“L’été L’éternité" nous accorde un temps de pause sur la plage, entre potes. Une vie simple, à la découverte de nos envies, une certaine nostalgie se dégage des premières minutes du film, des plans à proximité des comédiens, des dialogues simples, ceux d’une vie de jeunes adultes. L'introduction est immersive, j’ai l’impression de faire partie de leur bande. Une façon de filmer à la manière de Kechiche, j’ai trouvé d’ailleurs une certaine inspiration et des similitudes avec "Mektoub My Love : Canto Uno" : l’actrice Agathe Talrich a des airs d’Ophélie Bau. Le métrage aborde le thème de la mort avec simplicité, avec peu de moments d'échanges autour de ce thème, on laisse plutôt place aux ressentis avec un constat irréfutable : nous sommes tous confrontés un jour à la mort, même jeune. C’est ce que je retiendrais en premier. Cependant, “L’été L'éternité” ne va pas assez chercher en profondeur dans les émotions des personnages, on reste en surface spoiler: (la mort de Lola n’est pas non plus explicitée) , avec cette impression amère de ne pas vraiment les connaître. On ne sait pas vraiment ce qu’il se passe dans la tête de Lise (Agathe Talrich) qui semble stérile face à son deuil et ses amitiés. L'intention est là mais mérite plus de réflexion et profondeur.
Suite des 3 courts-métrages d'Emilie Aussel, ce film ne convainc pas et n'a que peu d'intérêt. Au début de la projection, la réalisatrice nous a averti qu'il s'agissait d'un film de sentiment et non un film de scénario (assez pauvre). La thématique du deuil n'est pas traitée de manière inédite, et le film reprend des poncifs tant entendus ("il faut vivre pour deux", "la vie continue", "elle sera toujours là à côté de moi, je sens sa présence".....) . Par ailleurs, nous avons l'impression que E Aussel fait entièrement confiance à la beauté de la région qu'elle filme (Marseille/ Le Sud) et de ce fait, travaille peu les mouvements de caméra ou la mise en scène.
En cassant les codes par ce choix assumé d'un véritable fil narrateur, la réalisateur dresse donc une suite de portraits de jeunes adultes en quête de sens. Audacieux sur la forme mais ennuyeux sur le fond, "L'Été Éternité" peine à convaincre de cette approche faussement douce et légère.
18 ans, le bac dans la poche, l’été sur les plages marseillaises, les soirées festives, les flirts, voire plus si affinité, l’impression que la vie est belle, que la vie est éternelle. Et puis l’amitié, l’amitié profonde, sincère entre Lise et Lola : « Je pensais que tu me protègerais toujours car de nous deux, c’était toi la plus forte », dit Lise. Utilisation de l’imparfait, « c’était », car un évènement va venir transformer ces moments idylliques en une période dramatique pour Lise. Le groupe d’ami.e.s autour de Lise qui se désagrège, la recherche pour certains d’un responsable. Comment rebondir dans la vie, comment vous reconstruire pour aborder le reste de votre vie, lorsqu’un tel choc vous saisit alors que vous sortez de l’adolescence et que vous allez entrer dans l’âge adulte ? S’introduire dans un autre groupe, voilà peut-être la solution, un trio formé de deux hommes et une femme qui répètent un spectacle. Dans "L’été l’éternité", Emilie Aussel a l’énorme mérite d’arriver à intéresser le spectateur durant 75 minutes à un film dont le scénario pourrait tenir, comme on dit, sur un ticket de métro. Sa peinture de la jeunesse est pleine de naturel, elle n’est ni forcée ni maniérée. Des qualités qui ont dû compter pour que lui soit attribué un prix spécial du Jury de la sélection « Cinéastes du Présent » lors du Festival de Locarno 2021.
Premier long-métrage réalisé par Émilie Aussel, L'Été L'Éternité est un drame d'une grande simplicité et d'une belle authenticité. L'histoire nous fait suivre, le temps des vacances, un groupe de jeunes à peine majeurs qui vont voir leur destin bouleversé suite à un tragique accident. Ce scénario s'avère prenant à visionner pendant toute sa durée d'à peine une heure et dix minutes. Il traite avec justesse du deuil, de l'insouciance, des regrets, de l'amour, de la liberté, à travers cette bande juvénile rafraichissante. On suit ainsi leur été brisé via des scènes quotidiennes sans réellement d'objectif. Si tout cela est aussi appréciable, c'est en grande partie grâce aux personnages sympathiques et attachants, interprétés par une distribution révélant des comédiens prometteurs entre Agathe Talrich, Marcia Guedj-Feugeas, Nina Villanova, Idir Azougli ou encore Mathieu Lucci. Leur naturel devant l'objectif est bienvenu et la synergie entre eux fonctionne parfaitement. Leurs rôles parviennent à procurer de l'émotion à travers leurs échanges empreints de véracité via les dialogues. Sur la forme, la réalisation d'Émilie Aussel est de bonne facture, embellie par un cadre des plus agréable. De plus, ce visuel lumineux et attirant est accompagné tout du long par une b.o. aux compositions franchement plaisantes. Celles-ci font la part belle à la musique electronique dont les morceaux se fondent parfaitement avec l'environnement. Ce douloureux congé s'achève sur une fin satisfaisante, venant mettre un terme à L'Été L'Éternité, qui, en conclusion, est un film méritant d'être découvert.
Film d'auteur réussi sur une bande de jeune, et la perte de l'innocence suite à un drame. Un film lumineux, filmé avec lyrisme et sensualité. Remarquablement interprété, avec grâce et sincérité. Les répliques sonnent justes. Tout ça condensé dans une heure et quart.
L'été, la jeunesse, l'insouciance, les expériences, les joies, l'amour, c'est ce qui était au programme de ce groupe d'amis, mais ce sera finalement un été de deuil, de tristesse, d'engueulades et de remises en question à la suite d'un drame qui bouleverse leur quotidien. Alors qu'ils sont à un âge où ils se pensent immortels, ces jeunes vont être confrontés à la réalité de la vie. Une dure réalité qu'il faut accepter et essayer de comprendre pour aller de l'avant. Emilie Aussel filme ses Acteurs comme s'il s'agissait d'un documentaire avec parfois même des instants face à la caméra où chacun se confie sur ce qu'il ressent. Cela donne lieu à quelques scènes mélancoliques durant lesquelles ils ne cachent pas leur vulnérabilité. D'agréables petits moments emportés par la vague d'un scénario assez fade et peu profond. À partir du moment où il est question de cette pièce de théâtre, j'ai totalement décroché et je n'ai compris l'intérêt même s'ils essaient de faire un travail sur eux-mêmes. J'étais un peu comme le personnage de Marlon pour le coup... Au final, il s'agit d'un été qui marquera leur vie, mais ce film ne marquera pas la nôtre.