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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 1 février 2013
Aujourd’hui Philippe Le Guay est surtout connu pour son compagnonnage avec Fabrice Luchini avec lequel il a collaboré pour plus de la moitié de sa courte filmographie mettant en scène l’acteur volubile dans des comédies dramatiques douces amères. En 2001 c’est un véritable drame social qu’il écrit et met en scène avec pour thème le problème délicat du harcèlement au travail. Pour donner plus de profondeur et sans doute plus de nuances à son propos, Le Guay a choisi de ne pas inscrire l’affrontement entre les deux hommes au sein d’une relation hiérarchique qui aurait fait pencher trop évidemment la compassion du spectateur du côté du moins gradé. Ce choix initial permet à Le Guay de nous montrer comment une telle relation peut se construire sans quelle soit obligatoirement légitimée par un relation de dominance liée au grade ou au statut . Les choses ne sont pas si simples qu’on pourrait le penser et comme dans toute relation de victime à bourreau chacun joue un rôle dans la progressive destruction qui met en oeuvre. A ce sujet la fin du film nous éclaire sur l’étrange passivité de Pierre à certains moments de l’histoire. Si Pierre avait tout simplement éprouvé un sentiment amoureux pour Fred et que ce dernier avait cherché à le brimer car cette attirance réciproque avait réveillé chez lui des pulsions homosexuelles difficilement acceptables pour celui qui est l’incarnation même de la virilité au sein de l’équipe de nuit sur laquelle il règne sans partage ? Devant cette question irrésoluble pour chacun des deux hommes enfermés dans leur carcan, l’affrontement à travers une relation sadomasochiste était peut-être l’exutoire à un passage à l’acte inenvisageable. Au-delà du sous-texte propre à la relation tissée entre Pierre et Fred, Le Guay nous montre très bien l’hypocrisie des membres de l’équipe qui soit se délectent des petites tortures inventées par Fred soit préfèrent se voiler la face. On peut à ce sujet mettre gravement en cause le rôle du contremaître qui à aucun moment n’alerte sa hiérarchie sur les conséquences éventuelles d’un petit jeu en train de virer sous ses yeux au massacre. Bien sûr sans ses acteurs Philippe Le Guay serait un roi nu. Il a réuni pour ce film un casting certes modeste mais de premier choix. Gérald Laroche que l’on connaît plutôt pour ses rôles de dur dans les polars d’Olivier Marchal ou d’Alain Corneau apporte l’ambiguïté idéale pour le rôle de Pierre. Marc Barbé quant à lui rappelle le Patrick Dewaere de « La façon de marcher » de Claude Miller en plus âgé et plus grave. Un film touchant souvent dérangeant qui éclaire sur les relations des hommes entre eux dans des communautés imposées comme les internats, l’armée, la prison, le travail posté ou même celles choisies comme les clubs de sport.
Thème de plus en plus présent dans le cinéma depuis la fin des 90's, l'univers du travail a été le support de comédies mais aussi de nombreux drames, tel ce prenant "Trois huit", où un homme paisible va se voir harcelé par un collègue instable dans son nouveau travail. Cette descente aux enfers est, grâce aux interprètes, pour le moins tendue et pourra même déranger ceux qui ont été victime de harcèlement, ce qui prouve le talent du metteur en scène, tandis que le fond du film est autant une opposition de caractères qu'un exemple d'hostilié dans un mileu fermé. Touchant et fort.
Réalisé de façon classique et uniquement illustrative, trois huit est un film dont le meilleur porte sur le sujet et l'interprétation. Sensé traiter du harcèlement au travail, le film porte finalement sur un sujet voisin. Harcèlement oui, mais plutôt dans le sens du "boolin". Ici le lieu de l'action travail n'est qu'accessoire, un prétexte. Il aurait pu se dérouler dans un établissement scolaire, dans une prison, un club de sport...La problématique du travail est ici accessoire et en voyant le film, on a un peu l'impression que le réalisateur passe à côté du sujet. Mais quel est il finalement ? On a à la fin un peu l'impression que le problème viendrait aussi de la victime qui se "laisserait faire". En résumé il s'agit de l'histoire d'un ouvrier qui sans changer d'usine passe à sa demande dans une équipe de nuit par convenance personnelle ( il est mieux payé et cela lui donne du temps libre pour construire sa maison ). A peine arrivé, il est pris pour tête de turc par un de ses collègues, sans raison apparente. Sa manière de gérer le conflit ne permet pas de résoudre le problème qui ne fait que s'aggraver. C'est finalement le portrait en double de deux personnages ( le bourreau et la victime). L'aspect extrêmement dommageable au film est qu'il laisse entendre une responsabilité de la victime. Cette position est très contestable dans le cas d'harcèlement professionnel. Mais je le redis, ce n'est pas ici le sujet. On a affaire uniquement à un cas de harcèlement. On a donc ainsi le sentiment que le réalisateur n'a pas lui-même cerné a quoi correspond véritablement le sujet qu'il veut traiter. Le harcèlement au travail vient du système lui-même et son utilisation par un ou des individus un peu laches ou un peu sadiques. Ce qui n'est absolument pas le cas ici.Le scénario est le gros point faible, surtout dans l'articulation de la seconde partie ( rencontre entre le fils de la victime et le bourreau de son père) Globalement le film se laisse voir, mais dans le registre de cette thématique, il n'est en rien un modèle du genre et donne l'impression d'inaccomplissement. Le meilleur est dans l'interprétation par deux comédiens peu connus mais qui tiennent la route.
Un film d’une justesse glaçante sur les rapports humains dans le milieu du travail ouvrier. A l’usine, arrive un nouveau, il va être la victime d’un harceleur pathologique, sans que ses collègues ne fassent rien pour lui venir en aide. A la lecture du sujet, on peut croire que le bourreau est un chef d’équipe ou un membre de la direction, il n’en est rien, c’est un simple camarade de travail. Le harceleur, dans sa logique à vouloir détruire méthodiquement, planifiant chacune de ses attaques contre le collègue sans défense, est une représentation terrifiante, et magnifiquement interprétée, de ce que peut être la prédation. L’apparente absence de motivation en dit beaucoup plus sur la souffrance au travail, que ce qui a été théorisé sur le sujet. On ne voit jamais la hiérarchie, le film se concentrant uniquement sur les ouvriers, parmi lesquels le harceleur dont on apprend qu’un poste de responsable lui a été refusé. Ainsi la pression que ces invisibles exercent sur lui, il doit la relâcher sur un plus faible. Qui a travaillé en usine ne pourra contester la justesse du portrait, la vérité des dialogues, encore moins la logique des camarades de travail qui refusent de réagir au calvaire vécu par le nouveau. Un nouveau qu’on ne connait pas et qu’on n’a donc aucune raison de défendre sous les coups d’un collègue, au nom de cette solidarité ouvrière, dont voici le côté pile de ce que le cinéma militant d’un Marin Karmitz avait exprimé, avec quelques fantasmes. J’ai pensé à "The glass house", saisissant film de Tom Gries sur le harcèlement en milieu carcéral. Le milieu dans lequel nous immerge le film de Philippe Le Guay est un miroir beaucoup plus direct que celui de la prison. Ce qu'il nous montre est vrai ! Le final ne clôture pas l’histoire, il l’ouvre au contraire sur des possibilités encore plus terrifiantes. Un film qui enseigne autant, et complète par les faits, les conférences et les écrits de Christophe Dejours.
Une justesse et une maîtrise impressionnantes font de ce film sans prétention mais plein d'ambition une rareté qui atteint le spectateur avec une force étonnante. Absolument indispensable.
Décevant et manquant sérieusement de subtilité. Le film traduit une réalité cruelle, mais la réalisation est digne d’un téléfilm raté. Dés la première séquence tout sonne faux : Les acteurs ne sont pas crédibles. Le scénario est truffé d’incohérences (le type fait un chèque de 8000 euros à son ennemi alors que cinq minutes avant il était arrivé chez lui, pour lui casser la figure…) Le sujet mérite beaucoup mieux.
Images vieillottes, mais un film fort sur la relation bourreau-victime entre deux hommes au sein d'une industrie de Saône-et-Loire. Un bourreau malsain, malade et une victime au comportement ambigü voire masochiste qui tend la joue non sans provoquer des perturbations dans sa famille. On sent des souffrances des deux côtés. Curieux.
Film très réaliste et très cruel sur le harcèlement au travail !! Certaines scènes sont hallucinantes et insoutenables ! Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde !! J'ai vraiment adoré malgré le jeu d'acteur épouvantable de Gérald Laroche !! Un film coup de poing !
Petit film sans prétention mais à l'ambition certaine. Il met en avant le quotidien difficile du travail en usine et en prenant comme fil rouge le harcèlement moral qu'il peut exister au sein d'une équipe. Les acteurs choisis collent bien aux différentes images que l'on peut se faire d'une telle classe de gens et la volonté de ne rien embellir ne fait que renforcer la crédibilité du film. Je déplore tout de même cette relation trop ambigüe "un coup, je t'aime, un coup de t'aime pas" qui est mal encadrée et légèrement suspecte. La fin reste entendue et ramène un peu de joie après des passages réellement rageant.
jeu d'acteur remarquable, film d'une grande sensibilité, simple, réaliste dans lequel lequel on voit une opposition de caractère extrême. De plus un coté tres interessant dans le fait d'aborder la faiblesse des hommes qui est généralement tabou
tres beau film - acteur magnifique - des images permettant de ressentir les sentiments des acteurs troublant de vérité de suspens et d'humanite - rare sont les fuiilms pouvant mélanger autant de sentiment - à voir absolument par tous
Excellent film, admirablement bien interpreté (sauf peut etre le fils de pierre). A l'heure où n'importe quel "people" se déclare comédien ou acteur et viennent gâcher une multitude de films de part leur dimension "bankable" , le visionnage d'un tel film donne un aperçu terriblement efficace de ce qui s'appelle "jouer la comédie", au cas ou certains auraient oublié ;)
Film très fort et à la limite du malaisant sur le harcèlement dans le milieu ouvrier, le personnage joué par Marc Barbé est ambigu, à la fois attiré et répugné par le nouveau arrivé dans l'équipe (joué par Gérald Laroche), qui est son opposé, affable, communicatif, attachant et préférant régler les problèmes par le dialogue et la bonté plutôt que par la force physique. Lui y voit un signe de faiblesse et de lâcheté. Lorsqu'il jette la balle de basket dans la figure de Pierre (Gérald Laroche) devant son fils, ce dernier va vouloir se venger et va crever les pneus de la moto de Fred (Marc Barbé). Pris sur le fait, Fred et le fils de Pierre vont se rapprocher, ce qui sera la dernière goutte qui fera déborder le vase pour Pierre, lorsque ce dernier lui dira que Fred est son ami. Les personnages secondaires ne sont pas bâcles et sonnent vrai. Un film à voir et qui se revoit.
Très bon film sur le harcèlement moral. L'angoisse ressentie par le personnage principal est très bien transmise au spectateur, et Gérald Laroche est excellent dans ce rôle de souffre-douleur, aux antipodes de son personnage de gangster dans "J'irai au Paradis...".
Milieu très impressionnant, car se situant dans une verrerie. Les acteurs jouent juste et l'ambiance est pesante. Gérald Laroche et Marc Barbé sont formidables. A voir.