Ce film, qui est à la fois historique et inventif, met en avant un président de la république que personnellement je ne connaissais pas : Paul Deschanel, président de la république française de février à septembre 1920. On a une France qui est sorti de la guerre contre l’Allemagne, qui veut se reconstruire et faire payer l’agresseur, et cet homme assez singulier va contre toute attente être élu président et apporter des idées innovantes et ambitieuses pour son époque.
Ainsi avec cette œuvre nous avons une comédie historique, nous avons dans l’ensemble quelque chose de bien fait, avec des points forts plutôt intéressants, et quelques faiblesses tout de même identifiées.
Dans les points forts on peut dire que le scénario est bien écrit, fluide et sans fausse note, et malgré l’absence de surprise qui aurait pu être intéressant on a plaisir à suivre l’histoire. Le sujet sous-entendu de l’histoire va parler à un très grand nombre de personnes, un sujet d’actualité en 2022, et le mettre en lumière (aussi bien sur le fond que sur la forme) est nécessaire pour éveiller certaines consciences encore endormies. Un film très humaniste, qui montre les qualités mais également les faiblesses, les limites, de la société (qui, pour certaines, n’ont pas évolué).
Enfin, dans les points faibles, je regrette le passage de la « garden party » qui est un choix artistique qui ne m’a pas plus, un humour parfois pas assez « mordant », et une absence de surprise dans une histoire qui se veut coller à la réalité mais aurait pu être plus fantaisiste.
Voici un point sur les trois acteurs principaux :
- Jacques Gamblin interprète parfaitement Paul Deschanel : ambitieux et conquérant, fragile et instable, ou encore tenace et courageux. Un personnage avec différentes facettes, bien tenu, et on a plaisir à le voir évoluer tout au long de ce film.
- André Dussollier, ici Georges Clemenceau, tient un personnage qui va surtout avoir de l’influence sur le côté comédie du film. Il va être plutôt passif, subir les actions plutôt qu’en être acteur, et avoir toujours le mot juste par rapport à la situation. Pas de fausse note.
- Christian Hecq, qui joue le personnage d’Alexandre Millerand, n’est pas assez exploité : il aurait pu être plus présent pour mettre en place des scènes comiques, lui qui fait la passerelle entre Deschanel et Clemenceau.
Je mets une note de 3.5/5 au film : un bon film, mêlant histoire et invention, on a plaisir à suivre cette narration plutôt bien écrite. Au niveau de l’humour il est un poil décevant, l’invention ne va pas assez loin à mon goût, et le passage de la « garden party » aurait pu être mieux travaillé.