Avis : L'École est à nous - Page 9

Vu avec ma petite fille de 10 ans. C'est un film optimiste, je souhaite à tous les jeunes un jour de croiser un prof comme ça... un film qui donne la pêche

Un film à voir avec ses enfants collégiens ou lycéen pour leur donner l envie de croire en eux et en leur talents.
Les miens ont adoré ce film plein d espoir

Trés bon film, rafraichissant avec des seconds rôles au top. Les années collège sont bien filmées et on ressort le sourire aux lèvres de la séance.

Ce film est un chef-d'oeuvre sur l'éducation, mais ne devrait pas être appelé "comédie" mais plutôt drame, comme dans les Choristes, l'enseignante (ici en maths) est mise à la porte de notre belle institution appelée l'éducation nationale parce qu'elle a osé utilisé une pédagogie non traditionnelle (cad une pédagogie nouvelle, comme Montessori ou Freinet) qui existe pourtant depuis près d'un siècle. Beaucoup de critiques parlent d'utopie, mais beaucoup de choses montrées dans le film (pédagogies nouvelles, pédagogie de projets, autonomie laissée aux enfants) existent déjà et ce depuis très longtemps, sauf que dans l'EN milieu rétrograde et très conservateur, ceci est VRAIMENT une utopie. Par contre, dans certaines écoles hors contrat avec l'état, cela est opérationnel et ce depuis des lustres.

En fait si l'on excepte la prof de math (qui dans la réalité serait déjà mise de côté dès le premier cours), le reste contrairement a ce qui est dit dans des critiques n'est absolument pas caricatural. Cela ferait rire si ce n'était la triste réalité de notre institution, qui rappelons le est censé éduquer et instruire tous les enfants de la nation. Comme le montre très bien le film, cette vielle institution laisse volontairement de côté tous ceux qui ne rentre pas dans le moule (même si le terme de "dictature" est malheureux), pour l'en il y a une seule façon d'apprendre la sienne, et un seul type de profs, qui dans le film hormis la prof de math sont tous issus du même moule.

La CPE (autoritaire, cassante, distante et froide) et surtout le principal (carriériste, hypocrite, pas de vague, aucun intérêt pour les mômes) ne sont absolument pas des caricatures, et sont parfaitement représentatifs des personnages du milieu. Les programmes rébarbatifs à souhait, que les profs doivent exécuter à la virgule près montrent l'étroitesse d'esprit du milieu. La demande de certains parents conditionnés demandant pour leur enfant un "cadre" (un carcan) sert à légitimer cette pédagogie d'un autre âge.

Bien entendu, les profs formatés par les IUFM, ESPE et INSPE jusqu'au dernier degré, crieront au scanlale, que le collège ce n'est pas ça, bla bla bla, en fait ils surtout très doués en communication et éléments de langages fournis clés en main par ces mêmes instituts de formatage (on le repère dans le film, vous proposez des activités de club, le collège ce n'est pas ça, il y a un programme, etc...) comme on nous apprend très bien à l'INSPE maintenant que l'école n'est pas un centre de loisirs, que les enfants sont là pour apprendre (sous entendu, si ce n'est pas rébarbatif à souhait les enfants n'apprennent rien). La preuve, vous êtes allés au cinéma, c'est une activité de loisirs donc vous n'avez donc rien appris.

Euh en fait, pour ceux qui ne l'ont pas remarqué, vous avez des maths sans vous en rendre compte, lorsque les deux ados veulent jouer à la Playsation en même temps, et qu'ils jouent à SQUATTE ou PARTAGE, vous auriez dû reconnaître le dilemme du prisonnier (faut plutôt la jouer perso ou plutôt collaborer, et donc le résultat est jouer perso est avantageux à court terme, mais collaborer l'est à long terme), comme l'explique si bien Virginie dans le film.

Le "conseil de discipline" est révélateur de la mentalité de l'instituion, les élèves n'ont bien entendu par leur mot à dire, ils sont juste là pour être formtés et conditionnés (euh pour "travailler") et les dés sont pipés dès le début, la prof de maths dérange, on cherche n'importe quel prétexte pour la mettre dehors quiite à en rajouter (ce n'est malheureusement pas une caricature).

Le brevet blanc mis comme par hasard le même jour que le concours n'est justement pas le fruit du hasard, cela a été fait exprès pour éviter les ados d'y participer, et donc de casser la pédagogie alternative mise en place par la prof de mths, ce n'est pas une caricature, dans un vrai collège cela se passerait comme ça, il faut à tout prix marginaliser les collègues qui dérange, et empêcher à tout prix les enfants d'accéder à des activités de "loisirs", au collège, les élèves sont là pour "travailler", et doivent avant tout penser aux examens.

Un détail qui m'a particulièrement marqué et (choqué aussi) dans le film, qui est très réalise, le moment où une ado apporte des gâteaux à la prof de maths, et l'appelle par son prénom, et que la CPE répond séchement et frodieemtn à l'ado "On dit Mme Thévenot, et n'apporte rien à sa prof, on n'est plus en maternelle", montre clairement la mentalité du milieu, et le formtage, où un prof doit imposer son autorité, et être distant vis à vis de ses élèves, pour l'institition,, aucun type de relation maître élève n'est possible.

Certaines critiques pensent que les membre de l'EN devraient regarder le film, en réalité ils le savent déjà (quand on s'intéresse au minimum à l'éducation) et ce film doivent les faire gerber tant il est criant de vérités (contrairement à la lutte des classes, par exemple, rien n'est exagéré) par contre je ne peux trop conseiller aux parents dont les enfants ou ados ont une "phobie scolaire" pour parler pudiquement d'aller voir le film d'en parler, et ensuite de lire le guide des écoles différentes, car bien des choses existent déjà mais malheureusement ce n'est pas dans l'école publique que cela se passe.

Notre système scolaire est en souffrance. Au-delà de nous faire passer un excellent moment grâce au jeu formidable des acteurs, enseignants ou élèves, ce film interroge le concept de motivation scolaire, de sens et de projet de vie pour les jeunes générations. Il interroge parallèlement le contexte, le système, les formes pédagogiques classiques qui sont proposées et qui rencontrent leurs limites. Il nous offre l'opportunité de nous questionner sur les conditions que nous offrons aux jeunes pour construire leur avenir avec confiance, et dans la différence. Ce film touchera tout le monde, adolescents, parents, enseignants et chercheurs, et tous les amoureux de l'éducation. Merci pour ce beau message d'espoir et cette magnifique interprétation.

Fabienne d'Arripe-Longueville, Professeur d'Université