Dans un Los Angeles du futur avec plein de vaisseaux et de turbines géantes de barbes à papa à ciel ouvert, un androïde du nom de Harlan a décidé un beau jour que massacrer les humains était une excellente idée pour le bien de notre espèce et a convaincu plein de ses petits potes d'êtres artificiels de se joindre à son initiative. Heureusement, humains que nous sommes avons fait une coalition mondiale chargée de botter les fesses synthétiques de ces renégats, obligeant Harlan à filer dans l'espace sur un "Je reviiiieeendraaaai, humains !!!" (pour résumer).
Bah, vingt-huit ans plus tard, il n'est toujours pas revenu mais certains de ses sbires errent encore sur Terre pour préparer des mauvais coups.
À la suite de l'arrestation de l'un d'entre eux, Atlas, la fille de la savante ayant justement créé Harlan (ça tombe à pic !) est chargée d'interroger le suspect afin de déterminer la localisation du chef-robot terroriste...
Peinte avec la subtilité d'un lâché de troupeau de rhinocéros en plein cœur d'un réacteur nucléaire, le personnage d'Atlas condense d'emblée à lui seul les pires failles de l'écriture médiocre d'à peu près tout ce qui va suivre: associale indomptable vis-à-vis de ses collègues (avec un échange entre deux personnages secondaires à mourir de rire tant il paraît préfrabriqué uniquement dans le but de servir sa caractérisation) et manifestement douée d'un Q.I. qui la rend capable de passer trois doctorats en même temps avec son seul petit orteil droit (fille de scientifique gagnant aux échecs contre une I.A. domestique tous les jours, ça ne rigole pas !), elle est une caricature insupportable à peine apparue à l'image, à laquelle il est juste impossible de croire et, surtout, à laquelle rien ne donne envie de croire, à commencer par une J-Lo qui n'a jamais été aussi mauvaise (elle peut être très bonne comédienne pourtant quand elle le veut).
Au milieu d'une intrigue qui va vite elle aussi ressembler à une mare d'incohérences voire d'âneries en tout genre -et même pour une personne prédisposée à s'y noyer grâce à une suspension d'incrédulité assez large, ça fait beaucoup, beaucoup de vase de n'importe quoi à avaler, croyez-le bien- Atlas va se trouver seule dans une armure robotique type Mecha sur la planète où Harlan a posé ses valises vengeresses depuis sa fuite... Et, comme la demoiselle se refuse (à cause d'un trauma que l'on voit venir à des kilomètres) d'avoir tout lien trop étroit avec une I.A. alors que c'est pourtant son unique réelle chance de survie dans un climat de danger permanent (mais qui s'obstinerait à être entêté comme ça au centre d'une situation désespérée pareille, QUI ?), "Atlas" va se résumer à de longues séries de platitudes échangées avec son I.A. de bord, entrecoupées de phases d'action pour se réveiller, dans le but à la fois de guérir et de s'unir contre le grand vilain.
À ce petit jeu, grâce à une volonté que l'on sent généreuse quand le Mecha sort les armes à l'écran et une relation humain/I.A. parfois susceptible d'atteindre des petits pics d'émotion selon les contours abordés, "Atlas" avait quelques atouts susceptibles d'assurer un divertissement bien plus consistant qu'il n'est en la matière mais, pas de bol, il traînera jusqu'à son terme ses boulets d'acier que sont son script en complet pilote automatique (ne faisant même pas le moindre effort pour donner un peu de corps à ces piètres rebondissements téléphonés), ses effets spéciaux clairement pas à la hauteur de ce qui aurait pu donner ses meilleures séquences (on pense bien sûr à la phase en chute libre, où l'on assiste à l'ambition d'offrir une vraie dose de spectaculaire mais où rien ne suit dans l'exécution ou ne se donne les moyens d'être lisible pour être marquant) et ses loooooongs interludes de discussions entre Atlas et son I.A. ne faisant au final que tourner autour du pot de finalités maintes fois regurgitées par le tout-venant SF.
Tout cela ne fera que réduire encore plus le film au rang de ces productions Netflix insignifiantes et interchangeables, sortant de temps à autre en vue de gonfler son audience sur le très court-terme grâce à quelques noms très connus au casting pour mieux ensuite tomber à la vitesse de l'éclair dans l'oubli du fin fond du catalogue de la plateforme.
Au moins, à l'arrivée, Atlas sera devenue une autre femme, sûre d'elle et ayant fait la paix avec elle-même. Pour preuve, celle qui avait les cheveux ondulés et mal coiffés au début du film apparaîtra dans l'épilogue capillairement lissée et avec une queue de cheval bien serrée. On ne pouvait pas faire plus fin et élaboré que ça pour souligner sa transformation... Si un esprit d'humain est bien derrière cette idée, on en vient à se dire que les plans de Harlan n'étaient peut-être pas aussi fous que ça...