"Qu’est-ce qu’une bonne fin de vie si ce n’est quitter ce monde l’esprit apaisé ? Une femme sur le toit est sur le point de prendre une décision radicale, mais est-ce un acte réfléchi ou bien désespéré ? Le drame d’Anna Jadowska fourmille d’interrogations élémentaires concernant les femmes du troisième âge en Pologne, de toute évidence, en perte de repères et d’affections. Il est à présent l’heure de rendre les comptes de toute une vie, où le dernier geste pèse plus que l’on croit dans la balance, cruelle et sans concession."
"Qu’y a-t-il de plus déchirant qu’une bonne intention qui n’aboutit pas ? Nous allons le découvrir auprès de Mirka, une sage-femme d’expérience pour qui la vie ne semble plus rien offrir, hormis le doute et un sentiment de honte. Elle fume une clope avant d’étendre son linge, deux types de routine qui la font cogiter au beau milieu d’un quartier HLM silencieux en Pologne. Elle déambule alors jusqu’au toit de son immeuble, où ses pas sont de plus en plus lourds et de plus en plus incertains, quant à l’avenir qu’elle se réserve ou bien qu’elle réserve à ses proches. Serait-ce là le lieu de sa destination finale ou bien le début de sa renaissance ? [...] La caméra d’Anna Jadowska va constamment chercher à la rattraper et à la piéger, jusqu’à ce que l’étau se resserre également autour de sa vie, à la suite d’un hold-up qui dérape. Qu’est-ce qui définit donc le mobile de Mirka ? La cinéaste laisse tout bonnement le langage corporel de sa comédienne y répondre au fil de l’intrigue. Dorota Pomykała épate dans ce rôle magnétique, autant qu’elle nous bouleverse. Dans les nombreuses séquences d’introspection en solitaire ou en confrontation directe avec ses proches, nous comprenons instantanément le triomphe de son interprétation au Tribeca Film Festival."
"Librement inspiré d’un fait divers survenu en 2011 en Pologne, Une femme sur le toit définit tout ce qu’il y a de pire dans une fin de vie, actée par une retraite encore trop éloignée pour qu’on soit disposé à en bénéficier. Anna Jodowska en profite également pour souligner le mal ambiant qui oppresse passivement les femmes, soumises à un devoir de maternité. Parmi celles-ci, c’est Mirka qui choisit de s’élever, afin de reprendre le cours d’une vie qu’elle a laissé filer. C’est en prenant de la hauteur, à mi-chemin entre la vie d’avant et la suivante, qu’elle peut complètement se libérer de son isolement."
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