Décidément, le public coréen raffole des Disaster-movies, que ce soit un pauvre type dans un tunnel éboulé ou un tsunami qui ravage Séoul, sans même parler des zombies qui empêchent les gens de prendre le train pour Busan. Alors, évidemment, les Disaster-movies ne sont pas les films les plus complexes ni les plus passionnants au monde : leur objectif principal, le seul en fait, est d’en mettre plein la vue…mais comparé aux studios américains qui sortent directement le coup de la période glaciaire qui s’abat sans crier gare ou du météorite qui détruit la planète, le cinéma coréen en reste à une échelle, disons,, plus “humaine” donc plus crédible, tout en offrant la plupart du temps une réalisation très soignée : il est donc plus simple de s’attacher à un personnage de salaryman médiocrement ordinaire qu’aux quadriceps sauveurs de monde de Dwayne Johnson. Dans ‘Sinkhole’, c’est un immeuble qui s’enfonce dans un trou en plein Séoul, emportant dans les profondeurs une partie des résidents. Accessoirement, le cinéma de la péninsule ne résiste jamais à l’envie de sauter sur l’occasion pour expliquer à quel point la Corée du sud est le pire pays du monde, entre les services de secours attentistes et incompétents, les flics idiots et les politiciens égoïstes et calculateurs. Cette fois pourtant, il ne s’adonne à ce passe-temps qu’avec modération et ‘Sinkhole’, lorsqu’il délaisse quelques instants la lutte pour la survie de ces citadins devenus cavernicoles, s’apparente plutôt à une comédie de voisinage, bourrée de personnages archétypaux dont on a parfois du mal à bien saisir la substance.