Sniper Redemption est un film piégeux. On essaye de nous le vendre comme un épisode de la saga Sniper, sorte d’héritage de la saga avec Tom Berenger, mais le titre original est Transfusion ! Aussi, ce métrage n’est pas un film de sniper, et encore moins un film d’action. Cela déconcertera, car certes le métrage s’ouvre sur une scène d’action, mais en vrai, il y en a très peu dans le film. On est clairement sur un drame familial, social, une histoire père/fils, où le héros est un ancien sniper qui a du mal à se réintégrer. C’est souvent très pertinent. Pas exempt de clichés et de scènes attendues, le métrage arrive cependant à être assez poignant, crédible, et même si oui, le rythme est loin d’être tip top, on ne s’ennuie finalement pas vraiment, car l’ensemble fait preuve d’une vraie application dans la description des relations entre les protagonistes, cherchant toujours à échapper à la caricature. En cela, le film distille une histoire convaincante mais qui, sans son casting aurait pu virer au gnan gnan voire au ridicule. C’est, je trouve, le principal atout du métrage. Son casting est vraiment bon. Worthington est parfaitement à l’aise dans son rôle, explorant une phase moins bourrine dans son jeu, et se montrant à la hauteur en père un peu à la dérive qui cherche à raccrocher les wagons. En face de lui, Edward Carmody est parfait également. Il est top, parfois tête à claque mais sans l’être complètement, on sent les difficultés du personnage là aussi et son lourd passé à porter. Toutefois, faut avouer que celui qui m’a le plus agréablement surpris, c’est Matt Nable ! Il a une gueule, on peut lire sa vie dessus ! Hyper charismatique, borderline, il est excellent lui aussi, s’attribuant un rôle plein d’ambiguités, loin de ce que l’on pouvait craindre au début.
Pour ma part le casting est l’atout maître d’un métrage à l’intrigue intéressante mais foncièrement éloignée du genre action, et qui s’avère convenable sur la forme. J’ignore le budget, mais on imagine qu’il devait être un peu contenu. Je retiens surtout de beaux plans nocturnes, une ambiance australienne qui change un peu du côté ricain, et des combats simples mais réalistes et plutôt violents dans leur sobriété. C’est du cinéma carré. Matt Nable nous révèle un travail d’artisan prometteur.
D’ailleurs, il faut le dire, l’acteur a réalisé et écrit le scénario, donc c’est clairement son film, et c’est pas mal du tout. C’est un drame bien fichu, propre, qui ne révolutionne rien, mais qui dénote des ambitions autrement plus intéressantes que beaucoup de vulgaires séries B d’action DTV, genre dans lequel ce film aurait pu finir et dans lequel j’ai cru qu’il finirait ! Bien m’en a pris de dépasser le titre, et de finalement me laisser embarquer dans un métrage agréable. 3.5