Non contente d'être la scénariste de Tereza37, Lana Baric en est aussi l'excellente interprète, omniprésente à l'écran durant 100 minutes. L'histoire de Tereza est, comment dire, banale : proche de la quarantaine, flanquée d'un mari souvent absent en mer, elle n'a de cesse de tenter de tomber enceinte après plusieurs grossesses interrompues. Tereza est touchante dans son obsession obstinée et ses états d'âme très variables selon les jours. Elle n'est pas toujours aimable mais on la comprend. Son cadre de vie, aussi, a son importance, avec un appartement situé dans un quartier de Split, dont l'architecture emblématique des années 70, a quelque chose de confiné. En Croatie, par ailleurs, la ville a la réputation d'être parmi celles dont la population est la plus refermée sur elle-même et conservatrice. Il n'y en a en tous cas que pour Tereza dans le film : au travail, avec son mari (rarement), avec sa meilleure amie qui part pour Berlin, avec sa sœur, mère épanouie de trois enfants, avec des amants de passage qu'elle ne prend que pour réaliser son rêve. La mise en scène, un peu terne, de Danilo Serbedjiza, contribue au sentiment de solitude de cette femme à laquelle il manque l'accomplissement de la maternité. Le regard du film est neutre vis-à-vis de ses aspirations, il lui manque un peu de relief et pourquoi pas d'humour ou d'ironie pour le rehausser.