubles numériques, de VFX grossiers et de fonds verts qui piquent les yeux), mais cela ne suffira pas à rehausser la qualité du film, que l'on pourrait illustrer par cette phrase : "le trop est l'ennemi du bien".
Bref, pas grand-chose à dire de plus à propos de ce divertissement oubliable, manquant de maîtrise et qui sonne trop souvent faux, hormis ceci : Matthew, à trop souvent vouloir répéter la même formule, on finit par l'user. Change de registre et prends un peu plus de risques pour la suite de ta filmo s'il-te-plaît.
Ma première vraie déception de l'année en salles.