Adaptation costaude de la première aventure littéraire de Jack Carter écrite par Ted Lewis, La loi du milieu est une référence en matière de vigilante movie anglais. Jack Carter, c'est Michael Caine, impérial. Froid, implacable et impitoyable, il sait remettre les choses à leur place, que ce soit un gangster mal famé, une mégère qui beugle ou tout simplement un homme lambda un poil énervé. Carter, c'est un tueur méthodique, mieux vaut ne pas lui chercher des crosses. Alors quand il apprend que son frère est mort dans de mystérieuses circonstances, il ne va pas se priver d'envoyer aussi bien la castagne que la chevrotine. Notre Anglais pince-sans-rire débarque donc dans son petit patelin natal afin de découvrir qui à assassiner son frère et pourquoi. Tel un pitbull, il va jusqu'au bout, ne lâchant jamais sa proie, osant mettre six pieds sous terre quiconque osera se mettre en travers de sa route. Quasiment monolithique, le regard congelé et la haine flamboyante, Caine interprète un anti-héros des plus extraordinaires dans une péripétie des plus sanglantes mais aussi des plus sexy, La loi du milieu n'épargnant pas le spectateur côté hémoglobine, punchlines insultantes et bouts de nichons. Le réalisateur Mike Hodges, dont c'est le premier long-métrage, n'y va donc pas avec le dos de la cuillère et livre ici un film virulent comme on en voyait peu dans le genre britannique. De plus, le film collectionne donc les scènes délicieuses comme lorsque Carter dégage de chez lui deux malotrus nu comme un ver, le fusil à la main, agrémenté de courses-poursuites haletantes et de nombreuses fusillades bien menées autour d'un scénario palpitant, sordide et inédit, tournant sur une sombre affaire de pornographie. En somme, La loi du milieu est un must du genre quelque peu oublié mais toujours aussi poignant.