18 ans, le bac dans la poche, l’été sur les plages marseillaises, les soirées festives, les flirts, voire plus si affinité, l’impression que la vie est belle, que la vie est éternelle. Et puis l’amitié, l’amitié profonde, sincère entre Lise et Lola : « Je pensais que tu me protègerais toujours car de nous deux, c’était toi la plus forte », dit Lise. Utilisation de l’imparfait, « c’était », car un évènement va venir transformer ces moments idylliques en une période dramatique pour Lise. Le groupe d’ami.e.s autour de Lise qui se désagrège, la recherche pour certains d’un responsable. Comment rebondir dans la vie, comment vous reconstruire pour aborder le reste de votre vie, lorsqu’un tel choc vous saisit alors que vous sortez de l’adolescence et que vous allez entrer dans l’âge adulte ? S’introduire dans un autre groupe, voilà peut-être la solution, un trio formé de deux hommes et une femme qui répètent un spectacle. Dans "L’été l’éternité", Emilie Aussel a l’énorme mérite d’arriver à intéresser le spectateur durant 75 minutes à un film dont le scénario pourrait tenir, comme on dit, sur un ticket de métro. Sa peinture de la jeunesse est pleine de naturel, elle n’est ni forcée ni maniérée. Des qualités qui ont dû compter pour que lui soit attribué un prix spécial du Jury de la sélection « Cinéastes du Présent » lors du Festival de Locarno 2021.