Depuis treize ans, le photographe et réalisateur Laurent Geslin suit les traces du lynx dans le Jura. De ses rencontres avec le plus grand félin de France, réintroduit il y a cinquante ans, il en a réalisé un film éblouissant… Pendant 1h20, avec des images grandioses, prise à ras du sol comme depuis un drone, Laurent Geslin nous embarque dans la vie d’une famille de lynx boréal sur les contreforts du Jura. Il nous fait suivre leurs amours, leurs peines (les accidents de la route, le braconnage), et leurs joies, nous plaçant pour une fois dans le camp du prédateur…même s’il doit croquer Bambi pour nourrir ses petits…pas simple de le suivre, tant le prédateur est insaisissable. Cet animal nocturne, rarement voire jamais filmé dans son milieu naturel, est très discret. Laurent Geslin a pris son mal en patience. Voilà treize ans qu’il est sur les pas du lynx, et sept ans qu’il travaillait sur ce film…c’est donc un film scénarisé, toutes les scènes que l’on voit dans le film ont été vécues par le réalisateur mais réparties sur une chronologie différente : « Je voulais donc regrouper mes années d’expérience et d’anecdotes pour raconter la vie d’un seul lynx. L’histoire est donc scénarisée mais sur un fond véridique. Je ne voulais pas inventer une histoire qui ne soit pas crédible, ni tomber dans l’anthropomorphisme »…Bien sûr , le lynx ne suffit pas à faire le film, et Laurent Geslin a convoqué tous les animaux de la forêt, les sangliers, les chevreuils, les cerfs et la biches, les renards, les chamois et les bouquetins, les blaireaux, les hermines, les gallinettes cendrées, les rapaces…..bref un coté forêt enchantée et de belles images, beauté d’un écosystème où le lynx a sa fonction de régulateur des herbivores qui abondent dans ces massifs forestiers…Après la Panthère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier, voici un nouveau chant d’amour à la nature et à ses équilibres précieux, sachant accorder une place inhabituelle aux sons de la nature, se gardant de les noyer sous une musique surabondante…un seul reproche toutefois, la voix off, parfois soporifique et qui invente une vague narration pour relier entre elles les rares images du lynx