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TheMadCat
2 abonnés
14 critiques
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3,5
Publiée le 10 juillet 2023
Une photographie magnifique sert une plongée subtile et sensorielle dans le quotidien de cette adolescente ivoirienne. La beauté des images et le rythme du film - contemplatif mais jamais poussif - l’éloignent du didactisme pesant et de la fable écologique appuyée. Une réussite, portée aussi par la formidable actrice principale (non professionnelle).
Nous aurions aimé voir le film AYA programmé le 28 mai à 20 heures trente, comme mentionné sur le journal SUD OUEST, mais faute de spectateurs, nous n'étions que deux, le couple sympathique, qui s'occupe bénévolement du cinéma n'a pas pu acquérir à notre demande et cela avec désolation.
Par contre, nous n'avons pas été informés du passage de SPOTLIGHT, le même jour; C'est vraiment dommage de manquer deux films, le même jour. Nous voulions nous réabonner cette année, comme nous le faisons depuis neuf ans, mais, malheureusement, pour nous, je crois que nous ne le ferons pas.
Un film lent mais dont la lenteur ne m'a pas dérangé car elle est pleine de bruits de la mer et de la vie. Chaque moment raconte un peu de la vie sur l'ile, du rythme des habitants. J'ai aimé suivre Aya, sa jeunesse, son insouciance au milieu de son village qui se disloque peu à peu. J'ai aimé sa mère qui croit en l'avenir de sa fille. J'ai aimé le dernier plan, avec cet élément fort indissociable de la vie de la jeune fille. Un film presque contemplatif sur un sujet catastrophique.
Entre film et documentaire, Simon Coulibaly Gillard nous emmène sur une petite île de Côte d'Ivoire là où la montée des eaux menace les terres. Le film se démarque par une très bonne réalisation : image, montage et musique sont les plus gros atouts de ce film. Au niveau de l'histoire, par le fait qu'on suit la famille au jour le jour (façon documentaire), nous suivons surtout le quotidien de la jeune fille : une amourette, les liens avec sa mère, le retirement des cercueils etc... Tout cela reste très intéressant mais fini avec une pointe de longueur. On en retient une vie difficile avec des moments forts (assez malaisant les images dans le cimetière), des pays pauvres où personne vient en aide. Aya ne révolutionne pas le genre film documentaire, mais reste un beau film. Bon film - 3,5/5
Très belles images Aya est superbe, la plage, la mer et la lagune pas mal non plus,,, L'érosion de l'île entre la lagune Tadio, à l'ouest de Jacqueville et l'océan est tout à fait perceptible et participe à la tension narrative du film (la mer submerge progressivement l'île, emporte les habitations et les tombes) ; on est très loin des raisonnements abstraits sur le réchauffement climatique, on n'en parle même pas et les villageois invoquent essentiellement une responsabilité divine... Aya est une adolescente joliment sympathique, et la tension du film repose très vite sur sa capacité à à supporter son inéluctable nouvelle vie, les spécialistes des enjeux climatiques parleraient d'adaptation (Évitez le mot passe-partout de "résilence" !)... "L'État ne va pas se ruiner pour nous, ce serait du gaspillage",..."On n'a qu'à prier, car le gouvernement ne fera rien"
"Aya" est un docu-fiction, hybride entre le documentaire et la fiction. Le résultat est un petit miracle d’humanité. « Aya » s’adresse à tous, et grâce à un regard et un montage intelligents, il réussit pleinement son pari : nous raconter une histoire, des histoires, de la plus belle façon qui soit. Et quels personnages, quels acteur ! Il ne suffit pas d’être, il faut aussi savoir le retranscrire à l’écran. Et à cet égard Marie-Josée Kokora (Aya) et Patricia Egnabayou (sa mère) sont époustouflantes.
Très beau film, à la frontière entre fiction et documentaire. L'héroïne est très fascinante et porte avec brio les enjeux de la jeunesse africaine contemporaine
Documentaire-fiction dans la lignée de "Avant la fin de l'été" de Maryam Goormaghtigh ou de "Makala" d'Emmanuel Gras. Une très belle photo sert cette quasi-fable écologique.
Magnifiques images, magnifique interprétation de la jeune Marie-Josée Kokora. Ce film est pour moi une véritable ode à la nature, que l’on doit à tout prix protéger...
Cette fiction proche du documentaire nous invite, avec ses belles images, à une certaine contemplation de cette île de la Côte d’Ivoire ravagée par la montée des eaux mais aussi à entrer dans le quotidien de la jeune Aya. Je recommande à tout le monde d'aller voir ce film en salle !
l’histoire d’une jeune fille qui veut protéger son paradis Déjà remarqué dans plusieurs festivals, il a notamment été doublement primé lors de la dernière édition du FIFF à Namur un film qui nous emmène en Côte d’Ivoire et plus précisément sur l’Ile de Lahou. Aya a grandi sur cette île et y vit avec sa mère. Elle aime dormir sur le sable chaud et cueillir des noix de coco. Mais cette vie paradisiaque est assombrie par un danger. Prise en étau entre l’océan, la lagune et l’embouchure du fleuve Bandama, l’île est en train de sombrer progressivement dans les eaux. Aya fait le choix de rester pour lutter Entre documentaire et fiction, l’érosion du sable est une métaphore de la disparition de cette île entière emportant avec elle ses 20 000 habitants. Bien qu’il y ait une dimension géologique et écologique pleinement assumée, le film raconte avant tout une histoire intime. Aux portes de l’âge adulte, Aya doit apprendre à dire au revoir à son enfance Je ne peux pas repousser la mer mais je peux partager leur histoire Avec ce qu’il lui reste de son innocence, Aya représente le déni collectif qui existe autour de la crise climatique. Bien que la situation géographique de l’île joue un rôle, l’augmentation des eaux est surtout le résultat des changements de courants marins qui provoquent l’érosion des sols ; phénomène présent dans tout le golfe de Guinée. Avec des images très fortes, le film aborde également le sujet de la migration climatique le climat est une affaire collective il faut tout faire pour sauver notre planète nous avons une seule et unique planète il n y a pas de planète B ou C
Dans ce film, les prises de vues sont superbes et bien cadrées. A mi-chemin entre fiction et documentaire, le réalisateur suit le quotidien d’AYA une belle jeune fille et des habitants de ce village situé dans une presqu’ile de la Côte d’Ivoire très menacée par la mer qui l’érode un peu plus chaque jour. Beaucoup de ses habitants déménagent vers le continent mais AYA prend la décision de rester et c’est tout le sujet de ce film attachant qui nous livre une chronique de vie heureuse troublée par cette menace écologique. Le réalisateur nous le fait très bien ressentir.
La disparition, c'est ce qui menace la bande de terre de Lahou entre fleuve, lagune et océan en Côte d'Ivoire dans la région des Grands-Ponts, rongée par l'érosion côtière. Cela fait des années qu'on la considère comme perdue. Les derniers habitants déménagent sur le continent, les tombes du cimetière sont cassées pour que les corps soient déplacés, leurs objets soigneusement rangés… Simon Coulibaly Gillard, qui avait aussi développé dans son moyen métrage "Boli Bana" sur les Peuhls du Burkina Faso un certain goût pour le fantasmatique, exploite ce contexte de fin de monde pour suivre une jeune adolescente qui s'attache à sa terre et son mode de vie contre toute évidence. Elle vit avec sa mère, fume les poissons, s'occupe de son jeune frère et aime sortir avec un copain qui l'embrasse timidement dans les mangroves. Le soir, elle écoute la mer, approche le cimetière… L'approche quasi-documentaire du film est à la fois la limite et la force de ce passage à l'âge adulte, l'ancrage dans la réalité restreignant ses évocations tout en les rendant crédibles. C'est lorsqu'il se fait fictionnel, se basant sur l'hallucination des maisons qu'on déplace sur des pirogues à grand renfort de musique ou sur le travail des vagues et du vent contre ce qui reste encore de stable, que le film trouve la dimension mythique. "Pour revenir, il faut d'abord partir" : comment cette jeune femme déterminée va-t-elle devoir grandir et intégrer le nécessaire départ vers l'ailleurs ? L'épilogue se dispense de dialogues, entre nostalgie de l'origine et plongée dans la modernité. Mais cette origine se dissout dans le grand délitement environnemental : à quelle mémoire va se raccrocher cette jeunesse sans même les traces des structures de son enfance ? Elles ne pourront être qu'imaginaires si l'art, notamment le cinéma, en conserve le souvenir. La réflexion d'Aya transcende donc la jeune adolescente pour penser le devenir de notre monde. (compte-rendu du festival de Cannes sur Africultures)