Le film se déroule entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis. Plutôt que de tout tourner dans une seule langue, l’équipe a opté pour une approche dite "vraie langue". Résultat : les personnages parlent exactement comme leurs vrais homologues l’auraient fait. Rob et Fab s’expriment en anglais avec leurs accents respectifs (allemand pour Robert, français pour Fabrice). Cette décision renforce le réalisme du film et plonge le spectateur dans un monde multilingue, fidèle à celui du show-business international.
Avant même la première prise, les deux acteurs ont suivi une formation physique exigeante. Elan devait prendre du muscle pour ressembler à Fabrice, tandis que Tijan devait s’adapter à des lentilles de contact bleu-vert pour recréer le regard hypnotique de Robert. Et ce n’est pas tout : ils ont aussi dû apprendre à vivre avec les longues tresses iconiques du duo – les porter en dansant, en marchant, et même sous la douche.
L’un des plus grands défis du flm : recréer les chorégraphies légendaires de Milli Vanilli. Mike Mayr, chorégraphe réputé, a ainsi appris le New Jack Swing, un style populaire dans les années 80 et 90, aux acteurs Tijan Njie et Elan Ben Ali. Tous deux ont atteint un niveau professionnel, au point de pouvoir, selon Mayr, "assurer un concert entier en vrai".
Un décor revient souvent dans le film : une villa tape-à-l’œil, avec miroirs au plafond et meubles clinquants, censée représenter la maison de Rob et Fab à Los Angeles. Pour le réalisateur Simon Verhoeven, cette villa constitue "le visage du film" : elle symbolise à la fois l’extravagance et la perte de repères liée à la célébrité. Elle incarne le moment où les protagonistes se regardent trop, au point de se fragmenter intérieurement.
Tijan Njie (Robert) et Elan Ben Ali (Fabrice) ont demandé à vivre ensemble à Munich durant les premières semaines du tournage. L’objectif ? Apprendre à se connaître, imiter leurs manies, créer une vraie alchimie comme celle du duo original. Une sorte de coloc’ artistique pour faire naître la fraternité à l’écran. Cette immersion a permis à leurs personnages d’avoir une vraie profondeur relationnelle, notamment dans les scènes de complicité… et de tensions.
La costumière Ingken Benesch s’est appuyée sur des centaines de photos d’archives pour recréer les looks mythiques de Milli Vanilli. Résultat ? 70 costumes rien que pour les deux acteurs principaux ! On y trouve des shorts cyclistes ultra-moulants, des vestes cloutées en cuir noir, et des combinaisons fluo qui crient années 80. Ce mix entre glamour, sport et excentricité visuelle donne au film une identité visuelle très forte.
Les scènes de concerts, tournées dans l’Audi Dome de Munich, ont été recréées comme s’il s’agissait de vrais shows MTV de 1989. Des objectifs japonais vintage des années 60 (marque Kowa) ont été utilisés pour capturer l’image à l’ancienne. L’éclairagiste Marc Lorenz a utilisé 180 projecteurs LED au look rétro, capables de reproduire chaque ambiance à la milliseconde près grâce à un code temporel programmé, une technologie inexistante à l’époque…