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FaRem
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2,5
Publiée le 2 août 2022
Petite communauté ne veut pas dire communauté soudée et ouverte d'esprit. "Wet Sand" se déroule dans un village situé en Géorgie au bord de la Mer noire où des habitants mènent une vie tranquille jusqu'au jour où Eliko, un homme réservé, est retrouvé pendu chez lui. C'est peu après ce moment-là qu'arrive Moe, la petite-fille, qui vient organiser l'enterrement de son grand-père. Plus que dire au revoir à un être cher qu'elle croyait déjà mort, elle va découvrir un village avec des habitants avec une mentalité fermée. La scène où spoiler: Fleshka et Amnon regardent la télé avec le religieux qui parle de la famille ou encore le rappel que la journée de la famille a remplacé la journée contre l'homophobie en dit long sur le contexte même si l'on ne le sait pas encore. "Wet Sand" prend son temps pour se dévoiler, mais il n'est jamais ennuyeux, car le récit est fluide et plaisant grâce à de nombreuses révélations qui viennent ponctuer cette lente immersion dans cette communauté. J'ai apprécié l'histoire, ses secrets et les thèmes abordés, mais l'ensemble m'a paru froid. Cela manque d'émotion, d'humanité dans les échanges et les révélations n'ont quasiment aucun impact. Une histoire solide, de bons acteurs, mais je suis resté sur ma faim.
Wet Sand fait partie de ces films dont l'éclosion est lente et qui privilégie dans un premier temps des situations calmes où les personnages mettent du temps à se dévoiler. Pour prendre patience, dans ce petit village côtier de Géorgie, il y a une splendide photographie et des bribes d'histoires qui ne sont pas centrales, comme celle de ce pêcheur qui attend depuis 10 ans que son fils revienne, sachant bien que la mer l'a englouti. La Mer Noire, justement, est très présente, avec ses vagues qui viennent lécher les marches d'un café où la population locale aime à venir, dans une hors-saison paisible. Et puis, l'arrivée d'une étrangère, visiblement "différente" et venue enterrer son grand-père, va révéler l'intolérance sous-jacente des autochtones et une homophobie de plus en plus en plus violente. Peut-être pourrait-on reprocher au film une vision un peu manichéenne de la communauté villageoise et encore, mais cette sourde montée de la haine est montrée tranquillement et subtilement relayée à plusieurs reprises par les images d'actualité diffusées par la télévision (en Géorgie, la Gay Pride a été remplacée par une Journée de la famille). Au-delà du Caucase, le propos de la réalisatrice, Elene Naveriani, dont c'est le deuxième long-métrage, est bien évidemment universel.