Ces dames sont au parfum
Zoë Kravitz, la fille de Lenny, après une déjà copieuse carrière d’actrice, réalise ici son 1er film. Pour ce faire, elle a opté pour le thriller. Quand le milliardaire Slater King rencontre Frida, c’est le coup de foudre. Invitée sur son île privée, elle y découvre des soirées décadentes où le champagne coule à flots. Mais des événements étranges commencent à se produire et Frida devra découvrir la vérité si elle veut sortir vivante de cette fête. Le cauchemar dure 102 minutes, mais trop de temps est perdu par le scénario et la tension ne monte pas assez vite. D’où un certain ennui. La dernière partie, heureusement, est presque à la hauteur de l’attente. Mais dans le style « huis-clos » horrifique, on se doit de nettement préférer l’inoubliable Get out de Jordan Peele.
Le film a été écrit en 2017, mais le scénario a pris une autre envergure après l’affaire Weinstein et l’irruption de #MeToo. Le scénario traite de l’abus de pouvoir mais évite d’attribuer à son « héros » les clichés de la masculinité, malgré sa grande perversité. Le titre vient de l’expression américaine : Blink twice if you need help qui signifie dans la langue de Molière et de Franck Ribéry : "Clignez deux fois des yeux si vous avez besoin d’aide. Et le moins qu’on puisse dire, c’est les personnages féminins de ce thriller ont besoin d’aide. Miss Kravitz a tenté de renouveler le genre en portant un regard sincère et sans concession sur les abus de pouvoirs, qu’ils soient sexuels, émotionnels, et psychologiques. Malgré beaucoup de qualités, - en particulier visuelles -, ce 1er film me paraît inabouti. Et surtout, l’invraisemblance est telle qu’on n’y croit pas un instant. Reste le casting.
Naomi Ackie s’est fait connaître pour son interprétation de Whitney Houston dans le biopic de 2022 qui lui était consacré. Sa présence est incontestable mais, personnellement, j’ai trouvé qu’elle en faisait des tonnes. Quant à Channing Tatum, - et vous savez combien je n’aime pas cet acteur -, j’apprends qu’il vit avec la réalisatrice du jour. Je ne suis pas très « people » et me contrefout de savoir qui couche avec qui, à Hollywood comme ailleurs. Mais, pour une fois, j’ai trouvé le bonhomme plutôt bon, même, si, lui aussi, se laisse parfois aller à l’outrance. Ce qui est tout de même nouveau pour lui. Tous les autres, Alia Shawkat, Christian Slater, Adria Arjona, Haley Joel Osment, sont à la même enseigne, celle des « Chargeurs réunis ». Une remarque particulière pour signaler la présence – tellement rare – de la formidable Geena Davis ! Oui, oui, celle de Thelma et Louise. Le film a du style mais, je me répète, n’arrive pas à la cheville de ses grands modèles, comme Get out ou Midsommar. On n’est pas surpris, on ne sursaute pas et on s’ennuie pas mal.