Thriller fantastique franco-belge, coécrit et réalisé par Stéphan Castang, Vincent Doit Mourir est un bon film, même s'il est un peu décevant car il aurait pu être encore meilleur. L'histoire nous fait suivre Vincent, un graphiste exerçant à Lyon qui, du jour au lendemain, est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. L'homme, dépassé par ces évènements aussi intrigants que violents, n'a d'autre choix que de prendre la fuite pour tenter de rester en vie. Ce scénario nous plonge pendant un peu plus d'une heure et demie dans une chasse à l'homme atypique. Le récit ne perds pas de temps en rentrant immédiatement dans le vif du sujet et va s'accentuer au fil des minutes pour devenir de plus en plus déroutant et dangereux. Le concept est franchement attirant et tient bien la route une bonne partie du métrage. Seulement, il fini par s'essouffler dans son dernier tiers. Le problème c'est qu'il ne va pas assez loin. On aurait souhaité voir des milliers de personnes s'en prendre à lui mais au final, le film décide de s'isoler et s'enferme donc dans sa solitude. Le ton fini par être trop dramatique alors qu'on aurait pu s'attendre à un énorme défouloir déjanté. Mais ici, il se veut sérieux et triste. Résultat, ça fini par devenir un peu plombant et la romance prend trop le pas sur le but initial. De plus, ce phénomène étrange n'est pas vraiment expliqué et l'ensemble manque donc de crédibilité scénaristique. L'ensemble est porté par un personnage principal pas forcément très attachant car manquant de profondeur. Il reste néanmoins bien interprété par Karim Leklou. Il est entouré entre autre par Vimala Pons, François Chattot et Michael Perez. Tous ces individus entretiennent des relations basées sur la crainte de l'autre. Hélas, ces rapports ne procurent que très peu de sentiments. Le tout manque de tension. Ces échanges manquent également de dialogues intéressants, en l'état, ils sont très quelconques. Sur la forme, la réalisation de Stéphan Castang s'avère correcte. Sa mise en scène donne lieu à quelques séquences à la violence froide assez insoutenable. Mais ces moments-là sont très rares et le reste du temps elle se veut sans brio. Elle a tout de même le mérite d'évoluer dans un environnement changeant au fil du temps. Ce visuel sombre est accompagné par une bonne b.o. comportant des compositions électro qualitatives. Mais aussi plaisantes soient-elles, elles auraient peut-être du laisser place à des notes plus stressantes et menaçantes afin de renforcer une atmosphère pas assez prononcée. Cette poursuite mortelle s'achève sur une fin pas totalement satisfaisante, venant mettre un terme à Vincent Doit Mourir, qui, en conclusion, est un long-métrage honorable mais pas véritablement mémorable même s'il mérite d'être découvert.