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traversay1
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3,5
Publiée le 12 septembre 2023
Mirka, la soixantaine, est sage-femme dans une ville anonyme de Pologne. C'est une femme invisible, aux yeux de la société, et même au sein de sa famille, où elle accomplit une routine quotidienne sans que ses proches ne se rendent compte ni ne comprennent à quel point elle va mal. La réalisatrice, Anna Jadowska, dessine un portrait réaliste, doux-amer en apparence, mais rude de par ce qu'il sous-entend, d'une génération de femmes soumises à une pression sociale qui ne leur laisse aucune possibilité d'épanouissement personnel. Mirka semble en équilibre entre la déchéance et un nouveau départ, le film ayant l'intelligence, jusqu'à l'ultime scène, de ne pas enfermer son personnage dans un destin programmé. Dans une œuvre qui pourrait sombrer dans la noirceur, les couleurs choisies sont le plus généralement claires et pâles, une lumière qui peut aussi se révéler inquiétante. Très cohérent dans sa conception et son déroulement, en gardant toutefois le mystère insondable de ce qui fait l'insoutenable légèreté de l'être, Une femme sur le toit se caractérise en premier lieu par la splendide interprétation de son actrice principale, Dorota Pomykala, pratiquement de tous les plans, et qui rend à la perfection toutes la fragilité et la force d'une héroïne au carrefour de son existence.
Un film juste, d'une beauté sans nom et qui fait la part belle aux délaissés de ce monde. Ayant moi même atteint l'honorable soixantaine, je vous le dis, ce film attrape la vérité au vol et nous la sert dans toute sa brutalité.
Un flm très puissant sur le sort de cette femme sur le toit qui décide de remettre en question sa place et son rôle dans sa famille et la société. Une interprétation magnifique de la part de l'actrice principale et une photographie hyper singulière donnent à ce premier jour du reste de sa vie une tour presque fantastique. Nu
"Qu’est-ce qu’une bonne fin de vie si ce n’est quitter ce monde l’esprit apaisé ? Une femme sur le toit est sur le point de prendre une décision radicale, mais est-ce un acte réfléchi ou bien désespéré ? Le drame d’Anna Jadowska fourmille d’interrogations élémentaires concernant les femmes du troisième âge en Pologne, de toute évidence, en perte de repères et d’affections. Il est à présent l’heure de rendre les comptes de toute une vie, où le dernier geste pèse plus que l’on croit dans la balance, cruelle et sans concession."
"Qu’y a-t-il de plus déchirant qu’une bonne intention qui n’aboutit pas ? Nous allons le découvrir auprès de Mirka, une sage-femme d’expérience pour qui la vie ne semble plus rien offrir, hormis le doute et un sentiment de honte. Elle fume une clope avant d’étendre son linge, deux types de routine qui la font cogiter au beau milieu d’un quartier HLM silencieux en Pologne. Elle déambule alors jusqu’au toit de son immeuble, où ses pas sont de plus en plus lourds et de plus en plus incertains, quant à l’avenir qu’elle se réserve ou bien qu’elle réserve à ses proches. Serait-ce là le lieu de sa destination finale ou bien le début de sa renaissance ? [...] La caméra d’Anna Jadowska va constamment chercher à la rattraper et à la piéger, jusqu’à ce que l’étau se resserre également autour de sa vie, à la suite d’un hold-up qui dérape. Qu’est-ce qui définit donc le mobile de Mirka ? La cinéaste laisse tout bonnement le langage corporel de sa comédienne y répondre au fil de l’intrigue. Dorota Pomykała épate dans ce rôle magnétique, autant qu’elle nous bouleverse. Dans les nombreuses séquences d’introspection en solitaire ou en confrontation directe avec ses proches, nous comprenons instantanément le triomphe de son interprétation au Tribeca Film Festival."
"Librement inspiré d’un fait divers survenu en 2011 en Pologne, Une femme sur le toit définit tout ce qu’il y a de pire dans une fin de vie, actée par une retraite encore trop éloignée pour qu’on soit disposé à en bénéficier. Anna Jodowska en profite également pour souligner le mal ambiant qui oppresse passivement les femmes, soumises à un devoir de maternité. Parmi celles-ci, c’est Mirka qui choisit de s’élever, afin de reprendre le cours d’une vie qu’elle a laissé filer. C’est en prenant de la hauteur, à mi-chemin entre la vie d’avant et la suivante, qu’elle peut complètement se libérer de son isolement."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
Je viens de voir un film marquant, porté par une actrice extraordinaire, Dorota Pomykala. Mirka, la soixantaine, étouffe entre un mari dominateur et un fils oisif. Elle est sage-femme et vit au dernier étage d'un haut et long immeuble. Un matin avant d'aller travailler, elle entre dans une banque et demande de l'argent en menaçant l'employée avec un petit couteau de cuisine, balbutiante et affolée. Elle s'enfuit en courant mais la police, alertée par l'employée, vient la chercher chez elle quelques heures plus tard. L'histoire, écrite et réalisée avec une grande maîtrise par Anna Jadowska, va d'abord nous montrer l'enfermement vécu par Mirka jusqu'à l'insoutenable, l'extrême solitude dans laquelle elle évolue. La lumière du film est alors saturée, du blanc au bleu pastel. Puis à l'hôpital, à mesure que Mirka parle avec des gens, est entourée, elle va progressivement se redresser et exprimer des envies personnelles. Les couleurs reviennent alors doucement et on comprend, à la dernière image, que Mirka reprend la conduite de sa vie. Le scénario est une merveille de réalisme et de finesse mêlés et, surtout, l'engagement total de Dorota Pomykala donne au personnage de Mirka une dimension souveraine et universelle. Un sublime portrait de femme.
Un film particulièrement bien mis en scène, d'une photographie unique à une interprétation très juste du personnage principal. La réalisatrice saisit la réalité des femmes polonaises qui subissent les diktats et un quotidien normé mais peut s'élargir à la situation des femmes dans de nombreuses sociétés modernes. Il n'y a pas que Scorsese dans la vie !
Striking story inspired by a true event, when an older woman tries to rob a bank with a kitchen knife. Powerful depiction of a woman’s struggle with mental illness. Important storytelling through an incredible performance from Dorota Pomykała.
Un film qui vient interroger la santé mentale, la pression familiale et la place de la femme dans la société polonaise. On s'attache très vite à Mirka et on se dit que finalement on serait capable d'agir comme elle. La fin donne envie d'en voir plus.
Un film simple et court qui va droit au but. Par son esthétique et sa lenteur qui peuvent, aux premiers abords, en décontenancer plus d'un, Une femme sur le toit est un film touchant qui narre l'histoire d'une sexagénaire prête à tout pour se faire entendre. Quoi qu'il peut manquer en profondeur, pour un début, Une femme sur le toit est tout à fait satisfaisant.