Quand on découvre Mircea, on voit un homme qui semble très occupé et qui n'a pas beaucoup de temps à consacrer à sa femme enceinte. Lorsqu'il apprend que le fils qu'il a eu avec sa première femme a disparu en montagne, il plaque tout pour aller sur place. Normal, me direz-vous, mais ce n'est que le début d'une étude de caractère assez intéressante, mais aussi désagréable, ce qui est ici une qualité. Mircea veut tout contrôler, il veut même participer aux recherches jusqu'à ce qu'il réalise que c'est trop éprouvant physiquement pour lui. Lorsqu'il estime que l'équipe de secouristes n'en fait pas assez, il fait appel à ses anciens collègues des services de renseignement pour lui prêter main-forte. On voit alors débarquer des dizaines d'hommes suréquipés pour mener les recherches de leur côté. "Tata muta muntii" est adapté d'une histoire qui a vraiment eu lieu en Roumanie. Est-ce que tout est exact, je ne sais pas, mais si c'est le cas, ça soulève pas mal de questions. Dans une situation comme celle-ci, il ne devrait pas avoir de différences entre les plus aisés et les autres. Tout le monde devrait avoir la même aide, ce qui n'est pas le cas ici avec des technologies utilisées qui pourraient être utiles aux secouristes au quotidien. Daniel Sandu se concentre totalement sur ce père de famille de plus en plus déterminé au point d'être aveuglé par son objectif. Il ne réalise pas notamment qu'il met des dizaines de vies en danger. À travers le portrait de cet homme, le réalisateur souligne les nombreux problèmes présents en Roumanie. Quand j'ai parlé de désagréable au début, c'est parce que Mircea n'est pas un personnage sympathique. Sa détermination ne le rend pas même attachant. Le dénouement des recherches, qui est fidèle à l'histoire d'origine,
me convient, car sinon le message véhiculé n'aurait clairement pas été le bon en plus de jeter du discrédit sur les sauveteurs.
Au final, "Tata muta muntii" est pas mal même s'il s'éternise un peu trop avec Daniel Sandu qui a du mal à lâcher prise comme son personnage principal.