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🎬 RENGER 📼
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2,0
Publiée le 9 juillet 2021
Sébastien Haddouk lève le voile sur ce que l’on appelle familièrement « la cagole ». Peut-on simplement résumer la chose à « une jeune femme qui affiche sa féminité de façon provocante et vulgaire » ? Est-ce autre chose qu’une bimbo écervelée ou une fille superficielle qui serait couverte de paillettes, sapée en rose ou léopard et maquillée comme un camion volé ? Serait-ce alors la blonde peroxydée et à la peau tannée, celle aux faux ongles bien trop permanentés, celle au volant de sa Fiat500 (avec housse de volant et pommeau de vitesse rose avec faux diamants incrustés) comme celle que l’on voit dans le film ou tout simplement les greluches qui s’affichent connement dans les émissions de télé-réalité ?
Le réalisateur tente de dresser le portrait de la cagole mais c’est bien plus difficile qu’il n’y parait. De Marseille à Cannes, en passant Paris, il interroge des femmes que l’on serait tenté d’associer à des cagoles (et dont certaines se définissent comme telle) pour tenter de comprendre pourquoi on utilise tous ce superlatif. Il donne aussi la parole à divers intervenants (journaliste, linguiste, sémiologue, créateur de mode, top model ou encore créatrice) et il est intéressant d’analyser pour vous comme moi, pourquoi nous utilisons ce terme.
Il est d’ailleurs intéressant de se rendre compte que chaque pays, chaque continent à sa cagole. Ça n’est pas une exclusivité propre à la France (encore heureux). Ainsi, on découvre que ce sociotype est planétaire et qu’il se retrouve au Japon ("kogaru"), en Angleterre ("Essex girl"), en Roumanie ("pitipoanca"), en Allemagne ("tussi"), en Italie ("vrenzole"), en Espagne ("choni") et même aux Etats-Unis ("Jersey girl").
Décidemment, on n’est pas près de se défaire des cagoles, elles ont envahi le monde. Ces femmes de mauvais goût (hypersexualisées pour certaines), perchées sur leurs pilotis (ces talons-hauts de 20cm si ce n’est plus), avec leurs gouailles (ou leur agressivité pour certaines) et issues pour la plupart des milieux populaires, tentent à leurs façons de s’imposer face aux hommes et aux inégalités.
Le documentaire s’intéresse d’avantage aux cagoles de la génération née entre les années 80 & 90 en présentant ce qui auraient été leurs influences (notamment la pop culture US), mais quid des cagoles cinquantenaires que l’on voit dans le film ? Quels sont été leurs modèles à elles ? Le film a le mérite de traiter d’un sujet pas commun mais qui aurait mérité d’être approfondis.