C’est un film avec beaucoup d’éléments autobiographiques que nous propose Mehdi Hmili. Jeune, il faisait du football à haut niveau, sa mère a fait de la prison pour des motifs similaires à ceux de Amel. L’histoire qu’il raconte dans Amel & les fauves, il aurait voulu qu’elle fasse l’objet de son premier long métrage mais Ben Ali était encore au pouvoir et il s’est orienté vers un autre sujet qui a finalement pris la forme de Thala mon amour, un film de 2016 jamais sorti en France, un film qui raconte le destin d’un prisonnier politique qui s’est échappé et qui cherche à retrouver sa fiancée. L’histoire que raconte Amel & les fauves a offert à Mehdi Hmili l’opportunité de parler de quatre sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur : la famille, en mettant particulièrement l’accent sur le courage des femmes tunisiennes, la culpabilité, la rédemption et, bien entendu, la corruption. Dans sa peinture des mondes de la nuit tunisiens, on se prend un peu trop souvent à maugréer intérieurement face à une certaine complaisance et, surtout, face à des scènes trop étirées dans le temps, des scènes dont on ne peut s’empêcher d’y trouver les travers récurrents du cinéma d’Abdellatif Kechiche. Bingo, car Mehdi Hmili fait référence à 3 réalisateurs dans le dossier de presse, Pialat, Cassavetes et … Kechiche, et, en plus, Ghalya Lacroix, la monteuse d’Amel & les fauves s’avère être la compagne de Kechiche, la monteuse de nombre de ses films ainsi que la coscénariste de certains d’entre eux ! Quant aux 3 têtes d’affiche de la distribution, si chacune d’entre elles contribuent à enrichir le film, elles ont des profils très différents : comédienne confirmée pour Afef Ben Mahmoud, l’interprète d’Amel, débutant pour Iheb Bouyahia, qui interprète Moumen, grande réputation comme chanteuse pour Zeineb Sawen qui débute au cinéma dans le rôle de l’amie de Moumen. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-amel-les-fauves/