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    Une révision
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    FaRem
    FaRem

    8 792 abonnés 9 636 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 août 2022
    Étienne, un professeur de philosophie qui affectionne particulièrement Spinoza, se retrouve confronté à Nacira, une élève musulmane qui a cité le Coran dans l'un de ses textes alors que c'était proscrit dans les consignes. Se sentant lésée, elle demande à ce que sa notation soit revue initiant ainsi une procédure qui va prendre de graves proportions. L'approche de Catherine Therrien est intéressante et sans jugement, et ce des deux côtés, ce qui a son importance, car Nacira ne se braque pas quand on lui dit que ce qu'elle cite n'est pas pertinent. Pour autant, cela ne dure pas avec une suite des événements qui reflète bien notre société avec cette peur de froisser les minorités et de limite se renier pour éviter tout scandale. En ce sens, le film est assez énervant, mais c'est aussi ce qui pimente les choses. Les échanges sont toujours intéressants à l'image de cette dernière partie qui rebat une fois de plus les cartes en exposant une vérité tant attendue. En somme, un petit film bien écrit et bien incarné.
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2021
    Bravo! Quelle finesse de traitement, quelle intelligence de propos et quelle acuité avec notre époque. « Une révision » est un film à thèse et c’est le genre de terme qui peut faire peur par le côté trop sérieux ou lourd qu’il véhicule. Mais a réalisatrice Catherine Therrien, aidée par ses scénaristes, nous offre une œuvre d’une puissance rare et impressionnante qui vulgarise des notions fortes et les jette au débat avec beaucoup de tact. Ici on parle de religion, de laïcité, de racisme, d’éducation, de questions identitaires, de discrimination positive, d’inclusion ou encore de morale dans un maelström de confrontations tout bonnement fascinantes. Toutes ces thématiques sont en plein dans l’air du temps et provoquent régulièrement des débats d’idées et/ou des polémiques. Cela pourrait sembler beaucoup ou trop lourd pour un film si court, mais le résultat est d’une limpidité admirable qui s’approche de la perfection. Le long-métrage a le bon goût de laisser la place à la réflexion sans aucun jugement de valeur comme dans un cours de philosophie justement. Il porte aux nues des idées et opposent les avis comme le font les plus grands films, malgré sa nature assez confidentielle de prime abord.



    La mise en bouche est claire et directe et ne perd pas de temps pour nous plonger dans le vif du sujet. Therrien enchaîne les scènes permettant de faire réfléchir à telle ou telle notion sans jamais juger aucune d’elles, ni les personnages qui les portent. « Une révision » ne prend pas parti, au contraire, il permet d’élever le débat avec tact et intelligence. Ce qui est le plus surprenant c’est que cette œuvre est très accessible, pas du tout pesante ou refermée sur elle-même et destinée à une élite. Elle confronte avec beaucoup de respect et surtout une clarté rare la philosophie à la religion tout en réalisant une introspection des deux personnages principaux qui développent ces idées. Patrick Robitaille et Nour Belkhiria sont parfaits et dessinent deux écoles de pensée qui s’affrontent sur le terrain des idées à l’université. La correction d’une copie va mettre en branle leurs certitudes et leurs croyances propres. On ne compte pas les scènes de dialogues puissantes et passionnantes amenant à la réflexion, voire même parfois à une propre introspection personnelle. Chaque échange entre les personnages nous bouscule et nous pousse à réfléchir à nos propres convictions. Parce qu’ils sont vrais et bien écrits, emplis de vérité et qu’on peut s’identifier à eux. Ils pourraient être nos parents, nos amis, nos professeurs. On retient surtout la directrice de l’école jouée par Edith Cochrane et l’ancien prof de philo incarné par Pierre Curzi. Les idées et les répliques qu’on leur met en bouche et les scènes dans lesquelles ils s’illustrent sont passionnants.



    Presque comme un dans un film à suspense, on est totalement captivé par ce qui va en découler et un rebondissement va venir rebattre intelligemment les cartes. Seul hic, la conclusion du film est un peu rapide et la happy end semble forcé et inutile. Une conclusion différente et moins heureuse aurait été plus adaptée. En plus des deux cités plus haut, tous les seconds rôles sont renversants, bien campés et parfaitement dirigés. Ils permettent d’avoir un regard extérieur à cette confrontation idéologique. « Une révision » est un film à thèse implacable qui vous scotche à votre siège par la réflexion qu’il provoque indubitablement. Même les scènes plus intimes qui viennent aérer une œuvre à priori lourde psychologiquement sont réussies, touchantes mêmes parfois. Totalement en phase avec son temps (trop peut-être, ce qui pourra rendre le film périssable selon l’époque) et portant un regard juste sur nos sociétés et modes de pensée, ce petit bijou d’intelligence est à conseiller à tous ou à montrer dans les classes pour permettre le débat. A l’heure où le système d’éducation a peur de ses élèves, cette œuvre tombe à pic. Nos valeurs morales et notre conscience sont ébranlées tandis que notre réflexion toujours sollicitée. Ce qui est incroyable c’est que malgré tout le film reste constamment divertissant. La réflexion par le divertissement dans un équilibre rare. Une excellente surprise!



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    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 avril 2022
    Si l’on a été peu attentif sur l’éthique de Spinoza et sa quête de la vérité, nul besoin de s’en faire. Le premier long de Catherine Therrien (Le bruit des mots) viendra nous accompagner et surtout nous rassurer dans une démarche pédagogique, qui semble fortement échappée à la société actuelle, bridée par ses propres critères et autres détournements moraux. C’est pourquoi il ne faudrait pas négliger les deux ex-enseignants de philosophie, Louis Godbout et Normand Corbeil, qui ont bâti un débat plus que pertinent de l’actualité jusque dans les souches des institutions, qui manœuvrent à coup de principes hypocrites. Le politiquement correct et autres facteurs déterminants de l’étude répondent par la dénonciation, mais avec la nuance nécessairement subtile qui viendra emporter un professeur et son élève dans un tourment, qui ne laisse ni place au sommeil, ni à aucune autre forme d’évasion possible. Ils se retrouvent là, devant un plaidoyer qui les musèle, autant qui les réconfortent dans leur liberté de pensée et de croyance.

    Si la foi ne semble pas satisfaire le rôle d’argument, qu’en est-il de la raison ? Le dialogue découle dans ce sens, où le spleen ne serait qu’une des conséquences notables de l’ouverture d’esprit qui est convoqué dans les cours d’Etienne Brasseur (Patrice Robitaille). Cet enseignant, passionnant et passionné, revendique un élan de réflexion dans un cégep, qui n’hésite pas en entrer en contradiction avec ses valeurs ou slogans anesthésiants. C’est donc avec une notion de censure que l’on déguise une délicieuse discussion, qui mêle les croyances religieuses de Nacira Abdeli (Nour Belkhiria) avec celui qui a décidé de pénaliser sa citation poétique du Coran. Pourtant, le récit ne s’enferme pas dans un pamphlet manichéen, loin de là. Il en appelle d’abord à la raison, derrière des accusations douteuses, sévères et malheureusement authentiques. Alors que le siège d’Etienne est exposé la chaise musicale, nous trouverons de l’intérêt à défendre sa démarche pédagogique.

    Un comité viendra ajouter de la pression sur sa vie, qui se dégrade de plus en plus, au même rang que ses principes qui s’effacent peu à peu derrière les apparences et les failles de l’éducation. Outre la pertinence des enjeux, la réalisation ne garantira que l’isolement nécessaire des personnages, comme des spectateurs ayant accepté de participer à la discussion, qu’elle soit fermée ou ouverte, du moment que les arguments se manifestent avec intensité. Quelques trames secondaires, dont une fraîchement greffée autour d’une élève pour qui la passion se transforme en un jeu de séduction, témoigneront essentiellement d’un modèle de bienveillance défaillant, à l’heure où le numérique règne en maître sur une jeunesse, parfois indifférente face à la vérité qu’elle ne comprend pas ou qu’elle ne distingue pas. Mais avec un cadre resserré sur le procès à venir, on se laissera tout de même subjuguer par l’appel d’une dissertation, habilement participatif.

    La cohérence du discours gagne donc à être entendue et couvée par un courant de pensée libre et pleine de justesse, même lorsqu’on insiste sur les doutes qui peuvent nous hanter. « Une Révision » s’impose donc avec élégance et nous paralysera également, au nom d’un respect mutuel, dans un échange ouvert, mais entravé par cette même raison, complice de l’uniformisation et autres forment de dépendances, qui relèguent l’éloquence, l’écoute, la conscience et la culture à l’état d’embryon.
    Alasky
    Alasky

    359 abonnés 3 460 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mai 2022
    Beau film, captivant, se suit agréablement. Un casting intéressant et efficace. J'adore le cinéma québécois, toujours de belles découvertes.
    I'm A Rocket Man
    I'm A Rocket Man

    297 abonnés 3 152 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mars 2023
    Superbe film québécois une nouvelle fois... Mr Robitaille est excellent dans ce rôle de prof dépassé par les événements et moi je n'ai pas vu le temps passer... cette histoire d'élève musulmane qui attaque son prof car elle n'a pas apprécié qu'il la sacque pour une citation du Coran dans son devoir de philo m'a complètement bouleversé car ça va loin beaucoup trop loin ! C'est prenant, c'est révoltant, ca fait réfléchir... bref c'est génial !
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