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Fêtons le cinéma
689 abonnés
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2,0
Publiée le 9 mars 2024
Das Lehrerzimmer entend tirer une morale universelle d’un dispositif extrêmement contraint et ténu – le huis clos, puisque nous ne quittons jamais l’établissement, et une enseignante comme seule focalisation. Il radicalise le comportement de tous les personnages pour mieux ériger Frau Nowak en héroïne persévérante et altruiste, engagée dans un combat contre le racisme quotidien et le fascisme moderne alors que ceux-ci sont de pures constructions narratives et scéniques, alors que les personnages sont de purs fantoches censés incarner un corps spécifique (le corps enseignant, le corps administratif, la classe et les parents d’élèves). Le film orchestre un crescendo de la malveillance, utilise les problématiques du système scolaire allemand comme autant de retournements rythmés par l’accélération musicale des cordes ; il élabore un thriller paranoïaque sur le dos de sa protagoniste dont il montre la descente aux Enfers avec complaisance, lui refusant l’ambiguïté par la lucidité artificielle qu’elle atteste en permanence. À la fois scénariste et réalisateur, İlker Çatak feint de s’intéresser à l’humain pour, malgré lui, le broyer dans une mécanique froide ; et rappeler que lui-même est issu de l’immigration ne légitime en rien sa démarche et ne saurait conférer une quelconque plus-value à cette œuvre schématique et simpliste, quoique parfaitement exécutée et interprétée.
Film subtil et bien construit qui orchestre habilement la montée en puissance des dérèglements induits par la dénonciation, par une professeur trop idéaliste, d’un vol commis au sein de la salle des profs par une personne dont elle croit, à tort ou à raison avoir reconnu l’identité. Malheureusement le dénouement qui n’apporte pas vraiment de réponses est finalement assez décevant, travers trop fréquent du cinéma d’auteur….
Ce film allemand se révèle fort intéressant car il a le mérite d'aborder beaucoup de problèmes sociaux et moraux tout en menant son film comme un thriller. Les acteurs, adultes comme ados, sont très justes, particulièrement l'actrice allemande Leonie Benesch, qui porte le film du début à la fin. Les complexités de son personnage et de ses actions sont bien vus. Le cinéaste a donc le mérite de soulever plusieurs questions dans une société en perte de repères, le seul bémol de son film est qu'il ne propose aucune réponse.
Le réalisateur invite les spectateurs dans une sorte de huis clos où la tension ne cesse de monter crescendo. Il y a très peu - presque jamais - d’accalmie dans l’histoire. Au cinéma, ça donne parfois l’impression d’étouffer et de ne pas y voir clair. Mais dans La Salle des profs, ce n’est pas le cas. Bien au contraire. Ça renforce davantage l’emprise qui est faite sur le personnage principal (Leonie Benesch, remarquable). C’est très bien vu. On ressent toutes ses émotions.
D'autres critiques sur le compte IG : lecinema.clement
Qui a déclaré que c’était un thriller « haletant « ? Y a til un labrador dans l’équipe de rédaction ? Je me suis mortellement ennuyée. Pour commencer, le personnage principal est incroyablement énervante malgré elle. Elle manque cruellement de caractère, se noie dans un verre d’eau, elle est faible d’esprit, prend tout trop a coeur et il est vraiment impossible de s’attacher ou éprouver de l’empathie pour ce personnage qu’on a juste envie de secouer tout au long du film. Le casting united color of benneton ou chaque personnage n’existe que dans la vocation de représenter un archetype societal me donne envie de crier. La personne qui est derrière l’infâme perruque synthétique portée par le personnage joué par Sarah Bauerett devrait faire des excuses publiques à l’actrice, c’est impossible de se concentrer sur autre chose dès qu’elle rentre dans une scène et provoque une réaction tristement comique. On s’attend pendant une grande partie du film à climax qui ferait tout basculer, et puis plus le film avance, plus on espère que ce climax n’arrivera pas car il ne ferait qu’enfoncer encore un peu plus cette histoire grotesque dans un gros cliché. Heureusement mais du coup, également, malheureusement, pas de climax. Et vraiment, quel ennui. C’est une version diluée à l’eau des plus grands chefs d’oeuvre d’Haneke, une version qui n’ébranlerait même pas monsieur et madame tout-le-monde. En conclusion, voici une liste de choses plus haletantes que ce film : se baisser pour refaire ses lacets, les distributeurs de boisson qui rendent la monnaie et dire bonjour à ses voisins
Ce film est un cas d’école sur la difficile place d’un enseignant en milieu scolaire. Tiraillé entre l’affection pour les élèves, la volonté de bien faire et un pragmatisme sur les situations qu’il faut avoir parfois au détriment de l’affect. Ce cercle vicieux peut entraîner un prof à se mettre à dos sa hiérarchie ses élèves et même ses collègues … Un film coup de poing !
"Ce qui se passe en salle des profs reste en salle des profs..."
Nommé à l'Oscar du Meilleur Film International, ce 4e long-métrage du réalisateur et scénariste allemand İlker Çatak s'empare du traditionnel "film de profs" pour l'amener vers des rivages bien moins conventionnels, et bien plus prenants. Comme si les codes du thriller venaient s'emparer, lentement mais sûrement, du récit qui se déroule face à nous.
(Quasi) huis clos en milieu scolaire, le film suit la trajectoire de Carla Nowak, jeune enseignante de maths et d'EPS cherchant à réparer une injustice dont elle a été témoin. Et provoquer par la même une onde de choc qui va la dépasser et se répandre comme une traînée de poudre au sein de toute l'école, et finir par la laisser seule face à ses collègues et à ses propres élèves.
Portée par la très talentueuse Leonie Benesch, que la caméra ne quitte presque jamais du regard, composée d'un cadre 4/3 (soulignant un peu plus la sensation d'isolement de notre protagoniste et illustrant cet engrenage qui semble inextricable) et accompagnée de notes de violons répétitives et acérées, cette œuvre à la tension grandissante vient interroger la force et la portée de certains clichés (parmi les élèves comme parmi le corps enseignant lui-même) et les conséquences dévastatrices que peut porter en elle une rumeur, qu'elle soit fondée ou non (et qui sur ce point m'a un peu rappelé le très bon «La Chasse» de Vinterberg), tout en révélant les dysfonctionnements internes d'un établissement "progressiste" ayant appliqué une politique de tolérance zéro, mais refusant de se remettre en question dans ses choix parfois arbitraires et infondés.
Faisant s'entrechoquer les questionnements avec les accusations, l'intégrité avec l'incompréhension voire la colère, la communication semble rompue à tous les niveaux et seule la vérité pourrait mettre un terme à cette situation chaotique. Mais où se situe cette vérité ? Quelque part entre une preuve (prise par une webcam) et une affirmation.
Et à l'image de cette fin en cul-de-sac (et presque un peu frustrante), la situation ne se réglera pas aussi facilement et rapidement que l'on termine un rubik's cube.
Nuancé et ambigu, un thriller pédagogique et psychologique, doté d'une mise en scène au cordeau et d'un récit prenant, et faisant enfin sortir le film en milieu scolaire de la zone de confort dans laquelle il se trouvait depuis de nombreuses années. Et rien que pour ça, ce film vaut le coup d'être découvert.
j'avoue être déçu par la mise en scène d'un supposé thriller allemand.et par ces critiques élogieuses postées ici.. j'ai déjà vu 3 films allemands qui étaient largement mieux . On subit beaucoup les comportements des enfants, eh oui on est dans une école allemande et je me suis ennuyé. le drame principal est relégué au second plan, une machination à 2 sous se met en place mais très très lentement, et au final on n'apprend rien.... le film est oppressant à cause d'une musique à base de violons. Il y a énormément de lenteur et des échanges houleux à voix forte qui peut fait perdre l'attention sur le fond du problème. J'ai trouvé d'ailleurs le discours de fond répétitif par le cinéaste, qui nous renvoie la même idée sous toutes les formes, cela devient lassant, en espérant qu'il passe à la vitesse supérieure, il n'en n'est rien. si vous n'aimez pas les films lents passez votre chemin.
Assez prenant même si parfois on a du mal à suivre les comportements des uns ou des autres qui paraissent un peu incohérents, tant au niveau des enfants que des adultes. Le suspens et la succession des moments de tension sont très bien menés même si, à la fin, ça reste globalement une histoire entre profs et élèves.
Encore une belle pépite du cinéma allemand, La Salle des profs est un récit particulièrement prenant, riche et bien construit. Un film que l'on a envie de revoir pour y chercher de nouveaux angles d'approche, essayer de comprendre les personnages, se demander ce qu'on aurait fait à leur place. A la fois très accessible et complexe, La Salle des profs nous enferme dans ce collège et nous fait ressentir la pression qui monte autour de l'héroïne dépassée par la situation qu'elle a elle-même contribué à créer. Seul bémol, la fin un peu abrupte et frustrante.
Des spectateurs/critiques de cette page ont très bien défini quelques unes des qualités de ce film. Mais ce qui m'a le plus frappé dans les enjeux dramatiques de celui-ci c'est l'interpénétration des adultes avec les enfants: la réaction des enfants aux comportements des adultes est immédiate et conséquente, nous les adultes nous sommes responsables au cent pour cent de leurs actions, avec l'exemple que nous leur montrons, l'éducation des jeunes façonne leur comportement social, et la société tout entière. Dans le film, avec une sensibilité d'anthropologue aigüe, le réalisateur dessine avec une structure mathématique digne de Kubrick le cube magique d'un lycée et les relations entre les individu qui le peuplent, et nous suggère que la solution est là, avec sa logique mathématique qui nous échappe, qu'il ne faut pas arrêter de la chercher.
Un suspens habilement mené entre les 4 murs d'un établissement scolaire : de simples petits vols entraînent une enseignante sur un terrain glissant dont elle ne peut se dépétrer. Racisme, classisme, fake news, populisme, mauvaise foi, intolérance et bêtise crasse, de nombreux sujets qui minent l'école sont là. Si on apprécie la tension, l'ambiance glaçante et les typologies des personnages adultes comme adolescents, on reste un peu sur notre faim à cause des pistes avortées et surtout de l'absence de fin. Une queue de poisson n'est jamais agréable.
Les salles de cinéma françaises n'ont peut-être pas ouvert leurs portes aux premiers longs-métrages de İlker Çatak, elles réparent cette erreur avec son dernier film, La salle des profs. Effet Oscars suite à sa nomination parmi les productions étrangères ? Possible, quoique les multiples récompenses au Deutscher Filmpreis en 2023 étaient déjà de très bons signaux pour conquérir le marché hexagonal. On ne s'y est pas trompé car sous ses oripeaux de projet militant, Çatak transforme l'objet en pur thriller. De haute volée.
L'expérience de Carla Nowak (Leonie Benesch, extraordinaire), jeune enseignante au sein d'un collège, sera la notre. Du genre à laisser des traces. Fort d'un montage serré, le long-métrage ne quittera pas l'établissement scolaire. Lieu où tout va se jouer. Pour les élèves, pour l'équipe éducative, pour Carla. Nous serons les témoins privilégiés d'un cours magistral où la notion de bien-fondé ou réponse proportionnée seront jugés à l'aune des conséquences qu'elles vont engendrer. De la simple divergence d'opinion entre collègues à l'application de directives qui la dépasse, de l'accusation pour vol à la mise au ban, l'enseignante apprend à ses dépens que le plus petit évènement peut s'ajouter au poids sur ses épaules au moindre faux pas. La Salle des profs parvient à transformer l'anodin en suspect au point de réviser le jugement sur les tentatives supposément raisonnables, mal pensées ou carrément instrumentalisées. L'escalade est à la fois rocambolesque (l'interview pour le journal du collège, qui renverse les rôles) et effrayante, d'autant que le groupe scolaire dont nous observons la décomposition n'est qu'un moyen évident pour livrer un peinture sociétale où le racisme larvé, les pressions sociales et l'instrumentalisation pressurisent autant les enfants que les adultes. On est presque soulagés de pouvoir prendre l'air après 1h40. Comme Carla, ses élèves et ses collègues, on aurait pu aisément hurler pour lâcher un peu de lest.
"La Salle des profs" nommé cette année aux oscars (meilleur film international) est un thriller social allemand avec des qualités. En effet même si ce n'est pas le film de l'année, le réalisateur İlker Çatak livre aux spectateurs une histoire précise et captivante qui dénonce les lacunes du système éducatif allemand, mettant en lumière les inégalités sociales, le racisme, le harcèlement scolaire et la précarité dans une société allemande fracturée avec une actrice principale Leonie Benesch très juste dans son rôle d'enseignante de collège.