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soniadidierkmurgia
1 178 abonnés
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4,5
Publiée le 18 mai 2017
C'est par le biais de l''écriture de scénarios qu'Howard Franklin est arrivé à la réalisation. Sa participation à l'adaptation du livre d'Umberto Ecco, "Le nom de la rose" pour Jean-Jacques Annaud en 1986 suivi de l'écriture du scénario de "Traquée" (Ridley Scott en 1987) lui a apporté la crédibilité nécessaire à cette transition. A l'époque Joe Pesci est la révélation du moment après son Oscar pour son rôle de petite frappe paranoïaque et violente dans "Les affranchis" de Martin Scorsese (1990). A travers le jeu électrique du petit acteur, les producteurs croient alors tenir le nouveau James Cagney. Il s'agit donc de le tester dans des premiers rôles pour voir si le public adhère. Howard Franklin cherchant à monter un film noir autour de la personnalité atypique d'Arthur "Weegee" Fellig, photographe pour les tabloïds new yorkais dans les années 30 et 40, Joe Pesci s'impose rapidement pour le rôle. Toujours le premier présent sur les coups tordus et les meurtres sordides, Leon "Berzy" Bernstein inonde les tabloïds de ses photos chocs. Son opportunisme bluffe toute la profession ainsi que les policiers qu'ils devancent souvent, à tel point que certains le soupçonnent d'avoir recours à la magie noire via une tablette ouija pour déclencher sa préscience ou pire encore d'être parfois facilitateur de certains mauvais coups. Dans un incipit tout à la fois imagé et énigmatique, Howard Franklin aidé de son chef opérateur Peter Suchitzky nous immerge dans l'atmosphère de l'époque pour brosser le portrait de ce petit homme solitaire que rien n'effraye. On comprend vite que face au vide affectif de sa vie, son appareil photo lui tient lieu de seul ami. Evoluant essentiellement dans les bas-fonds, on lui reproche de montrer des horreurs qu'il faudrait mieux cacher. Lui se voit comme le révélateur d'une nature humaine qu'il vaudrait mieux tenter de comprendre pour rendre l'homme meilleur. Dans ce but il cherche en vain à monter une exposition et à publier un livre autour de ses photographies. Joe Pesci d'une sobriété parfaite qui a sans doute dérouté ses fans, habite immédiatement son personnage dont on devine toute la détresse derrière son visage impassible. En dressant sur sa route Kay Levitz (Barbara Hershey), la toute récente veuve d'un patron de boite de nuit aux activités louches multiples, Howard Franklin choisit d'explorer plus à fond la fragilité de Bernzy qui va progressivement laisser tomber son masque et ses défenses face à la très troublante Madame Levitz, elle aussi déroutée par le dévouement de cet homme pudique qui cache ses sentiments derrière son Speed Graphic. Joe Pesci a cru que ce rôle pourrait lui ouvrir d'autres horizons et il se livre donc sans retenue pour une de ses meilleures prestations. L'intrigue passée un peu en arrière plan au profit d'un portrait intimiste émouvant, reprend toute sa place dans le dernier tiers d'un film méconnu qui malgré une critique favorable n'a pas séduit le public et s'avéra être une mauvaise affaire financière pour United Artists. La suite de l'histoire confirme que Joe Pesci n'a jamais acquis le statut de tête d'affiche et qu'après "Casino" de Martin Scorsese en 1995, sa carrière s'est progressivement enlisée. Quant à Barbara Hershey elle aussi actrice chez Martin Scorsese au début de leurs carrières respectives ("Boxcar Bertha" en 1972) elle n'a peut-être jamais été aussi bien filmée. Ce très beau film des années 1990, aux images citadines magnifiques mérite à coup sûr d'être réévalué.
Un photographe de presse spécialisé dans les crimes se met à travailler pour une femme propriétaire d'un cabaret que convoite la mafia. Il devra donc se confronter à des gangsters et réussira le scoop de sa vie. Beau film de Howard Franklin. Sur un scénario assez emberlificoté, et un peu invraisemblable (romance du photographe avec la directrice du cabaret), le film est néanmoins une belle réussite, grâce à ses acteurs (Joe Pesci) et une réalisation efficace et non dénuée de qualité stylistique; belle reconstitution d'époque. Si le scénario est un peu lâche, la réalisation hausse nettement le niveau.
Alors oui, la reconstitution du New York des années 40 est réussie mais sinon le vide... On dirait que le film est un spin-off à la gloire de Joe Pesci, le petit acteur d'origine italienne (non vous confondez avec DeVito, je parle du type qui joue les petites crapules de bas étage). Le film étant un mélange osé entre les Incorruptibles et Dirt. L'enquête policière est longue et ennuyeuse. Le personnage du photographe jusqu'auboutiste est peu captivant ni empathique. Quant à la pseudo-histoire d'amour avec la nana qui tient le club, c'est d'une telle niaiserie, que ça décrédibilise le peu qu'il reste. Certains appelle ça un film noir, en d'autres termes, l'excuse passe-partout pour les mauvais films se déroulant durant l'époque du noir et blanc! À part être accro à l'acteur ou aux films ayant trait à cette époque (mais il faut quand même en vouloir), vous pouvez faire l'impasse.
Ce film vaut avant tout pour la reconstitution de l'atmosphère des années quarante et pour le personnage assez extraordinaire de ce photographe de rue obsédé par l'image. Les séquences jazzy de la boite de nuit sont particulièrement réussies et Barbara Hershley est parfaite en femme fatale. Certes le scénario est un peu confus, mais pas plus que ceux des films noirs de la grande époque tirés des romans de Chandler ou de Dashiell Hammett. En revanche, l'idylle entre le héros et la tenancière de boîte de nuit reste assez peu crédible et il aurait été plus habile de limiter cette dernière au rôle traditionnel de garce manipulatrice. Protestons enfin une fois de plus contre la diffusion de tels films en version française par Ciné Polar, chaîne spécialisée qui se moque visiblement des amateurs de films noirs qu'elle prétend cibler.
Joe Pesci toujours impeccable dans son registre (évidemment, c'est plus sobre que les Affranchis ou la saga Arme Fatale et alors?) dans une ambiance de film noir parfaitement rendue. Il faut accepter le rythme peu soutenu de la réalisation et du montage du film pour apprécier ce bon petit polar sans originalité mais qui remplit son office. Le problème essentiel reste le casting du film qui, Pesci mis à part, n'emporte pas l'adhésion.
j'ai adoré, c'est un film fait par un très bon scénariste, Howard Franklin qui je découvre, a été un des scénaristes du Nom de la rose.
Les thèmes de la photo, de New-York, de la mafia italienne, de l'amour si proche mais impossible me passionnent. Quel beau portrait... de ce photographe de l'humain, de l'artiste incompris solitaire par nécessité qui se dévoue à son art, et qui, comme l'écrivain, cherche et révèle la réalité. Il peut être puissant s'il ne meurt pas prématurément.
Réalisé à l'ancienne, c'est à dire sobrement et sans effets spéciaux ni chichi moderniste, ce film déroule un scénario un peu convenu mais tiré parait-il de faits réels. Le New-York des années 40 est bien rendu et rien ne manque: les tenues vestimentaires, le swing dans les bars, les bagnoles (évidemment), mais - plus intéressants pour tous les photographes amateurs- les vieux et fragiles mais performants appareils photos où l'on apprend que le 400 ASA existait déjà (d'ailleurs utilisé par l'Abwehr). Ce n'est pas un chef d’œuvre mais ce n'est pas les navets que l'on nous sert actuellement. A la cuisine nouvelle frugale et pleine d'alliances de saveurs contradictoires et - en fin de compte- écœurantes- on peut préférer un bon vieux plat traditionnel - certes sans surprise- mais qui ne vous laisse pas sur votre faim.