Voilà à nouveau Gérard Depardieu, après le "Maigret" du début d'année (pour Patrice Leconte), dans l'univers romanesque de Simenon - pour Jean Becker ici. Encore un "Jules M.", d'ailleurs, mais cette fois-ci un acteur vieillissant, "Maugin", dans une adaptation de "Les Volets verts" (1950), un des "romans durs" du grand auteur belge - le dernier scénario signé Jean-Loup Dabadie, qui transpose l'action dans les années 70, et remplace le prénom d'origine du héros ("Émile"). J-LD change aussi les positions des personnages "Félix" (Benoît Poelvoorde) et "Alice", gomme l'importance d'un fils naturel, esquisse quelques silhouettes de complément "signifiantes" (Maria, Narcisse...) et ajoute au casting une "Jeanne", donnant à Fanny Ardant un certain nombre de scènes à faire, en ancienne maîtresse ("amour d'une vie" ?) et partenaire d'habitude au théâtre (sur ce dernier point, clin d'oeil avec la "vraie vie" des acteurs - GD et FA se sont donné la réplique à quelques occasions fameuses, au théâtre, comme au cinéma !). Des changements pas toujours opportuns.
La photo est signée Yves Angelo, même les producteurs (les époux Pétin) sont réputés... Que vaut, ce faisant, le film ?... Portrait d'un "monstre sacré" de fiction, incarné par un autre "monstre sacré", s'il en est, GD... "Hénaurme", ogresque, magnifique et pathétique tout à la fois : qui d'autre que lui, dans un tel rôle ? Pour Depardieu donc dans un numéro brillant et nombriliste, et des dialogues soignés, on peut visionner ce 16e "long" du quasi-nonagénaire Jean Becker (carrière débutée il y a plus de 60 ans).