Cette fois, les studios Disney ont choisi de jeter leur dévolu sur la civilisation Inca. Un grand sujet, que j’abordai avec une relative confiance, et beaucoup d’espoir quant au divertissement. Ça, c’était avant. En cours de visionnage, mes attentes ont été assez rapidement ruinées, et la faute en revient principalement à l’aspect technique. La fluidité des mouvements n’est pas au mieux, les couleurs sont relativement criardes, et les dessins manquent cruellement de rondeurs. On a connu les studios de l’oncle Walt bien plus inspirés… mais on dira que le choix est résolument tourné vers les enfants, avec ce traitement bel et bien moderne avec son ton décalé (qu’on pourrait trouver insultant si on prend en considération la grandeur de cette civilisation), jusque dans le rythme, effréné. Avec ce choix assumé, nos chérubins devraient être conquis : les scènes s’enchaînent à grande vitesse, les répliques fusent, sans compter les innombrables gags qui pour certains, ont fait mouche sur ma personne. Comme quoi, tout n’est pas mauvais, alors que l’histoire est finalement… simpliste, dont je vais parler un peu plus loin. Je trouve malgré tout dommage que la civilisation inca n’ait pas été davantage abordée, alors qu’elle a pourtant été une des plus grandes civilisations qui ait jamais existé. Il me semble que le support aurait pu être un peu plus tourné vers l’instruction, car là on n’apprend vraiment rien. L’implantation dans le contexte, interchangeable à souhait, n’est en fait qu’un prétexte pour pondre une histoire (j’y reviens) somme toute banale : un empereur affublé d’une conseillère qui veut prendre sa place (impossible de ne pas penser au fantasque Iznogoud, lui qui veut être calife à la place du calife), et qui pour l’occasion, à défaut de réussir à tuer l’empereur, le transforme en… lama, animal emblématique de cette partie de l'Amérique du Sud. Ainsi donc la sorcellerie, pratique souvent évoquée dans les métrages disneyens, est à nouveau exploitée, tout comme la tentative de putsch, abordée également dans "Le roi lion", bien plus abouti. Rien de bien nouveau donc pour ce long métrage tout à fait dispensable, porté par des personnages hauts en couleur, sans être vraiment marquants. Du pur cartoon déjanté (trahi par son affiche) lorgnant plus ou moins vers les Tex Avery qui ne me laissera pas un souvenir impérissable…