Walter Hill dans ses œuvres. C’est-à-dire un polar urbain violent, et qu’on peut dire efficace. Pas le meilleur film du réalisateur, mais une bonne découverte divertissante, un peu molle dans sa partie centrale.
C’est clair que scénaristiquement Les Pilleurs n’est pas très notable. Le point de départ est un peu moyen quand même, le déroulé souffre de quelques longueurs, il y a des baisses de rythme du fait du huis-clos qui n’est pas complètement maitrisé par Hill. Pour autant la fin est bonne, voire même intelligente, il y a quelques bonnes scènes d’action, et Les Pilleurs apporte quand même une certaine originalité avec des choix audacieux pour le genre, dont ce fameux cadre huis-clos. Le film bénéficie quand même surtout de la maitrise de Walter Hill qui sait rendre divertissant un produit qui en d’autres mains aurait pu être assez lourd.
La réalisation est d’ailleurs de qualité, bien que le talent du réalisateur dans l’action pure ne soit pas trop mis à contribution ici. C’est relativement dommage, mais Hill propose quand même de bonnes choses, notamment dans le final explosif. C’est bien mis en scène, le cadre urbain désaffecté est très plaisant, et un peu de musique urbaine vient dynamiser l’ensemble. Les Pilleurs a donc une certaine esthétique, et on sent la patte du réalisateur quand bien même ici il ne s’agit pas de son chef-d’œuvre.
Le casting est emmené, entre autres, par les deux Ice ! Ice Cube ne démontre pas de grands talents d’acteur, il est très monolithique et assez caricatural dans son rôle de gangster qui veut de la baston a tout prix. Ice T ne trouve pas son meilleur rôle mais il est nettement au-dessus, convaincant mais sans plus, tandis que Paxton et Sadler leur font face. Paxton est tout de même assez timoré, alors que William Sadler surprend plus agréablement, s’investissant plus, et bénéficiant peut-être aussi d’un personnage plus consistant.
Honnêtement Les Pilleurs n’est pas un grand Walter Hill, mais comme souvent avec ce réalisateur on peut espérer une bonne série B divertissante et virile ! Et c’est le cas ici, pour un résultat qui sans marquer le genre est néanmoins plus qu’honorable. 3.